{"title":"批判性的学术:米歇尔·德·塞托大约1968年","authors":"P. Fabre","doi":"10.58282/colloques.4655","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Je voudrais affronter ici une question1 : peut-on, et comment peut-on penser l’articulation entre l’intervention, pourrait-on dire spectaculaire, de Michel de Certeau sur la scene politique contemporaine en 1968, et l’evolution de ses travaux d’historien des mouvements religieux et des discours spirituels dans l’Europe de l’epoque moderne pendant toutes les annees qui precedent les « evenements de mai », en particulier depuis l’achevement de la somme erudite que representa, en 1966, l’edition de la Correspondance de Jean-Joseph Surin ?2 Affronter cette question, c’est prendre au serieux qu’elle n’aille nullement de soi, et qu’il faille se garder de substantialiser, dans cette pensee active, une sorte de trame commune dont les manifestations se declineraient ici ou la, dans l’espace et dans le temps, sans en subir notable alteration. Peut-etre decouvrira-t-on, tout au contraire, que s’il y a lien, s’il y a passage entre ces deux scenes, c’est precisement pour l’une et l’autre dans leur plus vive difficulte, celle de concevoir ce que Certeau appelle dans La Prise de parole le « fait etrange » de la « parole » comme « indice » d’une « revolution symbolique »3 – nous aurons a revenir sur cette formulation.Prendre au serieux cette question, c’est, si je peux le dire, mettre toutes les difficultes de mon cote, en ecartant d’une part les ecrits politiques anterieurs a 1968, sur l’Amerique latine en particulier4, et d’autre part les textes dans lesquels Certeau compose explicitement","PeriodicalId":444528,"journal":{"name":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","volume":"65 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2017-06-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"Une érudition critique : Michel de Certeau vers 1968\",\"authors\":\"P. Fabre\",\"doi\":\"10.58282/colloques.4655\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Je voudrais affronter ici une question1 : peut-on, et comment peut-on penser l’articulation entre l’intervention, pourrait-on dire spectaculaire, de Michel de Certeau sur la scene politique contemporaine en 1968, et l’evolution de ses travaux d’historien des mouvements religieux et des discours spirituels dans l’Europe de l’epoque moderne pendant toutes les annees qui precedent les « evenements de mai », en particulier depuis l’achevement de la somme erudite que representa, en 1966, l’edition de la Correspondance de Jean-Joseph Surin ?2 Affronter cette question, c’est prendre au serieux qu’elle n’aille nullement de soi, et qu’il faille se garder de substantialiser, dans cette pensee active, une sorte de trame commune dont les manifestations se declineraient ici ou la, dans l’espace et dans le temps, sans en subir notable alteration. Peut-etre decouvrira-t-on, tout au contraire, que s’il y a lien, s’il y a passage entre ces deux scenes, c’est precisement pour l’une et l’autre dans leur plus vive difficulte, celle de concevoir ce que Certeau appelle dans La Prise de parole le « fait etrange » de la « parole » comme « indice » d’une « revolution symbolique »3 – nous aurons a revenir sur cette formulation.Prendre au serieux cette question, c’est, si je peux le dire, mettre toutes les difficultes de mon cote, en ecartant d’une part les ecrits politiques anterieurs a 1968, sur l’Amerique latine en particulier4, et d’autre part les textes dans lesquels Certeau compose explicitement\",\"PeriodicalId\":444528,\"journal\":{\"name\":\"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau\",\"volume\":\"65 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2017-06-06\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"1\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.4655\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revisiter l'œuvre de M. de Certeau","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.4655","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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摘要
我想在这里面对一个问题:能介入,并思考如何衔接,可以说《场面壮观,Michel de Certeau 1968年当代政治、宗教运动和演化历史学家的工作和精神在当时的欧洲,现代的话语里所有的年代相比«»五月事件,特别是自从打开erudite万人不等,1966年的总和,出版业函件Jean-Joseph素林府? 2面对这个问题,得认真对待它丝毫不自尊,并需提防substantialiser,这种思想活跃,在帧的某种共同的赛事在这里declineraient或,在空间和时间上,无明显受到62年。decouvrira-t-on也许恰恰相反,如果有联系,如果有两个镜头之间的通道,正是precisement困境,为了和对方在自己最强烈的设计决策中Certeau所谓的发言,发言«做奇怪的«»»«»«一个指数一样象征革命»3—我们都回到了这个提法。如果我可以这样说,认真对待这个问题意味着把所有的困难都放在我的一边,一方面抛弃1968年以前的政治著作,特别是关于拉丁美洲的著作4,另一方面抛弃塞托明确阐述的文本
Une érudition critique : Michel de Certeau vers 1968
Je voudrais affronter ici une question1 : peut-on, et comment peut-on penser l’articulation entre l’intervention, pourrait-on dire spectaculaire, de Michel de Certeau sur la scene politique contemporaine en 1968, et l’evolution de ses travaux d’historien des mouvements religieux et des discours spirituels dans l’Europe de l’epoque moderne pendant toutes les annees qui precedent les « evenements de mai », en particulier depuis l’achevement de la somme erudite que representa, en 1966, l’edition de la Correspondance de Jean-Joseph Surin ?2 Affronter cette question, c’est prendre au serieux qu’elle n’aille nullement de soi, et qu’il faille se garder de substantialiser, dans cette pensee active, une sorte de trame commune dont les manifestations se declineraient ici ou la, dans l’espace et dans le temps, sans en subir notable alteration. Peut-etre decouvrira-t-on, tout au contraire, que s’il y a lien, s’il y a passage entre ces deux scenes, c’est precisement pour l’une et l’autre dans leur plus vive difficulte, celle de concevoir ce que Certeau appelle dans La Prise de parole le « fait etrange » de la « parole » comme « indice » d’une « revolution symbolique »3 – nous aurons a revenir sur cette formulation.Prendre au serieux cette question, c’est, si je peux le dire, mettre toutes les difficultes de mon cote, en ecartant d’une part les ecrits politiques anterieurs a 1968, sur l’Amerique latine en particulier4, et d’autre part les textes dans lesquels Certeau compose explicitement