E. Blanchet, Geneviève Treyvaud, Jean-Nicolas Plourde
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Le Bureau du Ndakina du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki a développé un
protocole de gestion du patrimoine archéologique. Ce protocole se positionne en
réaction aux abus passés et présents dans la gestion du matériel archéologique sur
le territoire ancestral de la nation. Nous présentons dans cet article les défis
auxquels le Bureau est confronté, illustrés par trois cas de figure : 1) les limites
du rapatriement d’objets situés sur la portion états-unienne du territoire
ancestral ; 2) l’enjeu des archéologues amateurs et de la constitution de
collections privées ; 3) le cas du rapatriement d’une collection provenant d’un site
funéraire w8banaki. Ces exemples nous mènent à affirmer que la vie des objets se
poursuit bien au-delà de leur abandon dans le sol. Leur muséification constitue
parfois leur mort sociale, mais une vie symbolique persiste, car ce matériel devient
vecteur de revendications et de reconstruction symbolique. Les objets sont porteurs
de savoirs et ils sont centraux à la construction identitaire des groupes et des
individus. De plus, dans le contexte précis des nations autochtones, ils occupent un
rôle de médiateur et sont sujets à diverses formes de politisation. Comme nous
tentons de le démontrer en ancrant cet article dans l’expérience récente de la
Nation w8banaki, les objets peuvent être instrumentalisés simultanément à diverses
fins. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les démarches récentes et croissantes
de rapatriement de matériel archéologique et ethnologique, un concept qu’il importe
de considérer avec beaucoup de vigilance.