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Meme si la traductologie a rompu depuis longtemps le cordon ombilical qui la reliait a la linguistique theorique, force est de constater que des notions aujourd’hui largement relativisees par les linguistes y ont toujours droit de cite. Nous examinerons le cas de la notion de mot, toujours citee par nombre de theoriciens de la traduction. Dans une perspective contrastive, le recours a de vastes corpus et a un traitement automatique du langage (TAL) permet d’entrevoir de nouveaux criteres statistiques pour delimiter la part du lexique et de la grammaire dans le langage. Le TAL permet d’aborder les hypotheses theoriques sous l’angle oppose : en partant des donnees brutes du langage, des algorithmes informatiques mesurent les associations statistiques entre chaines morpho-phonetiques, independamment de toute notion de lexique, morphologie ou syntaxe. Les donnees phraseologiques ainsi reunies permettent de formuler de nouvelles hypotheses a propos de la problematique de l’intraduisible, a la fois pour le traducteur et pour la machine (traduction automatique). La phraseologie informatique permet en effet de mettre en lumiere, en parallele a la gradation du spectre phraseologique (depuis les simples collocations jusqu’aux phrasemes verbaux ou expressions idiomatiques), une palette de difficultes de traduction, qui confinent parfois a l’intraduisible lorsque les associations naturelles sont etroitement liees a la culture de la langue source.","PeriodicalId":262482,"journal":{"name":"L’Intraduisible : les méandres de la traduction","volume":"30 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"L’intraduisible sous l’angle de la phraséologie informatique\",\"authors\":\"J. 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L’intraduisible sous l’angle de la phraséologie informatique
Les sciences humaines en general, et la linguistique en particulier font face depuis quelque temps a un reproche theorique: la part trop limitee reservee aux etudes statistiques. La tendance est toutefois en train de s’inverser : la linguistique de corpus utilise depuis longtemps des donnees statistiques, et de nombreuses disciplines concurrentes, telles que la linguistique cognitive, ont recours elles aussi aux corpus, ce qui induit egalement un recours a des donnees statistiques. Plus fondamentalement, la phraseologie theorique remet en cause certaines notions fondamentales du langage telles que la double articulation (Martinet) ou l’interaction entre syntaxe et lexique. Meme si la traductologie a rompu depuis longtemps le cordon ombilical qui la reliait a la linguistique theorique, force est de constater que des notions aujourd’hui largement relativisees par les linguistes y ont toujours droit de cite. Nous examinerons le cas de la notion de mot, toujours citee par nombre de theoriciens de la traduction. Dans une perspective contrastive, le recours a de vastes corpus et a un traitement automatique du langage (TAL) permet d’entrevoir de nouveaux criteres statistiques pour delimiter la part du lexique et de la grammaire dans le langage. Le TAL permet d’aborder les hypotheses theoriques sous l’angle oppose : en partant des donnees brutes du langage, des algorithmes informatiques mesurent les associations statistiques entre chaines morpho-phonetiques, independamment de toute notion de lexique, morphologie ou syntaxe. Les donnees phraseologiques ainsi reunies permettent de formuler de nouvelles hypotheses a propos de la problematique de l’intraduisible, a la fois pour le traducteur et pour la machine (traduction automatique). La phraseologie informatique permet en effet de mettre en lumiere, en parallele a la gradation du spectre phraseologique (depuis les simples collocations jusqu’aux phrasemes verbaux ou expressions idiomatiques), une palette de difficultes de traduction, qui confinent parfois a l’intraduisible lorsque les associations naturelles sont etroitement liees a la culture de la langue source.