Réévaluation des antibiotiques à 7 jours et impact sur leur consommation

Abstract

Introduction

Dans le cadre du bon usage des antibiotiques (ATB) entrepris dans l’hôpital, une équipe mobile multidisciplinaire réévalue à 7 jours (j7) les prescriptions.

L’objectif est d’établir s’il y a eu une réduction de la consommation en ATB suite à la mise en place de cette réévaluation.

Matériels et méthodes

Étude prospective monocentrique réalisée du 01/05/19 au 31/10/19. Le pharmacien répertorie quotidiennement la liste des patients qui ont un ATB à j7, la transfère à l’infectiologue, qui va réévaluer l’intérêt de l’ATB en cours au lit du malade avec le médecin prescripteur.

Un recueil de données est rempli systématiquement et comprend : identité du patient, date de naissance, service concerné et impact de la réévaluation. La partie réévaluation analyse sur avis d’expert si l’antibiotique probabiliste, la désescalade à 48–72 h, la posologie et la durée sont adaptés.

Les consommations d’ATB de l’établissement de l’année 2018 et 2019 ont été extraites via l’outil Consores.

Résultats

Sur une période de 6 mois les infectiologues ont donné 704 avis téléphoniques, fait 346 réévaluations d’ATB et analysé 361 hémocultures positives, soit un total de 1411 interventions.

Après analyse des 346 réévaluations d’ATB, on observe au moins une anomalie de prescription dans 212 cas (61,3 % : IC_95 % [56,1 % ; 66,4 %]) répertoriée de la manière suivante :

– 143 pour la désescalade (41,3 % : IC_95 % [36,1 % ; 46,5 %]) ;

– 165 pour la durée de l’antibiothérapie (47,7 % : IC_95 % [42,4 % ; 53,0 %]) ;

– 39 pour l’ATB probabiliste (11,3 % : IC_95 % [7,9 % ; 14,6 %]) ;

– 88 pour la posologie (25,4 % : IC_95 % [20,8 % ; 30,0 %]).

Concernant les consommations en ATB pour l’année 2019 : en comparant les DDJ/1000 JH de 2018 et 2019 de Consores, on a constaté une diminution globale des consommations de 21,9 %. Certaines cibles proposées par Consores montrent une diminution des antibiotiques les plus consommés sur l’établissement de l’ordre de 23 % pour l’amoxicilline en association ou non à l’acide clavulanique, de 21,9 % sur l’association pipéracilline/tazobactam et de 12,8 % sur la ceftriaxone. Au niveau des familles d’ATB, on a observé une baisse pour 11 familles sur 13 les plus significatives étant : 36,2 % sur les quinolones (dont 37,8 % sur l’ofloxacine), 33,4 % sur les macrolides et lincosamides, 31,3 % sur les C1G, 28,2 % sur les aminosides.

Conclusion

La réévaluation des traitements ATB cible des actions spécifiques sur la durée, la désescalade, la posologie et l’ATB probabiliste. Une cartographie des services nous permet d’accompagner au mieux les prescripteurs (formations, mise en place de procédures). Cela permet également de limiter les effets secondaires pour les patients et donc les durées d’hospitalisation.

Il est nécessaire de poursuivre ce travail pour optimiser les durées de traitement et sensibiliser les services à la désescalade thérapeutique encore insuffisamment réalisée.

Au-delà de l’aspect financier, ce bon usage des ATB à un intérêt écologique à long terme avec la diminution des résistances bactériennes notamment des BLSE.