Quelle est la signification taxonomique d’un caractère morphologique particulier des chabots (Scorpaeniformes: Cottidae: Cottus sp.) du bassin versant de la Garonne ?
{"title":"Quelle est la signification taxonomique d’un caractère morphologique particulier des chabots (Scorpaeniformes: Cottidae: Cottus sp.) du bassin versant de la Garonne ?","authors":"P. Defontaines","doi":"10.5852/naturae2023a2","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La taxonomie des chabots (Cottus spp.) du territoire français n’est pas définitivement fixée, les caractères morphologiques utilisés pour différencier les espèces étant souvent variables et ne correspondant pas toujours avec les variations moléculaires. C’est particulièrement vrai dans le bassin versant de la Garonne où plusieurs espèces sont répertoriées, mais avec beaucoup d’incertitude sur leur répartition et leur taxonomie. Un caractère particulier a été découvert chez certains chabots de ce bassin : ils ont trois rayons aux nageoires pelviennes, contre quatre rayons chez toutes les espèces européennes décrites aujourd’hui. Cet article étudie la répartition et l’écologie des Chabots de ce morphotype pour les comparer à celles des chabots du morphotype habituel à quatre rayons aux nageoires pelviennes. Les Chabots à trois rayons occupent essentiellement des rivières de basse altitude en terrain karstique. Leurs populations peuvent être réunies en un seul ensemble par l’aval du bassin-versant, ce qui suggère une origine géographique unique. Ceux à quatre rayons ne semblent pas inféodés à un habitat particulier et se trouvent fréquemment sur terrain cristallin ou magmatique dans des rivières prenant naissance en altitude. Ces différences biogéographiques et écologiques suggèrent que le caractère « trois rayons aux nageoires pelviennes » est un caractère permettant de définir une lignée phylogénétique particulière, possible nouvelle espèce. Des études morphologiques et génétiques sont nécessaires pour vérifier cette hypothèse. Si le Chabot à trois rayons est bien une nouvelle espèce, elle nécessiterait alors des niveaux de protection spécifiques compte tenu de ses faibles effectifs, du fractionnement de ses populations et des menaces auxquelles elle est confrontée.","PeriodicalId":2,"journal":{"name":"ACS Applied Bio Materials","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":4.6000,"publicationDate":"2023-02-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"ACS Applied Bio Materials","FirstCategoryId":"99","ListUrlMain":"https://doi.org/10.5852/naturae2023a2","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"MATERIALS SCIENCE, BIOMATERIALS","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
La taxonomie des chabots (Cottus spp.) du territoire français n’est pas définitivement fixée, les caractères morphologiques utilisés pour différencier les espèces étant souvent variables et ne correspondant pas toujours avec les variations moléculaires. C’est particulièrement vrai dans le bassin versant de la Garonne où plusieurs espèces sont répertoriées, mais avec beaucoup d’incertitude sur leur répartition et leur taxonomie. Un caractère particulier a été découvert chez certains chabots de ce bassin : ils ont trois rayons aux nageoires pelviennes, contre quatre rayons chez toutes les espèces européennes décrites aujourd’hui. Cet article étudie la répartition et l’écologie des Chabots de ce morphotype pour les comparer à celles des chabots du morphotype habituel à quatre rayons aux nageoires pelviennes. Les Chabots à trois rayons occupent essentiellement des rivières de basse altitude en terrain karstique. Leurs populations peuvent être réunies en un seul ensemble par l’aval du bassin-versant, ce qui suggère une origine géographique unique. Ceux à quatre rayons ne semblent pas inféodés à un habitat particulier et se trouvent fréquemment sur terrain cristallin ou magmatique dans des rivières prenant naissance en altitude. Ces différences biogéographiques et écologiques suggèrent que le caractère « trois rayons aux nageoires pelviennes » est un caractère permettant de définir une lignée phylogénétique particulière, possible nouvelle espèce. Des études morphologiques et génétiques sont nécessaires pour vérifier cette hypothèse. Si le Chabot à trois rayons est bien une nouvelle espèce, elle nécessiterait alors des niveaux de protection spécifiques compte tenu de ses faibles effectifs, du fractionnement de ses populations et des menaces auxquelles elle est confrontée.