N. Vignier , N. Hariri , S. Nguala , J. Philippe , L. Allaert , K. Kpossou , J. Effa , I. Sohbi , M. Picque , S. Diamantis
{"title":"Gestion d’une épidémie active de COVID-19 sur un camp de Roms étendu et séroprévalence élevée en post-épidémie","authors":"N. Vignier , N. Hariri , S. Nguala , J. Philippe , L. Allaert , K. Kpossou , J. Effa , I. Sohbi , M. Picque , S. Diamantis","doi":"10.1016/j.medmal.2020.06.444","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les consultations dédiées aux personnes en situation de précarité ont été arrêtés au début de la vague épidémique. Plusieurs résidents d’un grand camp de Roms originaires de Moldavie (composé de plus de 600 habitants) ont été hospitalisés pour des formes sévères de COVID-19. L’objectif de ce travail est de dresser le bilan de l’intervention mise en place et de décrire la séroprévalence du Covid-19 sur le camp en post-épidémie.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Fin mars, une « équipe mobile précarité Covid » hospitalière multidisciplinaire a été créée pour intervenir quotidiennement directement sur les camps et détecter et prendre en charge les cas probables de COVID-19. En post-épidémie, une action de dépistage sérologique du COVID-19, de la varicelle (chez les 11–40 <span>ans</span> sans antécédents) et du VIH-VHB-VHC a été réalisée. Une analyse descriptive des données cliniques et biologiques recueillies est présentée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’équipe mobile est intervenue quotidiennement sur le camp du 31/03 au 27/05 (43 interventions) et a effectué un total de 841 consultations dont 128 (15,2 %) pour Covid probable et 106 (12,6 %) pour Covid possible (toux sans fièvre, rhinite). Vingt-deux patients (2,6 %) ont été évacués sur les urgences et 7 ont été secondairement hospitalisés. Seuls 4 cas de Covid probables ou prouvés ont accepté un hébergement en centre Covid, tous les autres ayant refusé. Sur la période, 42 cas ont été confirmés par PCR lorsqu’ils étaient hospitalisés ou quand les PCR ont pu être réalisées par l’équipe mobile à partir de mi-avril. La majorité des consultations sollicitées par les habitants du camp concernait des pathologies variées autres (diabète, HTA, grossesse, ectoparasitose, viroses infantiles, etc.). Suite à l’hospitalisation d’un cas de varicelle, à l’incertitude sur le niveau d’immunité varicelle et Covid et à la disponibilité des tests sérologiques sur l’hôpital, il a été décidé de réaliser une action de dépistage et de vaccination large sur une durée de 10<!--> <!-->jours (25/5–5/6). Parmi les 211 personnes prélevées (65 % de femmes, âge médian 42 ans [26–51], 26<!--> <!-->≤<!--> <!-->18 ans), la séroprévalence du contact avec le SARS-CoV2 est de 75,6 % (152/211), du VIH de 3,5 % (6/170 dont 2 femmes enceinte), du VHC de 10,6 % (17/160), de l’AgHBs de 1,8 % (3/164) et de la varicelle de 92,21 % (71/77).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ce large camps de Roms a fait face à une épidémie massive de SARS-CoV-2 qui n’a pas pu être prévenue mais a pu être gérée directement sur le camp par une équipe d’aller vers. Le diagnostic récent de 4 cas PCR+ questionne le seuil d’immunité de groupe. L’intégration à l’action du dépistage de viroses chroniques méconnues et des consultations de soins primaires a permis de répondre à la demande d’une population rencontrant des difficultés majeures d’accès aux soins exacerbé par le confinement.</p></div>","PeriodicalId":18464,"journal":{"name":"Medecine et maladies infectieuses","volume":"50 6","pages":"Page S29"},"PeriodicalIF":5.0000,"publicationDate":"2020-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.medmal.2020.06.444","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Medecine et maladies infectieuses","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0399077X20306089","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les consultations dédiées aux personnes en situation de précarité ont été arrêtés au début de la vague épidémique. Plusieurs résidents d’un grand camp de Roms originaires de Moldavie (composé de plus de 600 habitants) ont été hospitalisés pour des formes sévères de COVID-19. L’objectif de ce travail est de dresser le bilan de l’intervention mise en place et de décrire la séroprévalence du Covid-19 sur le camp en post-épidémie.
Matériels et méthodes
Fin mars, une « équipe mobile précarité Covid » hospitalière multidisciplinaire a été créée pour intervenir quotidiennement directement sur les camps et détecter et prendre en charge les cas probables de COVID-19. En post-épidémie, une action de dépistage sérologique du COVID-19, de la varicelle (chez les 11–40 ans sans antécédents) et du VIH-VHB-VHC a été réalisée. Une analyse descriptive des données cliniques et biologiques recueillies est présentée.
Résultats
L’équipe mobile est intervenue quotidiennement sur le camp du 31/03 au 27/05 (43 interventions) et a effectué un total de 841 consultations dont 128 (15,2 %) pour Covid probable et 106 (12,6 %) pour Covid possible (toux sans fièvre, rhinite). Vingt-deux patients (2,6 %) ont été évacués sur les urgences et 7 ont été secondairement hospitalisés. Seuls 4 cas de Covid probables ou prouvés ont accepté un hébergement en centre Covid, tous les autres ayant refusé. Sur la période, 42 cas ont été confirmés par PCR lorsqu’ils étaient hospitalisés ou quand les PCR ont pu être réalisées par l’équipe mobile à partir de mi-avril. La majorité des consultations sollicitées par les habitants du camp concernait des pathologies variées autres (diabète, HTA, grossesse, ectoparasitose, viroses infantiles, etc.). Suite à l’hospitalisation d’un cas de varicelle, à l’incertitude sur le niveau d’immunité varicelle et Covid et à la disponibilité des tests sérologiques sur l’hôpital, il a été décidé de réaliser une action de dépistage et de vaccination large sur une durée de 10 jours (25/5–5/6). Parmi les 211 personnes prélevées (65 % de femmes, âge médian 42 ans [26–51], 26 ≤ 18 ans), la séroprévalence du contact avec le SARS-CoV2 est de 75,6 % (152/211), du VIH de 3,5 % (6/170 dont 2 femmes enceinte), du VHC de 10,6 % (17/160), de l’AgHBs de 1,8 % (3/164) et de la varicelle de 92,21 % (71/77).
Conclusion
Ce large camps de Roms a fait face à une épidémie massive de SARS-CoV-2 qui n’a pas pu être prévenue mais a pu être gérée directement sur le camp par une équipe d’aller vers. Le diagnostic récent de 4 cas PCR+ questionne le seuil d’immunité de groupe. L’intégration à l’action du dépistage de viroses chroniques méconnues et des consultations de soins primaires a permis de répondre à la demande d’une population rencontrant des difficultés majeures d’accès aux soins exacerbé par le confinement.
期刊介绍:
L''organe d''expression de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
Médecine et Maladies Infectieuses is the official publication of the Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF). Médecine et Maladies Infectieuses is indexed in the major databases: Medline, Web of Science/Clarivate and Scopus. The journal publishes scientific /research articles, general reviews, short communications and letters, in both English and French. The journal welcomes submissions on the various aspects of infectious pathologies and pathogenic agents. Médecine et Maladies Infectieuses focuses on clinical therapeutics, nosocomial infections, biology, prevention, as well as epidemiology and therapeutics.