Nicolas Courbin, Emmanuelle Dortel, David Gremillet, J. Lebreton, A. Besnard
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Abstract
Nous présentons un cadre de réflexion général se basant sur la démographie des populations d’oiseaux marins afin d’identifier des leviers de gestion pertinents pour leur conservation. Après avoir rappelé l’influence des traits d’histoire de vie sur la démographie, nous avons synthétisé les paramètres démographiques connus pour 27 des 28 espèces d’oiseaux marins nicheurs en France. Toutes ces espèces ont une importante longévité (10 à plus de 50 ans) due à une survie adulte élevée (attendue > 0,90), une maturité sexuelle différée (deux à neuf ans), et une fécondité faible à moyenne (un à trois œufs). Le taux de croisssance de ces populations est environ 10 fois plus influencé par le taux de survie adulte que par des changements dans les paramètres reproducteurs, bien que les espèces les plus fécondes puissent compenser en partie une faible survie adulte. C’est ce que nous démontrons en modélisant la dynamique de population de deux espèces aux traits d’histoire de vie contrastés. Modifier la trajectoire des populations par des actions de gestion améliorant la fécondité localement n’est possible que si le succès reproducteur est déjà faible et si l’amélioration est forte. Finalement, la conservation des oiseaux marins nicheurs français devrait reposer essentiellement sur des actions favorisant la survie adulte. Cependant, les risques de mortalité identifiés sont globalement liés aux captures accidentelles, aux collision avec les éoliennes et à l’appauvrissement de la ressource, largement hors du cadre d’action des gestionnaires locaux. Des mesures coordonnées au niveau régional, national et international améliorant la survie des espèces s’imposent.