{"title":"Couverture médiatique de la crise en psychiatrie","authors":"C. Cordier","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.225","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La crise porte en elle un fort potentiel médiatique. Comme dans de nombreux champs, cette crise peut ainsi défrayer la chronique lorsqu’elle se retrouve liée avec le monde de la psychiatrie, mettant le secteur aux prises avec un traitement journalistique plus ou moins qualitatif et éclairé et dont les retentissements peuvent être lourds de conséquences. Cette crise peut être générale et toucher le champ de la psychiatrie sous un prisme social, financier, voire politique. Cette crise peut aussi toucher dans son parcours de vie une personne considérée comme relevant de la psychiatrie ou déjà suivie pour une pathologie mentale, qui se retrouve à l’occasion d’un drame en pages « faits divers ». Ce qui conduit quasi immanquablement à un examen médiatique de la responsabilité des psychiatres et des institutions hospitalières dans le passage à l’acte incriminé. Au cours de la dernière décennie, la couverture médiatique des problématiques d’actualité touchant directement ou indirectement la psychiatrie a souvent été dominée par différents faits divers. Ceci avec d’autant plus de « bruit journalistique » qu’une dimension politique forte vient parfois se greffer à tel ou tel évènement dramatique, voire se nourrit d’une instrumentalisation de cet évènement. Au risque que la « crise » au départ ponctuelle ne vienne, par amalgames et stigmatisations, secouer l’ensemble d’un secteur professionnel. Il semble que cette tendance des médias à ne s’intéresser qu’à la psychiatrie sous l’angle sensationnel s’affaiblisse ces derniers temps, au profit d’articles sur la crise plus générale qui traverse depuis plusieurs années ce secteur, qui (re)mettent au jour les difficultés rencontrées par les professionnels. Cet exposé permettra d’évoquer des exemples d’évènements récents ou plus anciens en lien avec la psychiatrie ayant bénéficié d’une large couverture médiatique, en s’interrogeant sur les raisons qui expliquent l’émergence d’un « sujet » dans les médias puis son retentissement plus ou moins important dans l’opinion publique. Il s’agira également de se pencher sur le fait que le “potentiel médiatique” des enjeux de la psychiatrie est sans doute plus large aujourd’hui. Cela permet d’espérer progressivement une meilleure connaissance par le grand public de l’ensemble des dimensions de cette discipline et de la nécessité de lui permettre de conserver à l’avenir les moyens de remplir ses missions, essentielles pour la santé publique et la société dans son ensemble.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S31"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519307251","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La crise porte en elle un fort potentiel médiatique. Comme dans de nombreux champs, cette crise peut ainsi défrayer la chronique lorsqu’elle se retrouve liée avec le monde de la psychiatrie, mettant le secteur aux prises avec un traitement journalistique plus ou moins qualitatif et éclairé et dont les retentissements peuvent être lourds de conséquences. Cette crise peut être générale et toucher le champ de la psychiatrie sous un prisme social, financier, voire politique. Cette crise peut aussi toucher dans son parcours de vie une personne considérée comme relevant de la psychiatrie ou déjà suivie pour une pathologie mentale, qui se retrouve à l’occasion d’un drame en pages « faits divers ». Ce qui conduit quasi immanquablement à un examen médiatique de la responsabilité des psychiatres et des institutions hospitalières dans le passage à l’acte incriminé. Au cours de la dernière décennie, la couverture médiatique des problématiques d’actualité touchant directement ou indirectement la psychiatrie a souvent été dominée par différents faits divers. Ceci avec d’autant plus de « bruit journalistique » qu’une dimension politique forte vient parfois se greffer à tel ou tel évènement dramatique, voire se nourrit d’une instrumentalisation de cet évènement. Au risque que la « crise » au départ ponctuelle ne vienne, par amalgames et stigmatisations, secouer l’ensemble d’un secteur professionnel. Il semble que cette tendance des médias à ne s’intéresser qu’à la psychiatrie sous l’angle sensationnel s’affaiblisse ces derniers temps, au profit d’articles sur la crise plus générale qui traverse depuis plusieurs années ce secteur, qui (re)mettent au jour les difficultés rencontrées par les professionnels. Cet exposé permettra d’évoquer des exemples d’évènements récents ou plus anciens en lien avec la psychiatrie ayant bénéficié d’une large couverture médiatique, en s’interrogeant sur les raisons qui expliquent l’émergence d’un « sujet » dans les médias puis son retentissement plus ou moins important dans l’opinion publique. Il s’agira également de se pencher sur le fait que le “potentiel médiatique” des enjeux de la psychiatrie est sans doute plus large aujourd’hui. Cela permet d’espérer progressivement une meilleure connaissance par le grand public de l’ensemble des dimensions de cette discipline et de la nécessité de lui permettre de conserver à l’avenir les moyens de remplir ses missions, essentielles pour la santé publique et la société dans son ensemble.