{"title":"Psychoses auto-immunes : fait ou fiction ?","authors":"L. Groc , U. Maskos , T. Pollack , M. Leboyer","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.186","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>L’importance des anomalies immuno-inflammatoires au cours des troubles psychotiques a été clairement démontrée au cours des dix dernières années. Un des éléments qui a reçu le plus d’intérêt récemment est le lien entre maladies auto-immunes et psychoses. Ce lien est mis en évidence par les études épidémiologiques qui démontrent la prévalence élevée de pathologies psychiatriques chez les patients atteints de maladies auto-immunes, par le terrain immunogénétique qui favorise la production d’autoanticorps, par la présence de marqueurs inflammatoires et surtout par la mise en évidence d’autoanticorps plasmatiques chez des patients psychotiques. Récemment, ont été découverts de nouveaux auto-anticorps dirigés contre les récepteurs cérébraux dans des sous-groupes de patients schizophrènes ou psychotiques qui permettent d’espérer de mieux comprendre les causes de ces maladies, le développement de marqueurs biologiques de stratification et surtout de nouvelles stratégies thérapeutiques. Laurent Groc (CNRS, université de Bordeaux) décrira l’impact fonctionnel des auto-anticorps dirigés contre les récepteurs NMDA issus de patients psychotiques. En particulier, l’impact moléculaire et cellulaire de ces autoanticorps sur la dynamique des récepteurs glutamatergiques et d’autres voies de signalisation (ex. dopamine) sera discuté, en lien avec le déficit de plasticité synaptique observé avec ces autoanticorps. Il discutera de plus l’importance clinique de détecter à la fois la présence des autoanticorps ainsi que leur pathogénécité moléculaire, afin de permettre un meilleur diagnostic clinique et de mieux comprendre l’étiologie de ces pathologies. Uwe Maskos (Institut Pasteur, Paris) est à l’origine de la mise en évidence d’une nouvelle classe d’autoanticorps dirigés contre le récepteur cholinergique, au niveau périphérique et central. Il détaillera la genèse de cette auto-immunité à la suite à d’infections, les perspectives diagnostiques et thérapeutiques. Thomas Pollak, psychiatre responsable d’une consultation spécialisée pour le dépistage des encéphalites et des psychoses auto-immunes au Maudsley Institute à Londres, présentera les arguments cliniques devant lesquels nous devons chercher la présence de ces auto-anticorps. Il décrira les vignettes cliniques des patients porteurs d’autoanticorps dirigés contre des récepteurs cérébraux et résumera les stratégies thérapeutiques immunomodulatrices utilisées chez ces patients.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S17"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519306865","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’importance des anomalies immuno-inflammatoires au cours des troubles psychotiques a été clairement démontrée au cours des dix dernières années. Un des éléments qui a reçu le plus d’intérêt récemment est le lien entre maladies auto-immunes et psychoses. Ce lien est mis en évidence par les études épidémiologiques qui démontrent la prévalence élevée de pathologies psychiatriques chez les patients atteints de maladies auto-immunes, par le terrain immunogénétique qui favorise la production d’autoanticorps, par la présence de marqueurs inflammatoires et surtout par la mise en évidence d’autoanticorps plasmatiques chez des patients psychotiques. Récemment, ont été découverts de nouveaux auto-anticorps dirigés contre les récepteurs cérébraux dans des sous-groupes de patients schizophrènes ou psychotiques qui permettent d’espérer de mieux comprendre les causes de ces maladies, le développement de marqueurs biologiques de stratification et surtout de nouvelles stratégies thérapeutiques. Laurent Groc (CNRS, université de Bordeaux) décrira l’impact fonctionnel des auto-anticorps dirigés contre les récepteurs NMDA issus de patients psychotiques. En particulier, l’impact moléculaire et cellulaire de ces autoanticorps sur la dynamique des récepteurs glutamatergiques et d’autres voies de signalisation (ex. dopamine) sera discuté, en lien avec le déficit de plasticité synaptique observé avec ces autoanticorps. Il discutera de plus l’importance clinique de détecter à la fois la présence des autoanticorps ainsi que leur pathogénécité moléculaire, afin de permettre un meilleur diagnostic clinique et de mieux comprendre l’étiologie de ces pathologies. Uwe Maskos (Institut Pasteur, Paris) est à l’origine de la mise en évidence d’une nouvelle classe d’autoanticorps dirigés contre le récepteur cholinergique, au niveau périphérique et central. Il détaillera la genèse de cette auto-immunité à la suite à d’infections, les perspectives diagnostiques et thérapeutiques. Thomas Pollak, psychiatre responsable d’une consultation spécialisée pour le dépistage des encéphalites et des psychoses auto-immunes au Maudsley Institute à Londres, présentera les arguments cliniques devant lesquels nous devons chercher la présence de ces auto-anticorps. Il décrira les vignettes cliniques des patients porteurs d’autoanticorps dirigés contre des récepteurs cérébraux et résumera les stratégies thérapeutiques immunomodulatrices utilisées chez ces patients.