{"title":"La luminothérapie : quand, comment et pour qui ?","authors":"P.A. Geoffroy","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.274","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Cette rencontre avec l’expert aura pour objet d’aborder, de manière interactive et pratique, les indications de la luminothérapie et ses conditions de prescription.</p><p>Les effets de la lumière sur l’humeur sont rapportés depuis l’antiquité <span>[1]</span>. Mais ce sont les données neuroscientifiques issues des recherches sur l’horloge biologique qui ont permis sont développement et son application comme chronothérapie en psychiatrie et plus particulièrement dans les troubles de l’humeur <span>[2]</span>. La lumière influence également fortement le sommeil, l’humeur, la vigilance, et les fonctions cognitives <span>[1]</span>. Elle exerce deux types d’effets, indirect en synchronisant l’horloge et les rythmes veille-sommeil et directs via une action sur les systèmes monoaminergiques indépendamment du système circadien <span>[3]</span>. Au cours de la dernière décennie, les effets de la lumière ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche révélant que leur rôle était plus important et plus complexe que ce que l’on pensait, dépendant notamment de l’intensité, de l’horaire, du mode d’administration et aussi de la composition spectrale de la lumière <span>[3]</span>.</p><p>Les premiers éléments de preuve scientifique de la luminothérapie sont apparus en 1984 avec une première série de personnes atteintes de troubles affectifs saisonniers (TAS) et efficacement traités <span>[1]</span>. Depuis, une importante littérature scientifique a permis de confirmer cet effet antidépresseur et de recommander la luminothérapie en première intention dans le TAS <span>[1]</span>. La luminothérapie a évolué comme un traitement également efficace dans la dépression non saisonnière, avec de nombreuses méta-analyses démontrant une efficacité en monothérapie ou en stratégie d’augmentation <span>[1]</span>, <span>[4]</span>. En plus de cet effet antidépresseur, la luminothérapie peut permettre une resynchronisation des rythmes biologiques et augmente la vigilance <span>[4]</span>. Les effets de la luminothérapie sont dépendants de l’intensité lumineuse, du spectre de la lumière, de la durée d’exposition, du moment circadien, et des rythmes biologiques propres d’un individu <span>[4]</span>. Ces éléments seront donc des éléments importants à considérer pour permettre une prescription valide en fonction du tableau clinique. De même, les différentes situations cliniques de prescription de la luminothérapie seront abordés : dépression unipolaire ou bipolaire, avec ou sans caractéristiques saisonnières.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S6"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519307743","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Cette rencontre avec l’expert aura pour objet d’aborder, de manière interactive et pratique, les indications de la luminothérapie et ses conditions de prescription.
Les effets de la lumière sur l’humeur sont rapportés depuis l’antiquité [1]. Mais ce sont les données neuroscientifiques issues des recherches sur l’horloge biologique qui ont permis sont développement et son application comme chronothérapie en psychiatrie et plus particulièrement dans les troubles de l’humeur [2]. La lumière influence également fortement le sommeil, l’humeur, la vigilance, et les fonctions cognitives [1]. Elle exerce deux types d’effets, indirect en synchronisant l’horloge et les rythmes veille-sommeil et directs via une action sur les systèmes monoaminergiques indépendamment du système circadien [3]. Au cours de la dernière décennie, les effets de la lumière ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche révélant que leur rôle était plus important et plus complexe que ce que l’on pensait, dépendant notamment de l’intensité, de l’horaire, du mode d’administration et aussi de la composition spectrale de la lumière [3].
Les premiers éléments de preuve scientifique de la luminothérapie sont apparus en 1984 avec une première série de personnes atteintes de troubles affectifs saisonniers (TAS) et efficacement traités [1]. Depuis, une importante littérature scientifique a permis de confirmer cet effet antidépresseur et de recommander la luminothérapie en première intention dans le TAS [1]. La luminothérapie a évolué comme un traitement également efficace dans la dépression non saisonnière, avec de nombreuses méta-analyses démontrant une efficacité en monothérapie ou en stratégie d’augmentation [1], [4]. En plus de cet effet antidépresseur, la luminothérapie peut permettre une resynchronisation des rythmes biologiques et augmente la vigilance [4]. Les effets de la luminothérapie sont dépendants de l’intensité lumineuse, du spectre de la lumière, de la durée d’exposition, du moment circadien, et des rythmes biologiques propres d’un individu [4]. Ces éléments seront donc des éléments importants à considérer pour permettre une prescription valide en fonction du tableau clinique. De même, les différentes situations cliniques de prescription de la luminothérapie seront abordés : dépression unipolaire ou bipolaire, avec ou sans caractéristiques saisonnières.