{"title":"BI ou pas trop BI : quels marqueurs pour différencier les troubles bipolaires des troubles dépressifs majeurs ?","authors":"A. Murru , R. Belzeaux , K. N’Diaye , L. Samalin","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.166","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Les troubles de l’humeur sont les troubles psychiatriques sévères les plus fréquents. Ils touchent le plus souvent des sujets jeunes et leur pronostic est aggravé par une fréquence élevée de comorbidités somatiques. On distingue classiquement les troubles de l’humeur unipolaire (ou trouble dépressif majeur récurrent ou isolé) des troubles bipolaires qui sont caractérisés par la présence d’au moins un épisode d’excitation psychomoteur (hypo)maniaque. Ces deux troubles présentent des caractéristiques évolutives et pronostiques différentes et nécessitent une prise en charge thérapeutique spécifique. En pratique clinique, l’identification précoce du type de trouble de l’humeur reste difficile dans la mesure où l’épisode inaugural est souvent un épisode dépressif caractérisé. L’enjeu est pourtant de premier ordre car le prescripteur peut aggraver le pronostic du trouble par l’instauration d’un traitement antidépresseur en monothérapie chez un patient souffrant d’un trouble bipolaire non diagnostiqué. Ainsi, ces dernières années, plusieurs auteurs se sont intéressés à améliorer la détection et la prise en charge précoce des troubles de l’humeur à travers différentes dimensions. Sur le plan clinique, de nombreux travaux ont tenté de comparer et de différencier les épisodes dépressifs unipolaires des épisodes dépressifs bipolaires. Certains auteurs ont proposé des critères diagnostiques permettant d’évoquer un trouble bipolaire devant un épisode dépressif caractérisé sans antécédent d’épisode (hypo)maniaque <span>[1]</span>. Cependant, cette approche qui reste probabiliste est souvent associée à une incertitude pour le clinicien. Dans ce sens, l’identification de biomarqueurs spécifiques d’un type de trouble ou de la réponse à une thérapeutique donnée pourrait permettre d’individualisée la prise en charge pour les patients. Des travaux récents ont montré sur la base de dosage sanguin de cytokines ou protéines des résultats permettant de différencier le type de trouble de l’humeur ou de prédire la réponse au traitement <span>[2]</span>. Enfin, le développement actuel des technologies numériques dans le domaine de la santé permet d’envisager une nouvelle organisation des soins par un recueil de données écologiques en temps réel soit par les utilisateurs soit par des capteurs d’information de l’environnement. Des projets de développement visant à faciliter l’identification précoce ou le suivi d’un trouble dépressif majeur ou d’un trouble bipolaire sont actuellement en cours <span>[3]</span>.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S12"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S259024151930666X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Les troubles de l’humeur sont les troubles psychiatriques sévères les plus fréquents. Ils touchent le plus souvent des sujets jeunes et leur pronostic est aggravé par une fréquence élevée de comorbidités somatiques. On distingue classiquement les troubles de l’humeur unipolaire (ou trouble dépressif majeur récurrent ou isolé) des troubles bipolaires qui sont caractérisés par la présence d’au moins un épisode d’excitation psychomoteur (hypo)maniaque. Ces deux troubles présentent des caractéristiques évolutives et pronostiques différentes et nécessitent une prise en charge thérapeutique spécifique. En pratique clinique, l’identification précoce du type de trouble de l’humeur reste difficile dans la mesure où l’épisode inaugural est souvent un épisode dépressif caractérisé. L’enjeu est pourtant de premier ordre car le prescripteur peut aggraver le pronostic du trouble par l’instauration d’un traitement antidépresseur en monothérapie chez un patient souffrant d’un trouble bipolaire non diagnostiqué. Ainsi, ces dernières années, plusieurs auteurs se sont intéressés à améliorer la détection et la prise en charge précoce des troubles de l’humeur à travers différentes dimensions. Sur le plan clinique, de nombreux travaux ont tenté de comparer et de différencier les épisodes dépressifs unipolaires des épisodes dépressifs bipolaires. Certains auteurs ont proposé des critères diagnostiques permettant d’évoquer un trouble bipolaire devant un épisode dépressif caractérisé sans antécédent d’épisode (hypo)maniaque [1]. Cependant, cette approche qui reste probabiliste est souvent associée à une incertitude pour le clinicien. Dans ce sens, l’identification de biomarqueurs spécifiques d’un type de trouble ou de la réponse à une thérapeutique donnée pourrait permettre d’individualisée la prise en charge pour les patients. Des travaux récents ont montré sur la base de dosage sanguin de cytokines ou protéines des résultats permettant de différencier le type de trouble de l’humeur ou de prédire la réponse au traitement [2]. Enfin, le développement actuel des technologies numériques dans le domaine de la santé permet d’envisager une nouvelle organisation des soins par un recueil de données écologiques en temps réel soit par les utilisateurs soit par des capteurs d’information de l’environnement. Des projets de développement visant à faciliter l’identification précoce ou le suivi d’un trouble dépressif majeur ou d’un trouble bipolaire sont actuellement en cours [3].