{"title":"Parler de la stigmatisation en santé mentale : comment et avec quel public ?","authors":"D. Sebbane , A. Mengin , A. Colliez , A. Caria","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.280","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La stigmatisation est un terme global qui comporte trois aspects majeurs : les problèmes de connaissance (ignorance), d’attitude (préjudice) et de comportement (discrimination) <span>[1]</span>. Elle s’inscrit dans un processus social complexe mettant en relation plusieurs concepts tel que l’étiquetage social et la discrimination, la déviance et la normalisation des comportements, la vulnérabilité et les rapports de pouvoir, la représentation sociale et parfois même l’identité. Le mécanisme de stigmatisation s’applique largement au champ de la santé mentale et en constitue l’une des principales problématiques auxquelles sont confrontés les professionnels œuvrant dans ce champ. La stigmatisation représente en effet une difficulté majeure dans la vie des personnes présentant des troubles psychiques, elle participe aux attitudes d’exclusion, de ségrégation et de limitation à la participation à la vie sociale. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a ainsi qualifié ce phénomène « d’obstacle le plus important à surmonter dans la communauté » et présente l’enjeu de la lutte contre la stigmatisation comme « le fondement de la psychiatrie moderne » <span>[2]</span>. Les stratégies qui visent à changer les représentations sociales négatives de la population générale sont complexes, longues et difficiles à évaluer mais quelques leviers pertinents sont identifiés notamment : l’information, l’implication des personnes directement concernées par un trouble psychique et l’adaptation des actions au public rencontré <span>[2]</span>. Dans ce sens, l’ensemble des acteurs impliqués dans le champ de la santé mentale doit être concerné par ces interventions souhaitées multidimensionnelles <span>[3]</span>. En effet, « les représentations et les comportements vis-à-vis des personnes ayant des problèmes de santé mentale ne pourront évoluer que si les pratiques professionnelles, elles-mêmes, changent et si tout est fait pour affirmer la citoyenneté des personnes vivant avec des troubles psychiques […] favoriser leur insertion sociale, et promouvoir et protéger leurs droits fondamentaux » <span>[4]</span>. Cette communication propose de relayer différentes démarches visant à parler de la stigmatisation en santé mentale pour en prévenir ses conséquences. Les modalités d’intervention et les actions proposées sont adaptées aux publics concernés : les usagers de la santé mentale dans une démarche de réhabilitation, le grand public dans une démarche de sensibilisation et les étudiants en médecine dans une démarche de formation.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Page S8"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"French Journal of Psychiatry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590241519307809","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La stigmatisation est un terme global qui comporte trois aspects majeurs : les problèmes de connaissance (ignorance), d’attitude (préjudice) et de comportement (discrimination) [1]. Elle s’inscrit dans un processus social complexe mettant en relation plusieurs concepts tel que l’étiquetage social et la discrimination, la déviance et la normalisation des comportements, la vulnérabilité et les rapports de pouvoir, la représentation sociale et parfois même l’identité. Le mécanisme de stigmatisation s’applique largement au champ de la santé mentale et en constitue l’une des principales problématiques auxquelles sont confrontés les professionnels œuvrant dans ce champ. La stigmatisation représente en effet une difficulté majeure dans la vie des personnes présentant des troubles psychiques, elle participe aux attitudes d’exclusion, de ségrégation et de limitation à la participation à la vie sociale. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a ainsi qualifié ce phénomène « d’obstacle le plus important à surmonter dans la communauté » et présente l’enjeu de la lutte contre la stigmatisation comme « le fondement de la psychiatrie moderne » [2]. Les stratégies qui visent à changer les représentations sociales négatives de la population générale sont complexes, longues et difficiles à évaluer mais quelques leviers pertinents sont identifiés notamment : l’information, l’implication des personnes directement concernées par un trouble psychique et l’adaptation des actions au public rencontré [2]. Dans ce sens, l’ensemble des acteurs impliqués dans le champ de la santé mentale doit être concerné par ces interventions souhaitées multidimensionnelles [3]. En effet, « les représentations et les comportements vis-à-vis des personnes ayant des problèmes de santé mentale ne pourront évoluer que si les pratiques professionnelles, elles-mêmes, changent et si tout est fait pour affirmer la citoyenneté des personnes vivant avec des troubles psychiques […] favoriser leur insertion sociale, et promouvoir et protéger leurs droits fondamentaux » [4]. Cette communication propose de relayer différentes démarches visant à parler de la stigmatisation en santé mentale pour en prévenir ses conséquences. Les modalités d’intervention et les actions proposées sont adaptées aux publics concernés : les usagers de la santé mentale dans une démarche de réhabilitation, le grand public dans une démarche de sensibilisation et les étudiants en médecine dans une démarche de formation.