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Abstract
Haiti, premiere republique noire du monde est aujourd’hui encore un veritable conservatoire du patrimoine historique de l’economie esclavagiste du XVIIIe siecle, dont la grande plantation, connue sous le nom d’habitation aux Isles d’Amerique, etait l’unite de base. Veritable creuset de l’ensemble des societes creoles antillaises, qu’elles soient francophones, anglophones, ou hispanophones, l’habitation – sucrerie, cafeiere, indigoterie, cotonnerie…, ou autres – fut, en effet, le cadre de vie, de mort et de travail quotidien de la majorite des esclaves – negres a talents, le plus souvent creoles (nes sur place), ou negres de houe, ou de jardin, en grande majorite bossales (transportes d’Afrique). Elle a perdure longtemps apres les abolitions de l’esclavage. Entre 1975 et 1990, a partir de reperages effectues dans des documents d’archives des XVIIIe et XIXe siecles suivis d’explorations et d’enquetes d’archeologie industrielle de terrain, plus de 2 500 cliches de vestiges de la societe d’habitation coloniale esclavagiste de Saint-Domingue et de son environnement urbain, militaire, religieux ou naturel, ont ete pris en Haiti afin de garder trace d’un patrimoine menace. Depuis 2009, avec l’aide du CNRS, le CIRESC a entrepris la mise en ligne d’une selection d’environ 500 de ces documents du fonds Jacques de Cauna qui sont presentes pour la premiere fois a l’occasion de ce colloque, repondant ainsi en partie au vœu formule a l’epoque par ses etudiants haitiens : Les sucreries sont la sueur et le sang de nos aieux : il faut les respecter.