{"title":"La crise contemporaine de l’hystérie : de sa disparition nosographique au risque de l’invalidation de sa réalité clinique","authors":"M. Paolucci , M. Braun , C. Mille","doi":"10.1016/j.etiqe.2023.05.002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>« <em>La définition de l’hystérie n’a jamais été donnée et ne le sera jamais</em> » (Brémaud, 2015). Qu’est devenue l’hystérie ? Au fil des époques, elle a muté au gré des « <em>maîtres</em> », des discours et pouvoirs dominants. Ses symptômes se sont transformés devant la demande de l’Autre, mis en place de savoir. Actuellement, elle a même disparu des classifications diagnostiques, où se cache-t-elle alors ? L’hystérie est peut-être à considérer comme un marqueur anthropologique de l’évolution d’une société. Autant d’interrogations préalables à endiguer, avant de se poser la question : de quel sexe est l’hystérie ? Il importe de se référer à la structure de base, pour ne plus systématiquement la conjuguer au féminin et ne pas écarter trop vite cette hypothèse diagnostique chez l’homme… Comme le rappelle J. Lacan, la structure de la névrose est une question, le sujet hystérique nous invite à ne pas évacuer le point d’interrogation. Or, de nos jours, il semble qu’à nouveau on se contente d’observer et décrire les symptômes au détriment de l’écoute du sujet, ce qui ne manque pas de nous interroger sur la posture éthique de la pratique psychiatrique contemporaine.</p></div><div><p>“<em>The definition of hysteria has never been given and will never be</em>”. What has hysteria become? Through the ages, it mutated according to “<em>masters</em>”, discourses and dominant powers. Its symptoms have transformed, before the Other's demand, put in the place of knowledge. Currently, it has disappeared from diagnostic classifications, where is it hiding then? Hysteria could be considered as an anthropological marker in the evolution of a society. Preliminary questions to be discussed, before asking: what sex is hysteria? It would be important to stay close to the structure, so that it is not systematically combined with women, in order not to give up prematurely this diagnosis with men. As J. Lacan reminds us, the neurosis’ structure is a question, the hysterical subject invites us not to get past the question mark. However, nowadays, it seems that observation and symptoms’ description prevails on listening to the subject, which interrogates us on the ethical posture of contemporary psychiatric praxis.</p></div>","PeriodicalId":72955,"journal":{"name":"Ethique & sante","volume":"20 3","pages":"Pages 166-173"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Ethique & sante","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1765462923000673","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
« La définition de l’hystérie n’a jamais été donnée et ne le sera jamais » (Brémaud, 2015). Qu’est devenue l’hystérie ? Au fil des époques, elle a muté au gré des « maîtres », des discours et pouvoirs dominants. Ses symptômes se sont transformés devant la demande de l’Autre, mis en place de savoir. Actuellement, elle a même disparu des classifications diagnostiques, où se cache-t-elle alors ? L’hystérie est peut-être à considérer comme un marqueur anthropologique de l’évolution d’une société. Autant d’interrogations préalables à endiguer, avant de se poser la question : de quel sexe est l’hystérie ? Il importe de se référer à la structure de base, pour ne plus systématiquement la conjuguer au féminin et ne pas écarter trop vite cette hypothèse diagnostique chez l’homme… Comme le rappelle J. Lacan, la structure de la névrose est une question, le sujet hystérique nous invite à ne pas évacuer le point d’interrogation. Or, de nos jours, il semble qu’à nouveau on se contente d’observer et décrire les symptômes au détriment de l’écoute du sujet, ce qui ne manque pas de nous interroger sur la posture éthique de la pratique psychiatrique contemporaine.
“The definition of hysteria has never been given and will never be”. What has hysteria become? Through the ages, it mutated according to “masters”, discourses and dominant powers. Its symptoms have transformed, before the Other's demand, put in the place of knowledge. Currently, it has disappeared from diagnostic classifications, where is it hiding then? Hysteria could be considered as an anthropological marker in the evolution of a society. Preliminary questions to be discussed, before asking: what sex is hysteria? It would be important to stay close to the structure, so that it is not systematically combined with women, in order not to give up prematurely this diagnosis with men. As J. Lacan reminds us, the neurosis’ structure is a question, the hysterical subject invites us not to get past the question mark. However, nowadays, it seems that observation and symptoms’ description prevails on listening to the subject, which interrogates us on the ethical posture of contemporary psychiatric praxis.