O. Sarry , M.I. Bourdel , V. Berger , F. Salesses , S. Vidal
{"title":"Alim’âge : évaluation de l’applicabilité d’outils nutritionnels personnalisés pour les personnes âgées dénutries avec suivi nutritionnel au domicile","authors":"O. Sarry , M.I. Bourdel , V. Berger , F. Salesses , S. Vidal","doi":"10.1016/j.nupar.2023.03.094","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction et but de l’étude</h3><p>La dénutrition majeure appelée malnutrition protéinoénergétique est un facteur important de morbi-mortalité chez la population âgée de plus de 75 ans, chez qui elle a une forte prévalence. Pour prévenir la dénutrition, il existe de nombreux programmes nutritionnels sur support papier ou sur internet, mais peu adaptés à la personne âgée. Ces supports d’informations sont rarement délivrés par un professionnel qualifié dans le domaine de la nutrition. Pourtant, cela permettrait d’adapter le message aux patients en fonction de ses problématiques cliniques et ses besoins nutritionnels. Dans ce contexte, des outils d’éducation nutritionnelle ont été élaborés ; ils se déclinent en fiches conseils et livrets recettes, adaptés aux degrés de troubles de la déglutition et de la mastication ainsi qu’aux apports nutritionnels conseillés en fonction de l’état du patient. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’utilisation des outils en milieu de vie des patients : fréquence et modalités d’utilisation, freins et compréhension des outils. La population de l’étude ainsi que la qualité de vie et l’évolution du statut nutritionnel des patients seront également décrits.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Afin de répondre à ces objectifs, une étude pilote descriptive mixte, de type avant/après intervention a été réalisée. Cette étude a été réalisée auprès de personnes âgées de plus de 75 ans, hospitalisées en Hôpital de jour gériatrique (HDJ) et vivant au domicile dans un périmètre de 60<!--> <!-->km, ayant un <em>Mini-Mental State examination</em> (MMSe) supérieur à 21/30 et présentant une dénutrition. Les critères diagnostiques de la dénutrition retenus étaient le <em>Mini Nutritional Assessment</em> (MNA-sf) (score entre 0 et 7) et l’indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 22<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>. L’analyse des données quantitatives a été réalisée au moyen du logiciel biostatTGV-test Mann-Whitney. L’analyse des données qualitatives a été réalisée à partir des items les plus fréquents retrouvés dans les verbatim issus des entretiens des patients.</p></div><div><h3>Résultats et analyses statistiques</h3><p>Quarante-deux patients ont été inclus, dont 34 ont bénéficié d’un suivi au domicile. Parmi les patients inclus, 17 ont utilisé les outils et les 17 autres ne les ont pas utilisés. 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Au total, 86 % des patients enrichissent leur alimentation lors de l’observation du repas au domicile par la diététicienne.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Il semblerait que les outils n’aient pas de réel impact sur l’évolution positive de la prise alimentaire des patients, il s’agirait d’une <em>plus-value</em> de l’intervention de la diététicienne qui permettrait d’améliorer significativement les apports nutritionnels des patients. 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Abstract
Introduction et but de l’étude
La dénutrition majeure appelée malnutrition protéinoénergétique est un facteur important de morbi-mortalité chez la population âgée de plus de 75 ans, chez qui elle a une forte prévalence. Pour prévenir la dénutrition, il existe de nombreux programmes nutritionnels sur support papier ou sur internet, mais peu adaptés à la personne âgée. Ces supports d’informations sont rarement délivrés par un professionnel qualifié dans le domaine de la nutrition. Pourtant, cela permettrait d’adapter le message aux patients en fonction de ses problématiques cliniques et ses besoins nutritionnels. Dans ce contexte, des outils d’éducation nutritionnelle ont été élaborés ; ils se déclinent en fiches conseils et livrets recettes, adaptés aux degrés de troubles de la déglutition et de la mastication ainsi qu’aux apports nutritionnels conseillés en fonction de l’état du patient. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’utilisation des outils en milieu de vie des patients : fréquence et modalités d’utilisation, freins et compréhension des outils. La population de l’étude ainsi que la qualité de vie et l’évolution du statut nutritionnel des patients seront également décrits.
Matériel et méthodes
Afin de répondre à ces objectifs, une étude pilote descriptive mixte, de type avant/après intervention a été réalisée. Cette étude a été réalisée auprès de personnes âgées de plus de 75 ans, hospitalisées en Hôpital de jour gériatrique (HDJ) et vivant au domicile dans un périmètre de 60 km, ayant un Mini-Mental State examination (MMSe) supérieur à 21/30 et présentant une dénutrition. Les critères diagnostiques de la dénutrition retenus étaient le Mini Nutritional Assessment (MNA-sf) (score entre 0 et 7) et l’indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 22 kg/m2. L’analyse des données quantitatives a été réalisée au moyen du logiciel biostatTGV-test Mann-Whitney. L’analyse des données qualitatives a été réalisée à partir des items les plus fréquents retrouvés dans les verbatim issus des entretiens des patients.
Résultats et analyses statistiques
Quarante-deux patients ont été inclus, dont 34 ont bénéficié d’un suivi au domicile. Parmi les patients inclus, 17 ont utilisé les outils et les 17 autres ne les ont pas utilisés. La fréquence d’utilisation de l’ensemble des outils nutritionnels personnalisés est de 6 ± 1,85 [2 ; 7] fois par semaine, les plaquettes ont été utilisées à une fréquence de 5,94 ± 1,99 [1 ; 7] et les livrets de recette 2,4 ± 2,1 [0 ; 7]. Suite à la visite à domicile, plusieurs freins à l’utilisation des outils ont été identifiés : le manque d’aide au repas ou une aide non compatible avec les difficultés des patients à la préparation des repas, la prise de repas seul(e), la durée moyenne de préparation des repas insuffisante, l’oubli d’utilisation des outils ou de renseigner le livret d’évaluation des outils. Il n’y a pas de différences significatives entre les patients qui ont utilisé ou non les outils sur leur statut nutritionnel ni leur prise alimentaire. Cependant, nous notons une différence significative entre l’inclusion et la visite au domicile pour tous les patients, ayant utilisé ou non les outils pour le MNA-sf qui passe de 6,59 ± 2,16 [2 ; 13] à 8,82 ± 2,25 [6 ; 14], la couverture des besoins de 70 ± 17,33 [39,9 ; 124,4] à 100,2 ± 30 [39,9 ; 172,6]. À l’inclusion, 29,2 % des patients couvrent 75 % ou plus de leurs besoins contre 84,6 % lors de la visite au domicile, dont 46,15 % à 100 % ; l’anorexie sévère est estimée à 43,9 % à l’inclusion contre 14,29 % lors du suivi. La totalité des patients inclus ont mieux mangé lors de la visite au domicile par rapport à l’enquête alimentaire initiale réalisée lors de l’inclusion. La satisfaction des patients concernant les outils, la prise en charge initiale et le suivi au domicile est bonne. Au total, 86 % des patients enrichissent leur alimentation lors de l’observation du repas au domicile par la diététicienne.
Conclusion
Il semblerait que les outils n’aient pas de réel impact sur l’évolution positive de la prise alimentaire des patients, il s’agirait d’une plus-value de l’intervention de la diététicienne qui permettrait d’améliorer significativement les apports nutritionnels des patients. Les outils sont un support aux conseils dispensés par la diététicienne.
期刊介绍:
Nutrition Clinique et Métabolisme is the journal of the French-speaking Society of Enteral and Parenteral Nutrition. Associating clinicians, biologists, pharmacists, and fundamentalists, the articles presented in the journal concern man and animals, and deal with organs and cells. The goal is a better understanding of the effects of artificial nutrition and human metabolism. Original articles, general reviews, update articles, technical notes and communications are published, as well as editorials and case reports.