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Abstract
La perspective développée par Lynette Viadom-Boakye est celle d’une peinture-écriture instaurée par l’idée d’une réaction vitale contre le réel. Elle est peintre et se découvre des talents d’écrivaine dans la création d’un récit de soi nommé le lieu-récit. Son engagement montre qu’elle est subtilement politisée car elle peint uniquement des êtres de couleur noire ou des êtres humains Noirs en contact avec des animaux domestiqués : perroquets, aigles, hiboux. Elle est une écrivaine tourmentée par le désir de voir et de ne plus rivaliser toujours avec elle-même : elle vit triomphalement l’imaginaire verbal par le passage à l’image peinte. Ce qui semble vital, relève de la présence subtile et fugitive de silhouettes humaines qui rêvent et s’éveillent à l’interférence de l’imaginaire née de la magie du rêve et de l’utopie fictionnelle. Ces silhouettes humaines réclament d’échapper à la hiérarchie de sexe : dominant/dominé, fort/faible. Ces êtres humains sont réceptifs aux sons des mots, vivent des événements intimes, secrets et vitaux. Ils souhaitent être reconnus comme « citoyens du monde ». Il s’agit de ne plus mettre en doute le geste de l’artiste à s’ouvrir au voyage poétique des mots subordonnés à une poїétique de l’errance fictionnelle dans ses œuvres. La méthodologie pratiquée sera la suivante : expliquer la poїétique de l’errance fictionnelle de l’écriture picturale de l’artiste.