{"title":"Vieillir chez soi en situation de dépendance :\n attachement au domicile et (dis)continuité identitaire au grand âge","authors":"Christophe Humbert","doi":"10.7202/1090944ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\n Cadre de la recherche : La recherche porte sur\n les interventions liées aux aides et aux soins, par des proches et des professionnelles,\n nécessaires au soutien de l’autonomie à domicile de personnes âgées en situation de\n dépendance en France (Alsace).\n \n Objectifs : Cet article interroge l’ambiguïté de\n l’attachement au domicile, entendu dans le double sens de « ce à quoi l’on tient » et « ce\n qui nous tient », dans certaines situations « limites » de maintien à domicile. L’analyse\n porte sur la corrélation entre ladite ambiguïté et la survenue d’un sentiment de\n discontinuité identitaire.\n \n Méthodologie : Cette recherche mobilise des\n entretiens compréhensifs menés auprès de personnes âgées en situation de dépendance et\n souffrant de troubles neurocognitifs, de professionnels de l’aide et des soins et de\n proches aidants (N=41), ainsi que des notes de terrain issues d’observations participantes\n lors de visites de soignantes à domicile.\n \n Résultats : Les personnes âgées se trouvant\n attachées de manière « identitaire-incertaine » et « insécure » à leur domicile y sont\n confinées la majeure partie du temps en raison de vulnérabilités combinées : psychique,\n physique, économique et (surtout) relationnelle, notamment par l’absence de proches\n mobilisé·e·s dans l’aide et les soins au quotidien.\n \n Conclusion : Certaines personnes en situation de\n dépendance manquent d’attachements interpersonnels signifiants, leur fournissant des\n opportunités d’engagement et soutenant leur réflexivité dans le rapport entretenu à leur\n domicile. Son statut devient alors ambigu, au point parfois de mettre à mal sa fonction de\n « chez-soi » protecteur et permettant la projection de l’identité de l’habitant.\n \n Contribution : Mobilisant principalement la\n sociologie des attachements, l’ambition de cet article est d’apporter un éclairage\n novateur à ce champ, tout en contribuant de façon originale aux analyses relatives au\n chez-soi face à des situations de dépendance.","PeriodicalId":38709,"journal":{"name":"Enfances, Familles, Generations","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-07-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Enfances, Familles, Generations","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1090944ar","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Social Sciences","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cadre de la recherche : La recherche porte sur
les interventions liées aux aides et aux soins, par des proches et des professionnelles,
nécessaires au soutien de l’autonomie à domicile de personnes âgées en situation de
dépendance en France (Alsace).
Objectifs : Cet article interroge l’ambiguïté de
l’attachement au domicile, entendu dans le double sens de « ce à quoi l’on tient » et « ce
qui nous tient », dans certaines situations « limites » de maintien à domicile. L’analyse
porte sur la corrélation entre ladite ambiguïté et la survenue d’un sentiment de
discontinuité identitaire.
Méthodologie : Cette recherche mobilise des
entretiens compréhensifs menés auprès de personnes âgées en situation de dépendance et
souffrant de troubles neurocognitifs, de professionnels de l’aide et des soins et de
proches aidants (N=41), ainsi que des notes de terrain issues d’observations participantes
lors de visites de soignantes à domicile.
Résultats : Les personnes âgées se trouvant
attachées de manière « identitaire-incertaine » et « insécure » à leur domicile y sont
confinées la majeure partie du temps en raison de vulnérabilités combinées : psychique,
physique, économique et (surtout) relationnelle, notamment par l’absence de proches
mobilisé·e·s dans l’aide et les soins au quotidien.
Conclusion : Certaines personnes en situation de
dépendance manquent d’attachements interpersonnels signifiants, leur fournissant des
opportunités d’engagement et soutenant leur réflexivité dans le rapport entretenu à leur
domicile. Son statut devient alors ambigu, au point parfois de mettre à mal sa fonction de
« chez-soi » protecteur et permettant la projection de l’identité de l’habitant.
Contribution : Mobilisant principalement la
sociologie des attachements, l’ambition de cet article est d’apporter un éclairage
novateur à ce champ, tout en contribuant de façon originale aux analyses relatives au
chez-soi face à des situations de dépendance.