{"title":"Contamination environnementale : comment doser les métaux ?","authors":"M. Bellouard , A. Larabi , J.C. Alvarez","doi":"10.1016/j.toxac.2025.09.016","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Les métaux sont ubiquitaires dans l’environnement, à des concentrations variables, souvent faibles jusqu’à l’état d’ultra traces (ppb). Présents naturellement dans la croûte terrestre, l’activité humaine a conduit à une augmentation de leur biodisponibilité dans l’environnement et donc à une exposition majorée de la population générale, source d’une éventuelle toxicité. L’analyse des métaux nécessite le respect des bonnes pratiques de prélèvement, le recueil de milieux biologiques pertinents, ainsi que des techniques performantes afin de détecter des concentrations à l’état de traces.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Le choix de la matrice biologique à analyser dépend du métal recherché, du type d’exposition et de la forme chimique. Par exemple, le sang total est le milieu de référence pour la plombémie, tandis que les urines sont préférées pour surveiller l’exposition à l’arsenic, au cadmium, au mercure ou au chrome. De nombreuses techniques analytiques ont été historiquement développées pour le dosage des métaux. La spectrométrie d’absorption atomique (SAA), utilisée pour des analyses ciblées, a désormais été remplacée par des techniques de spectrométrie à plasma à couplage inductif (ICP-MS, ICP-AES), offrant une excellente sensibilité et une capacité multi-élémentaire. Ces méthodes sont la référence aujourd’hui.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La fiabilité des résultats repose sur une rigueur méthodologique : prélèvements conformes (tubes sans contaminant métallique), pré-traitements de l’échantillon adaptés, procédures standardisées, prise en charge des interférences en ICP-MS, accréditation des laboratoires et recours à des valeurs de référence issues de cohortes comparables. L’interprétation toxicologique des dosages nécessite de croiser les données biologiques avec les données cliniques et environnementales, en intégrant les valeurs seuils disponibles.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le dosage des éléments métalliques demeure un challenge analytique et biologique, mais reste un outil indispensable pour objectiver une exposition environnementale, orienter la prise en charge médicale et établir des mesures de gestion de risque à petite et grande échelle.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 3","pages":"Page S91"},"PeriodicalIF":1.7000,"publicationDate":"2025-10-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007825002094","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Les métaux sont ubiquitaires dans l’environnement, à des concentrations variables, souvent faibles jusqu’à l’état d’ultra traces (ppb). Présents naturellement dans la croûte terrestre, l’activité humaine a conduit à une augmentation de leur biodisponibilité dans l’environnement et donc à une exposition majorée de la population générale, source d’une éventuelle toxicité. L’analyse des métaux nécessite le respect des bonnes pratiques de prélèvement, le recueil de milieux biologiques pertinents, ainsi que des techniques performantes afin de détecter des concentrations à l’état de traces.
Méthode
Le choix de la matrice biologique à analyser dépend du métal recherché, du type d’exposition et de la forme chimique. Par exemple, le sang total est le milieu de référence pour la plombémie, tandis que les urines sont préférées pour surveiller l’exposition à l’arsenic, au cadmium, au mercure ou au chrome. De nombreuses techniques analytiques ont été historiquement développées pour le dosage des métaux. La spectrométrie d’absorption atomique (SAA), utilisée pour des analyses ciblées, a désormais été remplacée par des techniques de spectrométrie à plasma à couplage inductif (ICP-MS, ICP-AES), offrant une excellente sensibilité et une capacité multi-élémentaire. Ces méthodes sont la référence aujourd’hui.
Discussion
La fiabilité des résultats repose sur une rigueur méthodologique : prélèvements conformes (tubes sans contaminant métallique), pré-traitements de l’échantillon adaptés, procédures standardisées, prise en charge des interférences en ICP-MS, accréditation des laboratoires et recours à des valeurs de référence issues de cohortes comparables. L’interprétation toxicologique des dosages nécessite de croiser les données biologiques avec les données cliniques et environnementales, en intégrant les valeurs seuils disponibles.
Conclusion
Le dosage des éléments métalliques demeure un challenge analytique et biologique, mais reste un outil indispensable pour objectiver une exposition environnementale, orienter la prise en charge médicale et établir des mesures de gestion de risque à petite et grande échelle.