{"title":"Pseudarthrose post-traumatique de l’avant-bras chez l’adulte","authors":"Guillaume Bacle","doi":"10.1016/j.rcot.2025.07.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>La pseudarthrose antébrachiale post-traumatique de l’adulte est une complication rare mais redoutable. Les objectifs thérapeutiques doivent prioritairement associer une consolidation osseuse avec une restauration de l’anatomie et de la courbure pronatrice radiale afin de récupérer la fonction de pronosupination et le positionnement idéal de la main. Le taux de pseudarthrose des fractures diaphysaires antébrachiales, avec ou sans infection, est de l’ordre de 2 à 10 %. L’échec de la consolidation de ces fractures est par ailleurs souvent dû à une insuffisance technique chirurgicale. Les objectifs du bilan clinique et paraclinique seront de caractériser distinctement le traumatisme et sa prise en charge initiale, la pseudarthrose et le patient. Les clichés radiographiques de face, de profil et de trois-quarts de l’avant-bras incluant les articulations sus- et sous-jacentes sont indispensables. La tomodensitométrie du segment antébrachial avec reconstructions MPR et 3D apporte les détails pour caractériser la pseudarthrose et le tissu osseux limitrophe. Outre une ouverture cutanée lors du traumatisme initial, une suspicion d’infection doit conduire à réaliser un bilan biologique sanguin à la recherche de syndrome inflammatoire. L’étendue de la perte de substance osseuse segmentaire et le caractère infecté ou non de la pseudarthrose dictent les options thérapeutiques. L’ostéosynthèse de référence est aujourd’hui la plaque vissée. En cas de pseudarthrose aseptique avec perte de substance segmentaire inférieure à 5<!--> <!-->cm, il est recommandé d’utiliser des greffons spongieux ou cortico-spongieux autologues. Les pertes de substances osseuses plus étendues appellent à utiliser une greffe vascularisée autologue ou des greffons spongieux, en deux temps, dans le cadre de la technique de la membrane induite. Une infection évolutive nécessite une phase de débridement, avec documentation bactériologique et utilisation d’un traitement antibiotique adapté suivie d’une phase de reconstruction. Les cas complexes doivent être discutés en centre de référence des infections ostéoarticulaires (CRIOAC). Les pertes de substances non reconstructibles renvoient à la technique du « one-bone forearm » garant d’une continuité osseuse mais sacrifiant la pronosupination.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>V ; avis d’expert.</div></div><div><div>Post-traumatic antebrachial pseudarthrosis in adults is a rare but formidable complication. Therapeutic objectives must combine bone consolidation with restoration of radial anatomy and pronator curvature, in order to regain pronosupination function and ideal hand positioning. The rate of pseudarthrosis in antebrachial diaphyseal fractures, with or without infection, is in the region of 2–10 %. Failed consolidation of these fractures is often due to inadequate surgical technique. The objectives of the clinical and paraclinical assessment are to characterize the trauma and its initial management, the pseudarthrosis and the patient. Front, side and three-quarter radiographs of the forearm, including overlying and underlying joints, are essential. CT scans of the antebrachial segment with MPR and 3D reconstructions provide the details needed to characterize the pseudarthrosis and the surrounding bone tissue. If infection is suspected, blood tests should be performed to check for inflammatory syndrome. The extent of segmental bone loss and whether or not the pseudarthrosis is infected dictate the treatment options available. The reference osteosynthesis is the screw-plate.</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>V.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"111 6","pages":"Pages 614-625"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877051725001741","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La pseudarthrose antébrachiale post-traumatique de l’adulte est une complication rare mais redoutable. Les objectifs thérapeutiques doivent prioritairement associer une consolidation osseuse avec une restauration de l’anatomie et de la courbure pronatrice radiale afin de récupérer la fonction de pronosupination et le positionnement idéal de la main. Le taux de pseudarthrose des fractures diaphysaires antébrachiales, avec ou sans infection, est de l’ordre de 2 à 10 %. L’échec de la consolidation de ces fractures est par ailleurs souvent dû à une insuffisance technique chirurgicale. Les objectifs du bilan clinique et paraclinique seront de caractériser distinctement le traumatisme et sa prise en charge initiale, la pseudarthrose et le patient. Les clichés radiographiques de face, de profil et de trois-quarts de l’avant-bras incluant les articulations sus- et sous-jacentes sont indispensables. La tomodensitométrie du segment antébrachial avec reconstructions MPR et 3D apporte les détails pour caractériser la pseudarthrose et le tissu osseux limitrophe. Outre une ouverture cutanée lors du traumatisme initial, une suspicion d’infection doit conduire à réaliser un bilan biologique sanguin à la recherche de syndrome inflammatoire. L’étendue de la perte de substance osseuse segmentaire et le caractère infecté ou non de la pseudarthrose dictent les options thérapeutiques. L’ostéosynthèse de référence est aujourd’hui la plaque vissée. En cas de pseudarthrose aseptique avec perte de substance segmentaire inférieure à 5 cm, il est recommandé d’utiliser des greffons spongieux ou cortico-spongieux autologues. Les pertes de substances osseuses plus étendues appellent à utiliser une greffe vascularisée autologue ou des greffons spongieux, en deux temps, dans le cadre de la technique de la membrane induite. Une infection évolutive nécessite une phase de débridement, avec documentation bactériologique et utilisation d’un traitement antibiotique adapté suivie d’une phase de reconstruction. Les cas complexes doivent être discutés en centre de référence des infections ostéoarticulaires (CRIOAC). Les pertes de substances non reconstructibles renvoient à la technique du « one-bone forearm » garant d’une continuité osseuse mais sacrifiant la pronosupination.
Niveau de preuve
V ; avis d’expert.
Post-traumatic antebrachial pseudarthrosis in adults is a rare but formidable complication. Therapeutic objectives must combine bone consolidation with restoration of radial anatomy and pronator curvature, in order to regain pronosupination function and ideal hand positioning. The rate of pseudarthrosis in antebrachial diaphyseal fractures, with or without infection, is in the region of 2–10 %. Failed consolidation of these fractures is often due to inadequate surgical technique. The objectives of the clinical and paraclinical assessment are to characterize the trauma and its initial management, the pseudarthrosis and the patient. Front, side and three-quarter radiographs of the forearm, including overlying and underlying joints, are essential. CT scans of the antebrachial segment with MPR and 3D reconstructions provide the details needed to characterize the pseudarthrosis and the surrounding bone tissue. If infection is suspected, blood tests should be performed to check for inflammatory syndrome. The extent of segmental bone loss and whether or not the pseudarthrosis is infected dictate the treatment options available. The reference osteosynthesis is the screw-plate.
期刊介绍:
A 118 ans, la Revue de Chirurgie orthopédique franchit, en 2009, une étape décisive dans son développement afin de renforcer la diffusion et la notoriété des publications francophones auprès des praticiens et chercheurs non-francophones. Les auteurs ayant leurs racines dans la francophonie trouveront ainsi une chance supplémentaire de voir reconnus les qualités et le intérêt de leurs recherches par le plus grand nombre.