Brigitte ROMAN LAVERDURE , Karine STEPHAN , Anissa DESMOULIN , Félix DJOSSOU , Loïc EPELBOIN
{"title":"Exposition au risque rabique en Guyane : étude des morsures de chauves-souris vampires sur la zone de la Comté en 2023","authors":"Brigitte ROMAN LAVERDURE , Karine STEPHAN , Anissa DESMOULIN , Félix DJOSSOU , Loïc EPELBOIN","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.071","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La Guyane, région d’enzootie rabique en raison des chauves- souris hématophages, connaît une augmentation notable des expositions humaines. La rage, transmise par morsures ou griffures, est 100 % létale en l’absence de traitement. En 2023, 185 cas liés aux chauves-souris ont été recensés, soit 28 % des consultations au Centre Antirabique (CAR) de Cayenne, principalement dans la commune de Roura. Cette étude vise à analyser les facteurs d'exposition afin de proposer des actions préventives.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une étude descriptive et rétrospective a été menée sur les données de 73 cas de morsures survenus en 2023 dans la zone de la Comté. Une enquête téléphonique auprès des personnes concernées (taux de réponse : 86 %) a complété les données. Les informations recueillies portaient sur les caractéristiques des expositions, les conditions de séjour, l’information préalable, et la prise en charge.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Population exposée : 74 % des victimes étaient des hommes, avec une moyenne d’âge de 36 ans. La majorité (88 %) résidaient en Guyane et pratiquaient un tourisme individuel. Les groupes comportaient entre 6 et 10 personnes, avec une estimation de 20 % de personnes mordues sur la période étudiée.</div><div>Conditions de séjour : La plupart des séjours (53 %) duraient une nuit, et 80 % des victimes dormaient en hamac. Seuls 27 % utilisaient des moustiquaires, souvent mal adaptées à la protection contre les morsures.</div><div>Expositions : 125 morsures ont été recensées, principalement aux membres inférieurs (79 %), notamment aux orteils (61 %). Une minorité (5 %) concernait le visage. La moitié des victimes ignorait le risque associé aux chauves-souris. Prise en charge : 85 % des victimes ont bénéficié de soins locaux (désinfection), et 84 % ont reçu un protocole complet de vaccination antirabique au CAR.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’étude révèle un déficit d’information chez les visiteurs et les professionnels du tourisme sur les risques liés aux chauves-souris vampires. Des actions ciblées sont nécessaires, incluant la sensibilisation des acteurs locaux, la distribution de matériel éducatif (affiches, médias), et l’amélioration des mesures de prévention (moustiquaires adaptées, campagnes d’information). Ces efforts contribueront à réduire les risques et à optimiser la prise en charge des expositions.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S35"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005987","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La Guyane, région d’enzootie rabique en raison des chauves- souris hématophages, connaît une augmentation notable des expositions humaines. La rage, transmise par morsures ou griffures, est 100 % létale en l’absence de traitement. En 2023, 185 cas liés aux chauves-souris ont été recensés, soit 28 % des consultations au Centre Antirabique (CAR) de Cayenne, principalement dans la commune de Roura. Cette étude vise à analyser les facteurs d'exposition afin de proposer des actions préventives.
Méthodes
Une étude descriptive et rétrospective a été menée sur les données de 73 cas de morsures survenus en 2023 dans la zone de la Comté. Une enquête téléphonique auprès des personnes concernées (taux de réponse : 86 %) a complété les données. Les informations recueillies portaient sur les caractéristiques des expositions, les conditions de séjour, l’information préalable, et la prise en charge.
Résultats
Population exposée : 74 % des victimes étaient des hommes, avec une moyenne d’âge de 36 ans. La majorité (88 %) résidaient en Guyane et pratiquaient un tourisme individuel. Les groupes comportaient entre 6 et 10 personnes, avec une estimation de 20 % de personnes mordues sur la période étudiée.
Conditions de séjour : La plupart des séjours (53 %) duraient une nuit, et 80 % des victimes dormaient en hamac. Seuls 27 % utilisaient des moustiquaires, souvent mal adaptées à la protection contre les morsures.
Expositions : 125 morsures ont été recensées, principalement aux membres inférieurs (79 %), notamment aux orteils (61 %). Une minorité (5 %) concernait le visage. La moitié des victimes ignorait le risque associé aux chauves-souris. Prise en charge : 85 % des victimes ont bénéficié de soins locaux (désinfection), et 84 % ont reçu un protocole complet de vaccination antirabique au CAR.
Conclusion
L’étude révèle un déficit d’information chez les visiteurs et les professionnels du tourisme sur les risques liés aux chauves-souris vampires. Des actions ciblées sont nécessaires, incluant la sensibilisation des acteurs locaux, la distribution de matériel éducatif (affiches, médias), et l’amélioration des mesures de prévention (moustiquaires adaptées, campagnes d’information). Ces efforts contribueront à réduire les risques et à optimiser la prise en charge des expositions.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.