{"title":"« Médecine traditionnelle », biomédecine et itinéraires thérapeutiques : besoins de santé au village Favard (Guyane)","authors":"Camille ALAOUI , Agnès CLERC-RENAUD , Damien DAVY","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.066","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>La médecine traditionnelle a toujours été présente dans les populations amérindiennes. Elle a évolué en interaction avec le milieu tout comme sa population. En Guyane, plus précisément dans la commune de Roura, se trouve le village Favard dont la population présente une histoire de mobilité voire de migration. Cette dynamique de la population a entraîné des changements dans sa nosologie, dans ses pratiques et techniques de soins ainsi que dans ses représentations de la santé. Cette étude qualitative vise à déterminer la manière dont se soignent ses habitants géographiquement isolés mais socialement très entourés. Vingt entretiens ont été menés parmi les habitants ainsi qu’avec des professionnels soignants et un représentant de la mairie afin de connaître les besoins en santé du village. Ainsi, dans la recherche de guérison, les habitants ont recours à un pluralisme thérapeutique tout en conservant une identité culturelle. Cette pluralité des médecines les amène à faire des choix pragmatiques souvent influencés par des facteurs politiques, économiques et sociaux. La biomédecine qui se veut « conventionnelle » n’est qu’un choix parmi d’autres pour les habitants. Malgré une diminution des tradipraticiens, il persiste une « pensée chamanique » au sein du village. Face à ces perceptions différentes de la santé, les professionnels soignants peuvent rencontrer des obstacles dans la réalisation des soins. Le peu d’adhésion thérapeutique de certains habitants, le manque de moyens humains et matériels et le manque de connaissance de l’autre les contraignent à s’adapter à ce contexte interculturel par des actions souvent motivées par leur « conscience professionnelle ». C’est donc un village qui s’adapte à son milieu dont les différents itinéraires thérapeutiques suivis par ses habitants montrent que leur système de soin n’a pas de limite contrairement à la biomédecine.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S33"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005938","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La médecine traditionnelle a toujours été présente dans les populations amérindiennes. Elle a évolué en interaction avec le milieu tout comme sa population. En Guyane, plus précisément dans la commune de Roura, se trouve le village Favard dont la population présente une histoire de mobilité voire de migration. Cette dynamique de la population a entraîné des changements dans sa nosologie, dans ses pratiques et techniques de soins ainsi que dans ses représentations de la santé. Cette étude qualitative vise à déterminer la manière dont se soignent ses habitants géographiquement isolés mais socialement très entourés. Vingt entretiens ont été menés parmi les habitants ainsi qu’avec des professionnels soignants et un représentant de la mairie afin de connaître les besoins en santé du village. Ainsi, dans la recherche de guérison, les habitants ont recours à un pluralisme thérapeutique tout en conservant une identité culturelle. Cette pluralité des médecines les amène à faire des choix pragmatiques souvent influencés par des facteurs politiques, économiques et sociaux. La biomédecine qui se veut « conventionnelle » n’est qu’un choix parmi d’autres pour les habitants. Malgré une diminution des tradipraticiens, il persiste une « pensée chamanique » au sein du village. Face à ces perceptions différentes de la santé, les professionnels soignants peuvent rencontrer des obstacles dans la réalisation des soins. Le peu d’adhésion thérapeutique de certains habitants, le manque de moyens humains et matériels et le manque de connaissance de l’autre les contraignent à s’adapter à ce contexte interculturel par des actions souvent motivées par leur « conscience professionnelle ». C’est donc un village qui s’adapte à son milieu dont les différents itinéraires thérapeutiques suivis par ses habitants montrent que leur système de soin n’a pas de limite contrairement à la biomédecine.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.