Évaluation de la prise en soin des personnes vivant avec le VIH du projet Oyapock Coopération Santé (OCS), mené à la frontière franco-brésilienne entre 2017 et 2023
Charlotte DUBORGEL , Céline MICHAUD , Sébastien RABIER , Jean-Yves CATTIN , Jonailde PINHEIRO COSTA , Jane Bordalo MILLER , José GOMES , Sophie RHODES , Margaux BARBIER , Emilie MOSNIER , Aude LUCARELLI
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Abstract
Introduction
Depuis 2017, le projet Oyapock Coopération Santé (OCS) améliore la prise en soin et le suivi des patients vivant avec le VIH (PVVIH) à la frontière franco-brésilienne, zone rurale de replis pour les travailleurs des camps d’orpaillage. L’objectif est de dresser un état des lieux à 5 ans du lancement du projet, en décrivant les caractéristiques des PVVIH et leur taux de succès thérapeutique à l’inclusion et à la dernière charge virale disponible.
Méthodes
Toutes les PVVIH ayant consulté au moins une fois au CDPS de Saint-Georges de l’Oyapock sur la période 2017-2023 ont été inclus. Les données socio-économiques et les bilans biologiques ont été obtenus grâce au logiciel eNadis.
Résultats
L’étude a inclut 151 patients PVVIH, 48 % de femmes dont 2 transgenres et 52 % d’hommes. L’âge moyen au diagnostic est de 40,3 ans [0-85]. Les patients sont majoritairement d’origine brésilienne (87 %). Parmi les personnes déclarant avoir un emploi, 36 % (24/67) ont eu une expérience dans un camp d’orpaillage (10 orpailleurs, 3 cuisinières et 7 travailleuses du sexe). Parmi les répondants, le mode de transmission est largement hétérosexuel (75 %, 86/114). Pour ceux avec des dates SIDA connues, 44,6 % des découvertes de VIH se font au stade SIDA (21/47). Les PVVIH sont sous antirétroviraux (ARV) en très grande majorité (93 %, 140/151). Le succès thérapeutique à l’inclusion est de 58 % (48/82) et le succès thérapeutique à la dernière charge virale disponible est de 77 % (97/126). Il existe une différence significative entre le succès thérapeutique à l’inclusion et le succès thérapeutique à la dernière charge virale (p < 0,05).
Conclusion
Les données sociodémographiques et le mode de transmission du VIH suivent les tendances du territoire guyanais. La différence entre le taux de PVVIH sous ARV et le taux de PVVIH en succès thérapeutique peut s’expliquer par la difficulté d’un suivi régulier du fait de la dimension transfrontalière et surtout de la précarité psychosociale de ces patients. À 5 ans du lancement, le projet OCS a permis une amélioration significative du suivi et du succès thérapeutique des PVVIH du bassin de l’Oyapock. Les efforts doivent se poursuivre pour atteindre les objectifs de l’Organisation Mondiale de la Santé 2030.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.