Paul LE TURNIER , Mathilde ZENOU , Nicolas HIGEL , Alexis FREMERY , Magalie DEMAR , Alexia BARBRY , Pascale BOURHY , Mathieu PICARDEAU , Loïc EPELBOIN
{"title":"Analyse des pratiques de prescription et de la sensibilité de la PCR sanguine et urinaire dans le diagnostic précoce de la leptospirose","authors":"Paul LE TURNIER , Mathilde ZENOU , Nicolas HIGEL , Alexis FREMERY , Magalie DEMAR , Alexia BARBRY , Pascale BOURHY , Mathieu PICARDEAU , Loïc EPELBOIN","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.091","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les tests diagnostiques de la leptospirose recommandés pendant la 1ère semaine (S1) après le début des symptômes (DDS) sont la PCR sanguine (PCRS) et la recherche d’IgM (si > 5 jours d’évolution). L’intérêt de la PCR urinaire (PCRU) précoce est débattu. L’objectif de cette étude est d’analyser les pratiques de prescription et la sensibilité (Se) des PCRS et PCRU chez des patients atteints de leptospirose.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une analyse ancillaire sur les délais et les résultats des 1<sup>ères</sup> PCRS et PCRU a été réalisée chez des patients adultes pris en charge à l’hôpital en Guyane de 2016 à 2022 inclus dans une étude rétrospective descriptive (EVOLEPTO). Les critères diagnostics de leptospirose étaient: PCR Leptospira positive, test de micro-agglutination > 200 ou IgM positif sans diagnostic différentiel associé. Les facteurs associés à la Se des PCRS et PCRU ont été analysés par régression logistique avec calcul d’odds ratio.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 188 patients inclus, 137 (73 %) ont bénéficié de PCRS et 61 (32 %) de PCRU. Le délai entre le DDS et le prélèvement (dDDS-plvt) était en médiane (interquartile) de 5 (3-7) et 6 (5-8) pour la PCRS et PCRU respectivement. Vingt-cinq patients ont eu les 2 tests le même jour en S1. En S1, la PCRU avait une Se de 88 % (36/41) et la PCRS 79 % (88/112) et 8/25 patients avaient une PCRS négative et PCRU positive concomitantes. En analyse bivariée, l’antibiothérapie préalable et le dDDS-plvt étaient associées à une moindre sensibilité et la gravité à une meilleure sensibilité de la PCRS. En multivariée, seul le dDDS-plvt était associé à une moindre Se (aOR 0,56 IC95 [0,44-0,73]) soit un risque de PCRS négative multiplié par 1,8 chaque jour après DDS. Pour la PCRU aucun facteur n’était associé à la sensibilité.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude, malgré l’absence de groupe témoin et prélèvements standardisés, souligne la sous-utilisation de la PCRU dans le diagnostic de la leptospirose. Sa sensibilité élevée, y compris précoce, plaide pour une utilisation plus fréquente. Ce travail rappelle aussi l'intérêt de réaliser la PCRS dès que possible.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S44"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277274322500618X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les tests diagnostiques de la leptospirose recommandés pendant la 1ère semaine (S1) après le début des symptômes (DDS) sont la PCR sanguine (PCRS) et la recherche d’IgM (si > 5 jours d’évolution). L’intérêt de la PCR urinaire (PCRU) précoce est débattu. L’objectif de cette étude est d’analyser les pratiques de prescription et la sensibilité (Se) des PCRS et PCRU chez des patients atteints de leptospirose.
Méthodes
Une analyse ancillaire sur les délais et les résultats des 1ères PCRS et PCRU a été réalisée chez des patients adultes pris en charge à l’hôpital en Guyane de 2016 à 2022 inclus dans une étude rétrospective descriptive (EVOLEPTO). Les critères diagnostics de leptospirose étaient: PCR Leptospira positive, test de micro-agglutination > 200 ou IgM positif sans diagnostic différentiel associé. Les facteurs associés à la Se des PCRS et PCRU ont été analysés par régression logistique avec calcul d’odds ratio.
Résultats
Parmi les 188 patients inclus, 137 (73 %) ont bénéficié de PCRS et 61 (32 %) de PCRU. Le délai entre le DDS et le prélèvement (dDDS-plvt) était en médiane (interquartile) de 5 (3-7) et 6 (5-8) pour la PCRS et PCRU respectivement. Vingt-cinq patients ont eu les 2 tests le même jour en S1. En S1, la PCRU avait une Se de 88 % (36/41) et la PCRS 79 % (88/112) et 8/25 patients avaient une PCRS négative et PCRU positive concomitantes. En analyse bivariée, l’antibiothérapie préalable et le dDDS-plvt étaient associées à une moindre sensibilité et la gravité à une meilleure sensibilité de la PCRS. En multivariée, seul le dDDS-plvt était associé à une moindre Se (aOR 0,56 IC95 [0,44-0,73]) soit un risque de PCRS négative multiplié par 1,8 chaque jour après DDS. Pour la PCRU aucun facteur n’était associé à la sensibilité.
Conclusion
Cette étude, malgré l’absence de groupe témoin et prélèvements standardisés, souligne la sous-utilisation de la PCRU dans le diagnostic de la leptospirose. Sa sensibilité élevée, y compris précoce, plaide pour une utilisation plus fréquente. Ce travail rappelle aussi l'intérêt de réaliser la PCRS dès que possible.