{"title":"Sécurité du retrait endoscopique de boulettes de cocaïne chez des transporteurs de drogue in corpore","authors":"Marion WALLYN , Dominique LOUVEL , Armand GARIOUD , Alix BECAR , Marthe ALOGO , Magaly ZAPPA , Alolia ABOIKONI","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.059","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Au cours des dernières décennies, il existe une augmentation majeure du transport de drogue par voie intracorporelle. Actuellement, les sociétés savantes, dont la société européenne d’endoscopie digestive (ESGE), recommandent une surveillance clinique rapprochée des transporteurs <em>in corpore</em> de drogues asymptomatiques. Le retrait endoscopique des boulettes n’est quant à lui pas recommandé. Du fait de sa situation géographique, la Guyane française est un lieu de passage privilégié de la cocaïne vers l’Europe. Il y représente un tel fléau, qu’il est responsable de la saturation des dispositifs (judiciaire, médical et carcéral). Ainsi, il a été décidé de réaliser une endoscopie pour extraction des boulettes en cas de retard d’évacuation.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Décrire la sécurité d’un retrait endoscopique des boulettes chez les transporteurs de drogue <em>in corpore</em>. Décrire l’efficacité d’une prise en charge endoscopique par retrait des boulettes et décrire l’état actuel des connaissances des gastro-entérologues français sur la prise en charge des patients transportant de la drogue <em>in corpore</em>. Étude observationnelle, rétrospective, monocentrique. Critères d’inclusion : endoscopie digestive pour extraction de boulettes <em>in corpore</em> entre juillet 2015 et mai 2023 au centre hospitalier de Cayenne. Critères d’exclusion : transport de drogue autre que de la cocaïne, absence de boulette visualisée en endoscopie. Critères de jugement : sécurité : survenue ou non de complications, efficacité : absence de boulettes résiduelles après une première endoscopie.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Neuf échecs endoscopiques (8 %) : sept échecs connus en per-endoscopie (échec de franchissement de la bouche œsophagienne sous anesthésie locale, nombre trop important de boulettes, difficultés techniques), deux échecs post-endoscopie (persistance de boulettes sur l’imagerie). Cinq patients ont nécessité une seconde endoscopie. Pour tous les patients ayant bénéficié de deux endoscopies, la deuxième endoscopie ne s’est pas compliquée et a été un succès. Au final, cent dix patients ont été inclus dans notre étude entre juillet 2015 et mai 2023. Aucun patient n’a présenté de complication per ou post endoscopique. Aucune boulette n’était rompue ou fissurée. Trente gastro-entérologues expérimentés ont répondu à l’enquête concernant la gestion des <em>body-packers</em>.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>Dans ce travail, il n’y a eu aucune complication per ou post endoscopique du retrait de boulettes <em>in corpore</em>. Néanmoins l’efficacité de l’extraction endoscopique des boulettes n’est pas totale et pourrait être encore amélioré en réalisant d’emblée l’endoscopie sous anesthésie générale, en réalisant un TDM <em>low-dose</em> systématiquement avant l’endoscopie ou en utilisant un matériel d’extraction plus efficace. À la lumière de ces résultats, la prise en charge endoscopique a certainement une place dans la gestion des <em>body-packers</em>.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S28"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005860","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Au cours des dernières décennies, il existe une augmentation majeure du transport de drogue par voie intracorporelle. Actuellement, les sociétés savantes, dont la société européenne d’endoscopie digestive (ESGE), recommandent une surveillance clinique rapprochée des transporteurs in corpore de drogues asymptomatiques. Le retrait endoscopique des boulettes n’est quant à lui pas recommandé. Du fait de sa situation géographique, la Guyane française est un lieu de passage privilégié de la cocaïne vers l’Europe. Il y représente un tel fléau, qu’il est responsable de la saturation des dispositifs (judiciaire, médical et carcéral). Ainsi, il a été décidé de réaliser une endoscopie pour extraction des boulettes en cas de retard d’évacuation.
Méthodes
Décrire la sécurité d’un retrait endoscopique des boulettes chez les transporteurs de drogue in corpore. Décrire l’efficacité d’une prise en charge endoscopique par retrait des boulettes et décrire l’état actuel des connaissances des gastro-entérologues français sur la prise en charge des patients transportant de la drogue in corpore. Étude observationnelle, rétrospective, monocentrique. Critères d’inclusion : endoscopie digestive pour extraction de boulettes in corpore entre juillet 2015 et mai 2023 au centre hospitalier de Cayenne. Critères d’exclusion : transport de drogue autre que de la cocaïne, absence de boulette visualisée en endoscopie. Critères de jugement : sécurité : survenue ou non de complications, efficacité : absence de boulettes résiduelles après une première endoscopie.
Résultats
Neuf échecs endoscopiques (8 %) : sept échecs connus en per-endoscopie (échec de franchissement de la bouche œsophagienne sous anesthésie locale, nombre trop important de boulettes, difficultés techniques), deux échecs post-endoscopie (persistance de boulettes sur l’imagerie). Cinq patients ont nécessité une seconde endoscopie. Pour tous les patients ayant bénéficié de deux endoscopies, la deuxième endoscopie ne s’est pas compliquée et a été un succès. Au final, cent dix patients ont été inclus dans notre étude entre juillet 2015 et mai 2023. Aucun patient n’a présenté de complication per ou post endoscopique. Aucune boulette n’était rompue ou fissurée. Trente gastro-entérologues expérimentés ont répondu à l’enquête concernant la gestion des body-packers.
Discussions et conclusions
Dans ce travail, il n’y a eu aucune complication per ou post endoscopique du retrait de boulettes in corpore. Néanmoins l’efficacité de l’extraction endoscopique des boulettes n’est pas totale et pourrait être encore amélioré en réalisant d’emblée l’endoscopie sous anesthésie générale, en réalisant un TDM low-dose systématiquement avant l’endoscopie ou en utilisant un matériel d’extraction plus efficace. À la lumière de ces résultats, la prise en charge endoscopique a certainement une place dans la gestion des body-packers.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.