{"title":"Acceptabilité de la vaccination HPV dans la population carcérale guyanaise","authors":"Guillaume Alexandre TERRENTROY , Evelyn VIERENDEELS , Lydia BRAHIM , Aude LUCARELLI , Timothée BONIFAY","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.056","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>En France, depuis 2007, le vaccin Gardasil offrait une protection efficace contre 4 souches d’HPV oncogènes et était principalement réalisé chez les jeunes filles. Depuis 2019, le calendrier vaccinal a été modifié en même temps que l’apparition du vaccin Gardasil 9. Il y a eu modification des recommandations vaccinales depuis 2019 avec élargissement de la vaccination aux hommes. Malgré les recommandations, les dernières études en population générale montraient une insuffisance de vaccination. Ce défaut de vaccination a conduit le gouvernement à mettre en place des mesures collectives de vaccination. D’autres études avaient été réalisées en milieu carcéral. Les principales limites à la vaccination dans cette population étaient les coûts, puisque le vaccin est onéreux et qu’il existe un fort turn-over des détenus. De plus, le manque de personnel soignant dans les unités carcérales rendait difficile la mise en œuvre d’une vaccination généralisée. Il existe une faible connaissance du HPV en population carcérale mais un intérêt majeur à une vaccination gratuite en prison. La potentielle acceptabilité de la vaccination au sein de cette population est élevée, mais fait défaut, car le vaccin est très peu proposé en milieu carcéral. En France, au vu du faible taux vaccinal, une campagne de vaccination étendue à l’ensemble des élèves de 5<sup>e</sup> a été mise en place depuis le mois d’octobre 2023. L’objectif est de recouvrer une couverture vaccinale autour de 75 % d’ici 3 ans.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Étude transversale monocentrique au sein de l’UCSA au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly. Objectif principal : évaluer l’acceptabilité de la vaccination anti-HPV au sein de la population carcérale éligible. Objectifs secondaires : évaluer les connaissances sur les HPV et évaluer les déterminants d’acceptabilité ou de refus de la vaccination. Critère de jugement principal : taux d’acceptabilité de la vaccination avec le Gardasil 9. Critères de jugement secondaires : évaluer les connaissances sur le HPV ainsi que les raisons pour lesquelles ils acceptent ou refusent la vaccination</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>33 sujets inclus (hommes de 18 à 19 ans) entre le 1<sup>er</sup> et le 31 octobre 2023. Objectif principal : 58 % d’acceptabilité vaccinale. Objectifs secondaires : peu de connaissances de HPV, raisons d’acceptabilité qui varient mais majoritairement volonté de se protéger.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>Limites principales : échantillon de petite taille, étude unicentrique, pas d’inclusion de mineur ni de femme, barrière de la langue pour certains détenus (Taki-Taki, Bushinengue). Résultat : 58 % d’acceptabilité vaccinale ce qui est supérieur à ce qu’on retrouve en population générale guyanaise. D’où la nécessité de poursuivre la vaccination, la prévention, d’éventuellement élargir la vaccination jusqu’à 26 ans à tous sexes confondus et non aux HSH seuls.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Pages S26-S27"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005835","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
En France, depuis 2007, le vaccin Gardasil offrait une protection efficace contre 4 souches d’HPV oncogènes et était principalement réalisé chez les jeunes filles. Depuis 2019, le calendrier vaccinal a été modifié en même temps que l’apparition du vaccin Gardasil 9. Il y a eu modification des recommandations vaccinales depuis 2019 avec élargissement de la vaccination aux hommes. Malgré les recommandations, les dernières études en population générale montraient une insuffisance de vaccination. Ce défaut de vaccination a conduit le gouvernement à mettre en place des mesures collectives de vaccination. D’autres études avaient été réalisées en milieu carcéral. Les principales limites à la vaccination dans cette population étaient les coûts, puisque le vaccin est onéreux et qu’il existe un fort turn-over des détenus. De plus, le manque de personnel soignant dans les unités carcérales rendait difficile la mise en œuvre d’une vaccination généralisée. Il existe une faible connaissance du HPV en population carcérale mais un intérêt majeur à une vaccination gratuite en prison. La potentielle acceptabilité de la vaccination au sein de cette population est élevée, mais fait défaut, car le vaccin est très peu proposé en milieu carcéral. En France, au vu du faible taux vaccinal, une campagne de vaccination étendue à l’ensemble des élèves de 5e a été mise en place depuis le mois d’octobre 2023. L’objectif est de recouvrer une couverture vaccinale autour de 75 % d’ici 3 ans.
Méthodes
Étude transversale monocentrique au sein de l’UCSA au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly. Objectif principal : évaluer l’acceptabilité de la vaccination anti-HPV au sein de la population carcérale éligible. Objectifs secondaires : évaluer les connaissances sur les HPV et évaluer les déterminants d’acceptabilité ou de refus de la vaccination. Critère de jugement principal : taux d’acceptabilité de la vaccination avec le Gardasil 9. Critères de jugement secondaires : évaluer les connaissances sur le HPV ainsi que les raisons pour lesquelles ils acceptent ou refusent la vaccination
Résultats
33 sujets inclus (hommes de 18 à 19 ans) entre le 1er et le 31 octobre 2023. Objectif principal : 58 % d’acceptabilité vaccinale. Objectifs secondaires : peu de connaissances de HPV, raisons d’acceptabilité qui varient mais majoritairement volonté de se protéger.
Discussions et conclusions
Limites principales : échantillon de petite taille, étude unicentrique, pas d’inclusion de mineur ni de femme, barrière de la langue pour certains détenus (Taki-Taki, Bushinengue). Résultat : 58 % d’acceptabilité vaccinale ce qui est supérieur à ce qu’on retrouve en population générale guyanaise. D’où la nécessité de poursuivre la vaccination, la prévention, d’éventuellement élargir la vaccination jusqu’à 26 ans à tous sexes confondus et non aux HSH seuls.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.