LGBTQI+ phobies en Guyane et leurs conséquences

Laurent DEJAULT
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L’objet du questionnaire étant de dresser les caractéristiques et profils des répondants à l’enquête, de recenser les actes d’homophobie ou de transphobie, leur typologie (nature, fréquence notamment en Guyane, contexte) ainsi que leurs conséquences sur l’orientation sexuelle, le vécu de la sexualité, le retentissement psychologique (l’homophobie intériorisée, le mal-être généré), la déclaration de ces actes LGBTQ+phobes, la connaissance des recours possibles et d’accompagnement. La loi sur le mariage pour tous a été évoquée car portée par une guyanaise en son temps, ainsi que la visibilité LGBTQ en Guyane et les moyens d’une meilleure intégration.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>224 répondants dont 95 constituent le sous-groupe LGBTQ+ et sont caractérisés par leur réponse sur l’orientation sexuelle ainsi que l’identité de genre. Tous originaires de Guyane ou y ayant vécu significativement (moyenne de séjour 10 ans). Âge médian de 30 à 40 ans avec des extrêmes de 16 à 77 ans. Nette prévalence des caucasiens (67 % des répondants alors qu’ils ne représentent que 12 % de la population). Nette prévalence des répondants dans les zones urbanisées du littoral Guyanais et plus précisément Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury. Sous-représentation des communes de l’intérieur et de l’Ouest Guyanais. Statut socio professionnel et religiosité comparables dans les deux groupes.</div></div><div><h3>Discussions</h3><div>Célibat plus prononcé dans le groupe LGBTQ+ (47 % des répondants versus 24 % chez les non-LGBTQ+). Faible implication du médecin dans la vie sexuelle des répondants LGBTQ+ alors que les risques sanitaires notamment de suicide sont plus élevés et que les actes de LGBTQ+phobie concernent 70 % de l’échantillon. Situation d’autant plus préoccupante que les conséquences sur la santé mentale des actes homophobes et transphobes ne sont pas neutres (homophobie intériorisée, mal être, risque suicidaire). Sous déclaration des actes de discrimination liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. Repérage d’une plus grande fréquence de ces actes homophobes transphobes au sein de la cellule familiale ainsi qu’en milieu universitaire ou scolaire. Méconnaissance déclarée des recours possibles chez 45 % des répondants LGBTQ+. Les LGBTQ+ phobies ne semblent pas plus fréquentes en Guyane qu’ailleurs à l’analyse des données. Ces LGBTQ+ phobies ont eu pour effet d’entraîner l’exil ou l’intention d’exil des concernés hors de la Guyane pour 15 % des victimes afin de mieux vivre leur sexualité. Même si le mariage pour tous fait l’unanimité dans les deux groupes en termes d’avancée sociale il ne convainc pas le groupe LGBTQ+ d’être un meilleur facteur d’intégration (70 % de réponses non positives sur l’impact du mariage homosexuel en Guyane). Religion et influences ethniques et culturelles sont désignées comme majoritairement à l’origine des actes d’homophobie et de transphobie. Il est important de lutter contre les actes de LGBTQ+ phobies source de mal-être reconnue unanimement chez tous les répondants.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Prendre quelques mesures outre l’application des recommandations du conseil des ministres de l’Europe, de la DILCRAH ou du rapport parlementaire de 2018 sur les LGBTQ+phobies : Informer, éduquer, aborder le sujet des discriminations en milieu scolaire. Renforcer la position des associations. Dynamiser la vie LGBT en Guyane dans des conditions sécuritaires. Organiser des manifestations culturelles et sportives intégratives inclusives dans un esprit de bienveillance. Enquêter sur la sous-implication apparente des acteurs de santé, favoriser la formation et l’écoute de ces derniers aux problématiques LGBTQ+. 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Abstract

Introduction

Dresser un état des lieux des LGBTQ+phobies (lesbiennes, gays, bisexuel·le·s, transgenres, queer et autres identités de genre ou orientations sexuelles minoritaires) en Guyane et étudier leurs conséquences, puis proposer des pistes d’amélioration.

Méthodes

Une étude transversale via un questionnaire anonymisé diffusé sur les réseaux sociaux en mai 2023 pendant 15 jours à l’occasion de la commémoration de la disparition de l’homosexualité de la liste des maladies par l’OMS. Analyse bivariée sur un groupe de répondants de tous âges quel que soit l’orientation sexuelle vs un groupe de répondants LGBTQ+ à 38 questions fermées sauf 3 à réponses ouvertes et courtes. L’objet du questionnaire étant de dresser les caractéristiques et profils des répondants à l’enquête, de recenser les actes d’homophobie ou de transphobie, leur typologie (nature, fréquence notamment en Guyane, contexte) ainsi que leurs conséquences sur l’orientation sexuelle, le vécu de la sexualité, le retentissement psychologique (l’homophobie intériorisée, le mal-être généré), la déclaration de ces actes LGBTQ+phobes, la connaissance des recours possibles et d’accompagnement. La loi sur le mariage pour tous a été évoquée car portée par une guyanaise en son temps, ainsi que la visibilité LGBTQ en Guyane et les moyens d’une meilleure intégration.

Résultats

224 répondants dont 95 constituent le sous-groupe LGBTQ+ et sont caractérisés par leur réponse sur l’orientation sexuelle ainsi que l’identité de genre. Tous originaires de Guyane ou y ayant vécu significativement (moyenne de séjour 10 ans). Âge médian de 30 à 40 ans avec des extrêmes de 16 à 77 ans. Nette prévalence des caucasiens (67 % des répondants alors qu’ils ne représentent que 12 % de la population). Nette prévalence des répondants dans les zones urbanisées du littoral Guyanais et plus précisément Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury. Sous-représentation des communes de l’intérieur et de l’Ouest Guyanais. Statut socio professionnel et religiosité comparables dans les deux groupes.

Discussions

Célibat plus prononcé dans le groupe LGBTQ+ (47 % des répondants versus 24 % chez les non-LGBTQ+). Faible implication du médecin dans la vie sexuelle des répondants LGBTQ+ alors que les risques sanitaires notamment de suicide sont plus élevés et que les actes de LGBTQ+phobie concernent 70 % de l’échantillon. Situation d’autant plus préoccupante que les conséquences sur la santé mentale des actes homophobes et transphobes ne sont pas neutres (homophobie intériorisée, mal être, risque suicidaire). Sous déclaration des actes de discrimination liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. Repérage d’une plus grande fréquence de ces actes homophobes transphobes au sein de la cellule familiale ainsi qu’en milieu universitaire ou scolaire. Méconnaissance déclarée des recours possibles chez 45 % des répondants LGBTQ+. Les LGBTQ+ phobies ne semblent pas plus fréquentes en Guyane qu’ailleurs à l’analyse des données. Ces LGBTQ+ phobies ont eu pour effet d’entraîner l’exil ou l’intention d’exil des concernés hors de la Guyane pour 15 % des victimes afin de mieux vivre leur sexualité. Même si le mariage pour tous fait l’unanimité dans les deux groupes en termes d’avancée sociale il ne convainc pas le groupe LGBTQ+ d’être un meilleur facteur d’intégration (70 % de réponses non positives sur l’impact du mariage homosexuel en Guyane). Religion et influences ethniques et culturelles sont désignées comme majoritairement à l’origine des actes d’homophobie et de transphobie. Il est important de lutter contre les actes de LGBTQ+ phobies source de mal-être reconnue unanimement chez tous les répondants.

Conclusion

Prendre quelques mesures outre l’application des recommandations du conseil des ministres de l’Europe, de la DILCRAH ou du rapport parlementaire de 2018 sur les LGBTQ+phobies : Informer, éduquer, aborder le sujet des discriminations en milieu scolaire. Renforcer la position des associations. Dynamiser la vie LGBT en Guyane dans des conditions sécuritaires. Organiser des manifestations culturelles et sportives intégratives inclusives dans un esprit de bienveillance. Enquêter sur la sous-implication apparente des acteurs de santé, favoriser la formation et l’écoute de ces derniers aux problématiques LGBTQ+. Promouvoir les recours possibles au public LGBTQ+ en cas d’agression.
圭亚那的LGBTQI+恐惧症及其后果
介绍对圭亚那LGBTQ+恐惧症(女同性恋、男同性恋、双性恋、变性人、酷儿和其他性别认同或性取向少数群体)的现状进行调查,研究其后果,并提出改善的建议。方法:2023年5月在社交媒体上发布的一份匿名问卷的横切研究,为期15天,以纪念世界卫生组织将同性恋从疾病清单中删除。一组所有年龄和性取向的受访者与一组LGBTQ+受访者进行了多元分析,38个封闭问题,3个开放式和简短的回答。由于调查表列出标的概况及特点参与调查的受访者中,找出恐惧症或恐同症,其行为性质(类型学、法属圭亚那的频率,包括背景)以及他们的性取向的影响,过性生活,醉人心理恐惧症的深入人心,引发不安),这些宣言LGBTQ +仇外行为,了解可能的补救办法和配套。《全民婚姻法》被提及,因为它是由当时的圭亚那女性提出的,以及LGBTQ在圭亚那的知名度和更好地融合的方法。对224名受访者进行了调查,其中95人属于LGBTQ+亚组,并以他们对性取向和性别认同的回答为特征。所有来自圭亚那或在圭亚那长期居住的人(平均居住10年)。中位年龄为30 - 40岁,极端年龄为16 - 77岁,白人净流行率为67%,但仅占总人口的12%。在圭亚那沿海的城市化地区,特别是卡宴、Remire -Montjoly和Matoury,受访者的明显流行率。圭亚那内陆和西部各市的副代表。两组的社会职业地位和宗教信仰可比较。LGBTQ+组的独身性更强(47%的受访者,非LGBTQ+组的24%)。医生很少参与LGBTQ+受访者的性生活,而健康风险(包括自杀)更高,70%的样本有LGBTQ+恐惧症行为。这种情况更加令人担忧,因为恐同和恐跨性别行为对心理健康的影响不是中性的(内化的恐同、不健康、自杀风险)。基于性取向或性别认同的歧视行为。在家庭、大学或学校环境中发现这些恐同跨性别行为的更高频率。45%的LGBTQ+受访者报告缺乏可能的追索权。从数据分析来看,圭亚那的LGBTQ+恐惧症似乎并不比其他地方更普遍。这些LGBTQ+恐惧症导致15%的受害者流亡或打算流亡圭亚那,以更好地体验他们的性行为。尽管在社会进步方面,全民婚姻在两个群体中都是一致的,但它并没有说服LGBTQ+群体成为更好的融合因素(在圭亚那,70%的人对同性婚姻的影响持否定态度)。宗教、种族和文化的影响被认为是恐同和恐跨性别行为的主要原因。重要的是要与LGBTQ+恐惧症的行为作斗争,这是所有受访者一致认为的不舒服的原因。结论除了实施欧洲部长理事会、DILCRAH或2018年议会关于LGBTQ+恐惧症的报告的建议外,还采取一些措施:告知、教育和解决学校歧视问题。加强协会的地位。在安全的条件下活跃圭亚那的LGBT生活。以关怀的精神组织包容、包容的文化和体育活动。调查健康行为者明显缺乏参与,促进对LGBTQ+问题的培训和倾听。促进LGBTQ+公众在遭受侵犯时的潜在补救措施。
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