{"title":"L’éclampsie à Cayenne de janvier 2013 à décembre 2022","authors":"Marine MONIER , Célia BASURKO , Anne-Christèle DZIERZEK","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.022","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La prévalence de l’éclampsie dans les pays à haut niveau de ressources est < 0,7 % vs 1 % en moyenne dans les pays à bas niveau de ressources (THIAM et al. 2020, Ducarme et al. 2008). La pré-éclapsie au centre hospitalier de Cayenne (CHC) en Guyane, est trois fois plus élevée, et quatre fois plus sévère qu’en Hexagone (Mhiri et al. 2019, ENP2021). Dans ce contexte, le but de notre étude était de réaliser un état des lieux de l’éclampsie au CHC.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>C’est une étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique ayant pour objectif principal de décrire le profil socio-démographique des femmes ayant présenté entre 2013 et 2022, une crise d’éclampsie. À partir de la base de données hospitalières du CHC, 70 patientes ont répondu aux critères d’inclusion sur 36025 accouchements.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’âge médian est de 23 ans. 78 % sont sans profession. 39 % sont nées en Guyane, dont 61 % issues de l’immigration. La prévalence moyenne de l’éclampsie est de 0,19 %. Les symptômes précédents la crise sont les céphalées (43 %), les œdèmes de membres inférieurs (33 %), les phosphènes (17 %). La tension artérielle est élevée en pré-crise (58 %) et en post-crise (60 %). Le traitement lors de la crise est le sulfate de magnésium (89 %), le loxen (68 %).</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>La prévalence de l’éclampsie dans notre étude était plus élevée que celles retrouvées dans la littérature pour les pays à haut niveau de ressources. Le profil correspondait en majorité à des primipares et les symptômes pré-crise étaient peu présents dans notre échantillon (THIAM et al. 2020, Ducarme et al. 2008). Notre population en Guyane présentait des origines afro-caraïbéennes, connues pour avoir un risque accru d’éclampsie (OR 1,81 (IC95 % 1,51-2,17) p < 0,001- Fong et al.). La prévalence élevée de l’éclampsie au CHC et la gravité de cette pathologie imposent la mise en place de mesures de prévention efficaces, adaptées aux spécificités locales.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S11"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005495","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La prévalence de l’éclampsie dans les pays à haut niveau de ressources est < 0,7 % vs 1 % en moyenne dans les pays à bas niveau de ressources (THIAM et al. 2020, Ducarme et al. 2008). La pré-éclapsie au centre hospitalier de Cayenne (CHC) en Guyane, est trois fois plus élevée, et quatre fois plus sévère qu’en Hexagone (Mhiri et al. 2019, ENP2021). Dans ce contexte, le but de notre étude était de réaliser un état des lieux de l’éclampsie au CHC.
Méthodes
C’est une étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique ayant pour objectif principal de décrire le profil socio-démographique des femmes ayant présenté entre 2013 et 2022, une crise d’éclampsie. À partir de la base de données hospitalières du CHC, 70 patientes ont répondu aux critères d’inclusion sur 36025 accouchements.
Résultats
L’âge médian est de 23 ans. 78 % sont sans profession. 39 % sont nées en Guyane, dont 61 % issues de l’immigration. La prévalence moyenne de l’éclampsie est de 0,19 %. Les symptômes précédents la crise sont les céphalées (43 %), les œdèmes de membres inférieurs (33 %), les phosphènes (17 %). La tension artérielle est élevée en pré-crise (58 %) et en post-crise (60 %). Le traitement lors de la crise est le sulfate de magnésium (89 %), le loxen (68 %).
Discussions et conclusions
La prévalence de l’éclampsie dans notre étude était plus élevée que celles retrouvées dans la littérature pour les pays à haut niveau de ressources. Le profil correspondait en majorité à des primipares et les symptômes pré-crise étaient peu présents dans notre échantillon (THIAM et al. 2020, Ducarme et al. 2008). Notre population en Guyane présentait des origines afro-caraïbéennes, connues pour avoir un risque accru d’éclampsie (OR 1,81 (IC95 % 1,51-2,17) p < 0,001- Fong et al.). La prévalence élevée de l’éclampsie au CHC et la gravité de cette pathologie imposent la mise en place de mesures de prévention efficaces, adaptées aux spécificités locales.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.