{"title":"Connaissances, attitudes et pratiques des Amérindiens de Matoury à Montsinéry-Tonnegrande face au diabète en 2022","authors":"Mélanie MILTON","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.020","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La Guyane se caractérise par une population composée de plus de vingt ethnies différentes avec leur caractéristiques culturelles et linguistiques parfois source de difficultés dans la prise en charge de pathologies chroniques telles que le diabète. La prévalence du diabète en Guyane est d’environ 8 % contre 4,6 % en France, classant la Guyane parmi les 10 régions d’Amérique latine ayant les plus hautes prévalences du diabète. Les populations autochtones et afro-américaines sont les plus à risque de développer le diabète.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le niveau de connaissances des autochtones concernant le diabète et les objectifs secondaires de déterminer leur perception concernant le diabète et d’analyser le comportement qu’ils adoptent envers leur santé, dans le but d’identifier les besoins éducationnels de cette population cible. Une enquête CAP a été réalisée en 2022 par une seule enquêtrice auprès des Amérindiens Palikur des 3 villages de Sainte Rose de Lima, Cecilia et Kalani (communes de Matoury à Montsinéry-Tonnegrande). Un hétéro-questionnaire a été administré, composé de 4 parties qui comprenaient : 1) des informations générales sur les participants ; 2) une évaluation des connaissances globales des personnes (diabétiques ou non) concernant le diabète sous forme de 10 questions à choix multiples ; 3) une évaluation des perceptions, croyances et représentations sur la maladie sous forme de 5 questions ouvertes ; 4) une évaluation des pratiques face à la santé, sous forme de 5 questions fermées. Les critères d’inclusion étaient l’origine amérindienne et d’avoir plus de 18 ans.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Vingt personnes, réparties de façon homogène dans les 3 villages ont accepté de répondre au questionnaire dont 15 (75 %) femmes. Parmi eux, 50 % avaient entre 36 et 64 ans, 60 % étaient sans emploi, 25 % retraités et 15 % travaillaient ; 85 % étaient en surpoids ou obèses et 45 % étaient diabétiques (89 % des femmes) et 75 % avait un parent au premier degré souffrant du diabète. Seuls 25 % des personnes avaient un bon niveau de connaissance générale sur le diabète représentés principalement par les individus diabétiques interrogés : 44 % des diabétiques avaient un bon niveau de connaissance contre moins de 10 % chez les non diabétiques ; 5 % des personnes exprimaient qu’il y a un intérêt à utiliser des remèdes traditionnels pour équilibrer la glycémie mais qu’il est nécessaire d’avoir un bon savoir des plantes médicinales afin d’être efficace. Enfin, 35 % associaient une alimentation équilibrée et une activité physique régulière comme moyen de prévention du diabète. En revanche, aucun des enquêtés n’a reconnu les règles hygiéno-diététiques dans leur ensemble comme moyen de traitement.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>Cette étude a permis de montrer la vulnérabilité des Amérindiens face au diabète, alors que 85 % soufrait d’obésité et que 75 % avait un parent diabétique au premier degré. Le niveau de connaissance générale était évalué comme « moyen » et de ce fait jugé trop approximatif pour qu’il soit un véritable allié de prévention de cette maladie. Le comportement des amérindiens face à leur santé favorise également la survenue du diabète et/ou de ses complications.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S10"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005471","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction
La Guyane se caractérise par une population composée de plus de vingt ethnies différentes avec leur caractéristiques culturelles et linguistiques parfois source de difficultés dans la prise en charge de pathologies chroniques telles que le diabète. La prévalence du diabète en Guyane est d’environ 8 % contre 4,6 % en France, classant la Guyane parmi les 10 régions d’Amérique latine ayant les plus hautes prévalences du diabète. Les populations autochtones et afro-américaines sont les plus à risque de développer le diabète.
Méthodes
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le niveau de connaissances des autochtones concernant le diabète et les objectifs secondaires de déterminer leur perception concernant le diabète et d’analyser le comportement qu’ils adoptent envers leur santé, dans le but d’identifier les besoins éducationnels de cette population cible. Une enquête CAP a été réalisée en 2022 par une seule enquêtrice auprès des Amérindiens Palikur des 3 villages de Sainte Rose de Lima, Cecilia et Kalani (communes de Matoury à Montsinéry-Tonnegrande). Un hétéro-questionnaire a été administré, composé de 4 parties qui comprenaient : 1) des informations générales sur les participants ; 2) une évaluation des connaissances globales des personnes (diabétiques ou non) concernant le diabète sous forme de 10 questions à choix multiples ; 3) une évaluation des perceptions, croyances et représentations sur la maladie sous forme de 5 questions ouvertes ; 4) une évaluation des pratiques face à la santé, sous forme de 5 questions fermées. Les critères d’inclusion étaient l’origine amérindienne et d’avoir plus de 18 ans.
Résultats
Vingt personnes, réparties de façon homogène dans les 3 villages ont accepté de répondre au questionnaire dont 15 (75 %) femmes. Parmi eux, 50 % avaient entre 36 et 64 ans, 60 % étaient sans emploi, 25 % retraités et 15 % travaillaient ; 85 % étaient en surpoids ou obèses et 45 % étaient diabétiques (89 % des femmes) et 75 % avait un parent au premier degré souffrant du diabète. Seuls 25 % des personnes avaient un bon niveau de connaissance générale sur le diabète représentés principalement par les individus diabétiques interrogés : 44 % des diabétiques avaient un bon niveau de connaissance contre moins de 10 % chez les non diabétiques ; 5 % des personnes exprimaient qu’il y a un intérêt à utiliser des remèdes traditionnels pour équilibrer la glycémie mais qu’il est nécessaire d’avoir un bon savoir des plantes médicinales afin d’être efficace. Enfin, 35 % associaient une alimentation équilibrée et une activité physique régulière comme moyen de prévention du diabète. En revanche, aucun des enquêtés n’a reconnu les règles hygiéno-diététiques dans leur ensemble comme moyen de traitement.
Discussions et conclusions
Cette étude a permis de montrer la vulnérabilité des Amérindiens face au diabète, alors que 85 % soufrait d’obésité et que 75 % avait un parent diabétique au premier degré. Le niveau de connaissance générale était évalué comme « moyen » et de ce fait jugé trop approximatif pour qu’il soit un véritable allié de prévention de cette maladie. Le comportement des amérindiens face à leur santé favorise également la survenue du diabète et/ou de ses complications.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.