{"title":"HPV anal chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et vivant avec le VIH en Guyane : prévalence et dépistage","authors":"Noemi FANO , Aude LUCARELLI , Claire BOCENO , Fabrice QUET , Mathieu NACHER , Antoine ADENIS , Kinan DRAK ALSIBAI","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.019","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les hommes ayant des rapports sexuels avec un ou d'autres hommes (HSH) vivant avec le VIH (PVVIH-HSH) sont la population la plus à risque de développer un cancer anal induit par le Human Papilloma Virus (HPV). Actuellement, les recommandations de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie préconisent la détection du HPV16 pour le dépistage du cancer anal chez les PVVIH-HSH. En Guyane, la prévalence de l’infection anale par HPV et du génotype HPV des lésions anales associées chez cette population, n’est pas connue. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence et le génotype des infections à HPV et des lésions anales associées chez les PVVIH-HSH en Guyane.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective et monocentrique. Les PVVIH-HSH majeurs ayant réalisé un frottis anal de dépistage entre le 1<sup>er</sup> janvier 2019 et le 31 décembre 2022 ont été inclues. Ont été collectés : les données sociodémographiques, médicales et les résultats de la cytologie et du test HPV par biologie moléculaire. Les prévalences de l’infection à HPV, des lésions anales et du génotype HPV ont été calculées, ainsi que la sensibilité et la spécificité des tests de dépistage utilisés (cytologie ou test HPV).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 79 frottis anaux ont été étudiés chez 65 PVVIH-HSH, dont 22 patients (33,85 %) au stade SIDA. La prévalence de l’infection anale à HPV était de 75,38 %. Le test HPV était positif chez 48 patients (73,85 %). La cytologie était évocatrice de lésions à HPV chez 12 patients (18,46 %). Le groupe HPV 31, 33, 35, 52 et 58 était le plus fréquemment détecté (41,54 %), suivi par le HPV16 (27,69 %). La sensibilité et la spécificité de la cytologie anale seule, dans la détection des lésions liées à HPV et du typage HPV16 seul associé à atypies cellulaires, étaient respectivement : Se 21,43 % et Sp 91,3 % ; Se 33,33 % et Sp 80,49 %.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>La prévalence de l’infection anale à HPV chez les PVVIH-HSH en Guyane, était en ligne avec les données reportées dans la littérature. Le HPV16 seul n’a pas été démontré comme cause la plus fréquente des lésions anales chez les PVVIH-HSH en Guyane, sa détection exclusive pourrait ne pas être suffisamment appropriée pour le dépistage. Il pourrait être envisageable de combiner le génotypage HPV avec la cytologie mais d’autres études devraient être réalisées.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Pages S9-S10"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277274322500546X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les hommes ayant des rapports sexuels avec un ou d'autres hommes (HSH) vivant avec le VIH (PVVIH-HSH) sont la population la plus à risque de développer un cancer anal induit par le Human Papilloma Virus (HPV). Actuellement, les recommandations de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie préconisent la détection du HPV16 pour le dépistage du cancer anal chez les PVVIH-HSH. En Guyane, la prévalence de l’infection anale par HPV et du génotype HPV des lésions anales associées chez cette population, n’est pas connue. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence et le génotype des infections à HPV et des lésions anales associées chez les PVVIH-HSH en Guyane.
Méthodes
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective et monocentrique. Les PVVIH-HSH majeurs ayant réalisé un frottis anal de dépistage entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022 ont été inclues. Ont été collectés : les données sociodémographiques, médicales et les résultats de la cytologie et du test HPV par biologie moléculaire. Les prévalences de l’infection à HPV, des lésions anales et du génotype HPV ont été calculées, ainsi que la sensibilité et la spécificité des tests de dépistage utilisés (cytologie ou test HPV).
Résultats
Au total, 79 frottis anaux ont été étudiés chez 65 PVVIH-HSH, dont 22 patients (33,85 %) au stade SIDA. La prévalence de l’infection anale à HPV était de 75,38 %. Le test HPV était positif chez 48 patients (73,85 %). La cytologie était évocatrice de lésions à HPV chez 12 patients (18,46 %). Le groupe HPV 31, 33, 35, 52 et 58 était le plus fréquemment détecté (41,54 %), suivi par le HPV16 (27,69 %). La sensibilité et la spécificité de la cytologie anale seule, dans la détection des lésions liées à HPV et du typage HPV16 seul associé à atypies cellulaires, étaient respectivement : Se 21,43 % et Sp 91,3 % ; Se 33,33 % et Sp 80,49 %.
Discussions et conclusions
La prévalence de l’infection anale à HPV chez les PVVIH-HSH en Guyane, était en ligne avec les données reportées dans la littérature. Le HPV16 seul n’a pas été démontré comme cause la plus fréquente des lésions anales chez les PVVIH-HSH en Guyane, sa détection exclusive pourrait ne pas être suffisamment appropriée pour le dépistage. Il pourrait être envisageable de combiner le génotypage HPV avec la cytologie mais d’autres études devraient être réalisées.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.