{"title":"Épidémie de Plasmodium vivax en Guyane 2023-2024, une vague de sévérité ?","authors":"Laureen DAHURON , Christelle PRINCE , Richard NALDJINAN , Renaud SCUSSEL , Morgane BOURNE-WATRIN , Hatem KALLEL , Narcisse ELENGA , Magalie DEMAR , Félix DJOSSOU , Loïc EPELBOIN","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.032","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La situation épidémiologique du paludisme a évolué de manière remarquable depuis novembre 2023 en Guyane avec une forte hausse des accès palustres. Ceux-ci ont atteint des niveaux non observés depuis 2018, et sont principalement causés par <em>Plasmodium vivax. Plasmodium vivax</em> n’est habituellement pas réputé pour sa sévérité, mais l’épidémie actuelle parait trancher avec cet adage. L’objectif principal de cette étude était d’estimer la sévérité des patients hospitalisés pour une infection à <em>Plasmodium vivax</em>. L’objectif secondaire était de décrire les principaux critères de gravité.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agit d’une analyse descriptive, monocentrique. Les données clinico-biologiques ont été recueillies prospectivement par l’infirmière de santé publique pour tous les patients hospitalisés pour infection à <em>Plasmodium vivax</em> au centre Hospitalier de Cayenne entre le 01/10/2023 et le 31/01/2024, dans le cadre des déclarations obligatoires de paludisme.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 378 diagnostics de paludisme en Guyane entre octobre 2023 et janvier 2024, 65 ont été hospitalisés (17 %) dans 3 hôpitaux guyanais dont 34 au CHC. Parmi ces derniers, le sex ratio était de 1, l’âge médian 37,8 ans (Q1-Q3 31-59 ; 8-70), et la durée médiane d’hospitalisation était de 4 jours (Q1-Q3 3-6 ; 2-44). Seize patients (47 %) ont présenté au moins un facteur de gravité représentés en majorité par des ictères (7), des détresses respiratoires (6) et des collapsus circulatoires (4). Parmi les 34 patients hospitalisés, 5 ont nécessité un transfert en réanimation (15 %), 8 patients ont reçu un traitement IV par artésunate contre 25 patients traités par arthéméter-luméfantrine et 1 patient traité par atovaquone-proguanil. Aucun décès n’a été constaté.</div></div><div><h3>Discussions et conclusions</h3><div>Notre étude montre une fréquence inhabituelle des accès palustres graves à <em>Plasmodium vivax</em> hospitalisés, en Guyane en 2023-2024, avec 47 % présentant au moins un facteur de gravité, et 15 % une hospitalisation en réanimation. Cette gravité inattendue justifie de sensibiliser les cliniciens à la recherche de critères de gravité et le traitement en conséquence, comme habituellement plutôt fait pour <em>P. falciparum</em>.</div><div>Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Pages S15-S16"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225005598","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La situation épidémiologique du paludisme a évolué de manière remarquable depuis novembre 2023 en Guyane avec une forte hausse des accès palustres. Ceux-ci ont atteint des niveaux non observés depuis 2018, et sont principalement causés par Plasmodium vivax. Plasmodium vivax n’est habituellement pas réputé pour sa sévérité, mais l’épidémie actuelle parait trancher avec cet adage. L’objectif principal de cette étude était d’estimer la sévérité des patients hospitalisés pour une infection à Plasmodium vivax. L’objectif secondaire était de décrire les principaux critères de gravité.
Méthodes
Il s’agit d’une analyse descriptive, monocentrique. Les données clinico-biologiques ont été recueillies prospectivement par l’infirmière de santé publique pour tous les patients hospitalisés pour infection à Plasmodium vivax au centre Hospitalier de Cayenne entre le 01/10/2023 et le 31/01/2024, dans le cadre des déclarations obligatoires de paludisme.
Résultats
Parmi les 378 diagnostics de paludisme en Guyane entre octobre 2023 et janvier 2024, 65 ont été hospitalisés (17 %) dans 3 hôpitaux guyanais dont 34 au CHC. Parmi ces derniers, le sex ratio était de 1, l’âge médian 37,8 ans (Q1-Q3 31-59 ; 8-70), et la durée médiane d’hospitalisation était de 4 jours (Q1-Q3 3-6 ; 2-44). Seize patients (47 %) ont présenté au moins un facteur de gravité représentés en majorité par des ictères (7), des détresses respiratoires (6) et des collapsus circulatoires (4). Parmi les 34 patients hospitalisés, 5 ont nécessité un transfert en réanimation (15 %), 8 patients ont reçu un traitement IV par artésunate contre 25 patients traités par arthéméter-luméfantrine et 1 patient traité par atovaquone-proguanil. Aucun décès n’a été constaté.
Discussions et conclusions
Notre étude montre une fréquence inhabituelle des accès palustres graves à Plasmodium vivax hospitalisés, en Guyane en 2023-2024, avec 47 % présentant au moins un facteur de gravité, et 15 % une hospitalisation en réanimation. Cette gravité inattendue justifie de sensibiliser les cliniciens à la recherche de critères de gravité et le traitement en conséquence, comme habituellement plutôt fait pour P. falciparum.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.