{"title":"Urticaires","authors":"M.-S. Doutre","doi":"10.1016/j.fander.2025.03.003","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>L’urticaire est une dermatose fréquente, 15 à 20 % de la population faisant au moins une poussée au cours de leur vie, 0,1 à 3 % présentant une forme chronique, durant plus de six semaines. Elle est due à l’activation des mastocytes par des mécanismes immunologiques spécifiques d’antigènes ou le plus souvent non spécifiques d’antigènes entraînant la libération de médiateurs dont l’histamine est le principal. Il existe deux types de lésions, associées dans environ 50 % des cas : plaques érythémateuses, papuleuses, prurigineuses, fugaces et migratrices (urticaire superficielle) et œdèmes prédominant au niveau du visage et des extrémités, également fugaces et migrateurs (urticaire profonde ou angio-œdème). Une cause allergique, bien que rare, ne doit pas être méconnue en cas d’urticaire aiguë, celle-ci pouvant potentiellement mettre en jeu le pronostic vital. L’urticaire chronique est une maladie inflammatoire chronique favorisée par un terrain atopique et/ou auto-immun sous-jacent. Parfois, il s’agit d’urticaires inductibles, le plus souvent d’origine physique, toujours déclenchées par le même stimulus et n’apparaissant pas en l’absence de celui-ci. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une urticaire chronique spontanée, les poussées survenant sans cause précise. Les antihistaminiques H<sub>1</sub> (anti-H<sub>1</sub>) de deuxième génération associés à la suppression des facteurs déclenchants ou aggravants et à l’éducation thérapeutique représentent le traitement de première intention des urticaires, efficace dans la plupart des cas. En cas de résistance aux anti-H<sub>1</sub> solidement prouvée, des traitements associés peuvent être proposés en tenant compte du retentissement de l’urticaire sur la qualité de vie.</div></div><div><div>Urticaria is a common dermatosis, with 15-20% of the population experiencing at least one attack in their lifetime, and 0.1-3% experiencing a chronic form lasting more than six weeks. It is due to activation of mast cells by antigen-specific or more often non-antigen-specific immunological mechanisms leading to the release of mediators of which histamine is the main one. There are two types of lesions, associated in about 50% of cases: erythematous, papular, pruritic, fleeting and migratory plaques (superficial urticaria) and/or oedema predominantly on the face and extremities, also fleeting and migratory (deep urticaria or angioedema). An allergic cause, although rare, should not be overlooked in cases of acute urticaria, as it can be potentially life-threatening. Chronic urticaria is a chronic inflammatory disease favoured by an underlying atopic and/or autoimmune condition. Sometimes it is inducible urticaria, usually of physical origin, always triggered by the same stimulus and not occurring in its absence. In the majority of cases, it is a chronic spontaneous urticaria, with flare-ups occurring without any specific cause. Second-generation H1 antihistamines (anti-H1) combined with the removal of triggering or aggravating factors and therapeutic education represent the first-line treatment of urticaria, which is effective in most cases. In the case of proven resistance to anti-H1 drugs, associated treatments can be proposed, taking into account the impact of urticaria on quality of life.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"5 5","pages":"Pages 266-291"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-04-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667062325001072","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’urticaire est une dermatose fréquente, 15 à 20 % de la population faisant au moins une poussée au cours de leur vie, 0,1 à 3 % présentant une forme chronique, durant plus de six semaines. Elle est due à l’activation des mastocytes par des mécanismes immunologiques spécifiques d’antigènes ou le plus souvent non spécifiques d’antigènes entraînant la libération de médiateurs dont l’histamine est le principal. Il existe deux types de lésions, associées dans environ 50 % des cas : plaques érythémateuses, papuleuses, prurigineuses, fugaces et migratrices (urticaire superficielle) et œdèmes prédominant au niveau du visage et des extrémités, également fugaces et migrateurs (urticaire profonde ou angio-œdème). Une cause allergique, bien que rare, ne doit pas être méconnue en cas d’urticaire aiguë, celle-ci pouvant potentiellement mettre en jeu le pronostic vital. L’urticaire chronique est une maladie inflammatoire chronique favorisée par un terrain atopique et/ou auto-immun sous-jacent. Parfois, il s’agit d’urticaires inductibles, le plus souvent d’origine physique, toujours déclenchées par le même stimulus et n’apparaissant pas en l’absence de celui-ci. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une urticaire chronique spontanée, les poussées survenant sans cause précise. Les antihistaminiques H1 (anti-H1) de deuxième génération associés à la suppression des facteurs déclenchants ou aggravants et à l’éducation thérapeutique représentent le traitement de première intention des urticaires, efficace dans la plupart des cas. En cas de résistance aux anti-H1 solidement prouvée, des traitements associés peuvent être proposés en tenant compte du retentissement de l’urticaire sur la qualité de vie.
Urticaria is a common dermatosis, with 15-20% of the population experiencing at least one attack in their lifetime, and 0.1-3% experiencing a chronic form lasting more than six weeks. It is due to activation of mast cells by antigen-specific or more often non-antigen-specific immunological mechanisms leading to the release of mediators of which histamine is the main one. There are two types of lesions, associated in about 50% of cases: erythematous, papular, pruritic, fleeting and migratory plaques (superficial urticaria) and/or oedema predominantly on the face and extremities, also fleeting and migratory (deep urticaria or angioedema). An allergic cause, although rare, should not be overlooked in cases of acute urticaria, as it can be potentially life-threatening. Chronic urticaria is a chronic inflammatory disease favoured by an underlying atopic and/or autoimmune condition. Sometimes it is inducible urticaria, usually of physical origin, always triggered by the same stimulus and not occurring in its absence. In the majority of cases, it is a chronic spontaneous urticaria, with flare-ups occurring without any specific cause. Second-generation H1 antihistamines (anti-H1) combined with the removal of triggering or aggravating factors and therapeutic education represent the first-line treatment of urticaria, which is effective in most cases. In the case of proven resistance to anti-H1 drugs, associated treatments can be proposed, taking into account the impact of urticaria on quality of life.