Évaluation et prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence en médecine du sommeil : une proposition des centres maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares »
{"title":"Évaluation et prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence en médecine du sommeil : une proposition des centres maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares »","authors":"Julien Coelho , Yves Dauvilliers , Pierre Desvergnes , Anne-Sophie Berteloot , Isabelle Arnulf , Lucie Barateau , Aurélie Basille , Perrine Bocquillon , Patrice Bourgin , Rachel Debs , Xavier Drouot , Patricia Franco , Isabelle Lambert , Emeline Le Cadet-Woh , Michel Lecendreux , Laurène Leclair-Visonneau , Antoine Léotard , Damien Léger , Martine Lemesle , Smaranda Leu Semenescu , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi","doi":"10.1016/j.msom.2024.12.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Le médecin du sommeil est fréquemment amené au cours de sa consultation : (i) à évaluer le risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, (ii) à informer le patient de son risque accidentel majoré et du cadre médico-légal relié, (iii) à faciliter le lien entre patient et médecin agréé par la préfecture pour le contrôle médical de l’aptitude à la conduite et le service de santé au travail lorsque le patient est amené à conduire dans le cadre professionnel. Pour aider le médecin du sommeil dans sa pratique, nous avons réalisé une analyse légale et réglementaire, un état des lieux des pratiques des centres de référence et de compétence maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares », et une concertation avec des médecins de santé au travail et de juristes spécialisés dans le droit de la santé. Sa caractérisation repose sur l’évaluation de l’hypersomnolence, du terrain et du niveau d’exposition. Aucun examen complémentaire n’est indispensable pour l’évaluation initiale, avant la prise en charge thérapeutique, mais un test de maintien de l’éveil (TME) peut être réalisé. S’il n’y a pas de sur-risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, le médecin le notifie dans son courrier de consultation et n’informe pas nécessairement le patient de la réglementation. Dans le cas contraire, l’information du risque au patient doit être transcrite dans le courrier de la consultation, remise en main propre et/ou par voie postale au patient, mentionner le risque accidentel majoré en lien avec l’hypersomnolence et la nécessité de consulter sans délai le médecin agréé, et si nécessaire le service de santé au travail et de prévenir son employeur. Le permis reste théoriquement valide jusqu’à l’avis du médecin agréé transmis à la préfecture, mais le patient engage sa responsabilité individuelle. L’interruption de la conduite est conseillée (mais non imposée) en particulier en cas de risque évalué comme sévère. La déclaration d’inaptitude, l’interdiction de conduite et/ou la rédaction de tout certificat médical limitant la conduite revient au médecin agréé. L’arrêt de travail est réservé aux situations rapidement réversibles, d’urgence évidente, et/ou de mauvaise compréhension. Le médecin du sommeil transmet son évaluation du risque accidentel au médecin agréé et si nécessaire au service de santé au travail par le biais du patient en respect du secret médical. Le TME est légalement requis pour la réévaluation du risque accidentel suite à la mise en place des mesures thérapeutiques requises et doit être répété annuellement pour les permis de conduire des véhicules lourds et tous les 3 ans pour les permis de véhicule léger. Des recherches sont encore nécessaires pour optimiser les stratégies d’évaluation et de la prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence qui bénéficieront au patient et à la sécurité routière tout en veillant à limiter les conséquences handicapantes et professionnelles liées à la restriction de la conduite automobile.</div></div><div><div>The sleep physician is often required during consultations to: (i) assess the sleep-related driving risk, (ii) inform the patient of their increased driving risk and the related medico-legal framework, and (iii) facilitate communication between the patient and a physician authorized by the local administrative authority (prefecture) for medical fitness to drive evaluations, as well as occupational health services when driving is part of the patient's professional duties. To assist sleep physicians in their practice, we conducted a legal and regulatory analysis, a review of practices within reference and competence centers for rare diseases “narcolepsy and rare hypersomnias”, and consultations with occupational health physicians and a health law expert. Driving risk assessment relies on evaluating hypersomnolence, the patient's medical context, and the level of exposure. No additional tests are mandatory for the initial evaluation prior to therapeutic management, although a maintenance of wakefulness test (MWT) may be performed. If there is no increased sleep-related driving risk, this should be clearly stated in the consultation report and does not necessarily inform the patient of the driving regulation. Conversely, if an increased sleep-related driving risk is identified, this driving risk information must be included in the consultation report, provided to the patient either in person and/or by post, and must specify the sleep-related driving risk, the necessity of promptly consulting an authorized physician, and occupational health services and the employer if needed. The patient's driving license theoretically remains valid until the authorized physician's opinion is submitted to the prefecture, but the patient assumes individual responsibility. Discontinuation of driving is recommended (but not imposed) particularly in the event of a driving risk assessed as severe. Declarations of unfitness to drive, driving bans, or any medical certificates restricting driving are the responsibility of the authorized physician. Sick leave is reserved for situations that are rapidly reversible, urgently evident, and/or when there is a lack of understanding. The sleep physician communicates their sleep-related driving risk assessment to the authorized physician and occupational health services if needed via the patient, adhering to medical confidentiality. The MWT is legally required for reassessment of accident risk after the implementation of therapeutic measures and must be repeated annually for heavy vehicle licenses and every three years for light vehicle licenses. Further research is needed to optimize strategies for evaluating and managing sleep-related driving risk, benefiting patients and road safety while limiting the social and professional repercussions of driving restrictions.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 2","pages":"Pages 135-150"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449324000852","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le médecin du sommeil est fréquemment amené au cours de sa consultation : (i) à évaluer le risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, (ii) à informer le patient de son risque accidentel majoré et du cadre médico-légal relié, (iii) à faciliter le lien entre patient et médecin agréé par la préfecture pour le contrôle médical de l’aptitude à la conduite et le service de santé au travail lorsque le patient est amené à conduire dans le cadre professionnel. Pour aider le médecin du sommeil dans sa pratique, nous avons réalisé une analyse légale et réglementaire, un état des lieux des pratiques des centres de référence et de compétence maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares », et une concertation avec des médecins de santé au travail et de juristes spécialisés dans le droit de la santé. Sa caractérisation repose sur l’évaluation de l’hypersomnolence, du terrain et du niveau d’exposition. Aucun examen complémentaire n’est indispensable pour l’évaluation initiale, avant la prise en charge thérapeutique, mais un test de maintien de l’éveil (TME) peut être réalisé. S’il n’y a pas de sur-risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, le médecin le notifie dans son courrier de consultation et n’informe pas nécessairement le patient de la réglementation. Dans le cas contraire, l’information du risque au patient doit être transcrite dans le courrier de la consultation, remise en main propre et/ou par voie postale au patient, mentionner le risque accidentel majoré en lien avec l’hypersomnolence et la nécessité de consulter sans délai le médecin agréé, et si nécessaire le service de santé au travail et de prévenir son employeur. Le permis reste théoriquement valide jusqu’à l’avis du médecin agréé transmis à la préfecture, mais le patient engage sa responsabilité individuelle. L’interruption de la conduite est conseillée (mais non imposée) en particulier en cas de risque évalué comme sévère. La déclaration d’inaptitude, l’interdiction de conduite et/ou la rédaction de tout certificat médical limitant la conduite revient au médecin agréé. L’arrêt de travail est réservé aux situations rapidement réversibles, d’urgence évidente, et/ou de mauvaise compréhension. Le médecin du sommeil transmet son évaluation du risque accidentel au médecin agréé et si nécessaire au service de santé au travail par le biais du patient en respect du secret médical. Le TME est légalement requis pour la réévaluation du risque accidentel suite à la mise en place des mesures thérapeutiques requises et doit être répété annuellement pour les permis de conduire des véhicules lourds et tous les 3 ans pour les permis de véhicule léger. Des recherches sont encore nécessaires pour optimiser les stratégies d’évaluation et de la prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence qui bénéficieront au patient et à la sécurité routière tout en veillant à limiter les conséquences handicapantes et professionnelles liées à la restriction de la conduite automobile.
The sleep physician is often required during consultations to: (i) assess the sleep-related driving risk, (ii) inform the patient of their increased driving risk and the related medico-legal framework, and (iii) facilitate communication between the patient and a physician authorized by the local administrative authority (prefecture) for medical fitness to drive evaluations, as well as occupational health services when driving is part of the patient's professional duties. To assist sleep physicians in their practice, we conducted a legal and regulatory analysis, a review of practices within reference and competence centers for rare diseases “narcolepsy and rare hypersomnias”, and consultations with occupational health physicians and a health law expert. Driving risk assessment relies on evaluating hypersomnolence, the patient's medical context, and the level of exposure. No additional tests are mandatory for the initial evaluation prior to therapeutic management, although a maintenance of wakefulness test (MWT) may be performed. If there is no increased sleep-related driving risk, this should be clearly stated in the consultation report and does not necessarily inform the patient of the driving regulation. Conversely, if an increased sleep-related driving risk is identified, this driving risk information must be included in the consultation report, provided to the patient either in person and/or by post, and must specify the sleep-related driving risk, the necessity of promptly consulting an authorized physician, and occupational health services and the employer if needed. The patient's driving license theoretically remains valid until the authorized physician's opinion is submitted to the prefecture, but the patient assumes individual responsibility. Discontinuation of driving is recommended (but not imposed) particularly in the event of a driving risk assessed as severe. Declarations of unfitness to drive, driving bans, or any medical certificates restricting driving are the responsibility of the authorized physician. Sick leave is reserved for situations that are rapidly reversible, urgently evident, and/or when there is a lack of understanding. The sleep physician communicates their sleep-related driving risk assessment to the authorized physician and occupational health services if needed via the patient, adhering to medical confidentiality. The MWT is legally required for reassessment of accident risk after the implementation of therapeutic measures and must be repeated annually for heavy vehicle licenses and every three years for light vehicle licenses. Further research is needed to optimize strategies for evaluating and managing sleep-related driving risk, benefiting patients and road safety while limiting the social and professional repercussions of driving restrictions.
睡眠医生常带在咨询:(i)意外风险评估与l’hypersomnolence,(二)告诉病人他的意外风险框架的加成和法医相连,(iii),帮助病人和医生之间的联系,经县政府为体检的驾驶能力和职业健康处当病人是促使专业内开车。睡眠来帮助医生在其实践中,我们实现了一个盘点分析、法律和监管的实践参考中心管辖和罕见疾病«narcolepsies和稀有hypersomnies»,并与医生的职业保健和卫生专业律师的法。它的表征是基于对过度嗜睡、地形和暴露水平的评估。在开始治疗之前,初步评估不需要额外的检查,但可以进行持续警觉性测试(EMT)。如果没有与过度嗜睡有关的意外风险,医生会在咨询信中指出这一点,而不一定会告知患者有关规定。在相反的情况下,给病人的风险的信息必须在协商中转录信使,亲自将修复和/或邮寄给患者,值得一提的意外风险,加上与l’hypersomnolence认可并需要立即咨询医生,并在必要处工作健康和防止其雇主。从理论上讲,许可证是有效的,直到有执照的医生将建议转交给省政府,但病人承担个人责任。建议(但不是强制)停止驾驶,特别是在被评估为严重风险的情况下。宣布不适合驾驶、禁止驾驶和/或起草任何限制驾驶的医疗证明由注册医生负责。停工是在迅速逆转、明显紧急和/或误解的情况下进行的。睡眠医生根据医疗保密原则,将其对意外风险的评估报告给注册医生,并在必要时通过患者报告给职业健康服务机构。在实施必要的治疗措施后,法律要求对意外风险进行重新评估,重型车辆牌照每年重复一次,轻型车辆牌照每三年重复一次。仍需要进一步的研究来评估优化策略和风险承担意外与l’hypersomnolence受益的病人和道路安全,同时减少致残后果和有关限制车辆驾驶专业。is The睡眠,我的母亲似乎无人during磋商to: The sleep-related驾驶风险评估(一)、(二)病人inform The of their会驾驶risk and related来看,between The framework),和(iii)为了确保沟通病人是性声明我是by The local行政管理局(罗纳)评价to drive), as well as for medical健身职业健康服务,当驾驶is part of The patient’s professional文雅。为了协助睡眠医生的实践,我们进行了法律和监管分析,审查了罕见疾病“嗜睡症和罕见嗜睡症”参考和能力中心的实践,并与职业健康医生和健康法律专家进行了咨询。驾驶风险评估依赖于评估嗜睡症、患者的医疗背景和暴露水平。在治疗管理之前的初始评估不需要额外的测试,尽管可以进行清醒度测试(MWT)的维护。如果与睡眠有关的驾驶风险没有增加,这应该在咨询报告中明确说明,并不一定要告知患者驾驶规定。Conversely if,每年会sleep-related驾驶risk is this驾驶风险信息确定,应该be in the report协商的前提下,提供给病人不见,in person and / or by邮报,and the sleep-related驾驶风险,必须注明“”过去一年consulting性声明,我是女人and if the雇用entrer职业健康服务。病人的驾驶执照理论上是有效的,直到授权医生的意见提交给省政府,但病人承担个人责任。建议(但不是强制)停止驾驶,特别是在驾驶风险评估为严重的情况下。 不适合驾驶的声明、驾驶禁令或任何限制驾驶的医疗证明都是授权医生的责任。病假是预留给那些可以迅速恢复的情况,紧急情况,和/或缺乏理解的情况。睡眠医生在遵守医疗保密原则的前提下,将他们与睡眠相关的驾驶风险评估传达给授权医生和职业卫生服务部门(如果需要的话)。根据法律规定,交通运输部必须在实施治理措施后对事故风险进行重新评估,重型车辆许可证必须每年进行一次评估,轻型车辆许可证必须每三年进行一次评估。需要进一步的研究来优化评估和管理睡眠相关驾驶风险的策略,使患者和道路安全受益,同时限制驾驶限制的社会和专业影响。