W. Boutfol , H. Cormier , C. Leconte , E. Imboula , F. Moal , L. Chapelain , S. Thibaut , B. Bousseau , N. Le Quilliec
{"title":"Programme régional de bon usage des antibiotiques en EHPAD : le temps des premières leçons","authors":"W. Boutfol , H. Cormier , C. Leconte , E. Imboula , F. Moal , L. Chapelain , S. Thibaut , B. Bousseau , N. Le Quilliec","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.086","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les EHPAD sont un lieu stratégique dans la lutte contre l'antibiorésistance. Le Centre Régional en Antibiothérapie (CRAtb) porte sur la région un programme de bon usage des antibiotiques en EHPAD visant à améliorer les pratiques dans la prise en charge des infections urinaires, en ciblant particulièrement les paramédicaux. Les EHPAD volontaires désignent un référent ayant accès à l'ensemble des outils permettant de mettre en oeuvre le programme sur leur établissement. A deux ans du lancement, une enquête auprès des référents des EHPAD inscrits visait à étudier de manière quantitative l'avancée du programme et les freins potentiels.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Les référents des 159 EHPAD inscrits au programme ont reçu un questionnaire par mail en juin 2024 comprenant des questions sur les outils utilisés, les freins rencontrés et les besoins pour le bon déroulement du programme. Les réponses étaient recueillies sur un tableur excel et exprimées en moyenne et en pourcentage.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Soixante-cinq réponses ont été recueillies soit un taux de réponse de 41% (65/159). Parmi les outils du programme, les affiches et les mémos d'antibiothérapie étaient utilisés par 78% (51/65) des référents. Les vidéos de formation étaient relayées par 34% (22/65) des répondants et la formation présentielle organisée dans près d'un quart des cas.</div><div>Un répondant sur 2 (32/65) déclarait avoir stoppé les bandelettes urinaires (BU) sur son établissement.</div><div>Le profil établissement, contenant des indicateurs de suivi, était utilisé par 32% (21/65) des répondants.</div><div>Des freins à la mise en oeuvre du programme étaient identifiés par 77% (50/65) des répondants. Le manque de temps, le turn-over des équipes et la présence d'autres objectifs prioritaires étaient les principaux freins, cités par 64% (32/50), 46% (23/50) et 38% (19/50) respectivement.</div><div>Le besoin prioritaire, exprimé par 70% (45/65) des répondants, était la formation, que ce soit celle des médecins généralistes ou celle des soignants de l'EHPAD, si possible avec l'appui d'un acteur extérieur (CRAtb, Equipe Multidisciplinaire en Antibiothérapie - EMA ou Equipe Mobile d'Hygiène - EMH).</div><div>Les répondants ont attribué la note moyenne de 7,32/10 au programme, le manque de temps étant là encore la principale raison d'une note inférieure à 7.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Autonomiser les référents était un doux rêve. Les résultats de cette enquête, corrélés aux impressions de terrain, viennent conforter la nécessité d'un accompagnement par le CRAtb, les EMA ou les EMH dans l'immense majorité des cas.</div><div>Encourager et accompagner l'arrêt des BU, améliorer le dialogue avec les médecins traitants et maintenir le lien avec les équipes sur le terrain sont les premiers enseignements de ce programme régional.</div><div>Reste que la motivation est là, et c'est bien l'essentiel !</div><div>L'analyse quantitative débute et viendra, espérons-le, encourager les efforts déployés en région.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Pages S42-S43"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277274322500193X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les EHPAD sont un lieu stratégique dans la lutte contre l'antibiorésistance. Le Centre Régional en Antibiothérapie (CRAtb) porte sur la région un programme de bon usage des antibiotiques en EHPAD visant à améliorer les pratiques dans la prise en charge des infections urinaires, en ciblant particulièrement les paramédicaux. Les EHPAD volontaires désignent un référent ayant accès à l'ensemble des outils permettant de mettre en oeuvre le programme sur leur établissement. A deux ans du lancement, une enquête auprès des référents des EHPAD inscrits visait à étudier de manière quantitative l'avancée du programme et les freins potentiels.
Matériels et méthodes
Les référents des 159 EHPAD inscrits au programme ont reçu un questionnaire par mail en juin 2024 comprenant des questions sur les outils utilisés, les freins rencontrés et les besoins pour le bon déroulement du programme. Les réponses étaient recueillies sur un tableur excel et exprimées en moyenne et en pourcentage.
Résultats
Soixante-cinq réponses ont été recueillies soit un taux de réponse de 41% (65/159). Parmi les outils du programme, les affiches et les mémos d'antibiothérapie étaient utilisés par 78% (51/65) des référents. Les vidéos de formation étaient relayées par 34% (22/65) des répondants et la formation présentielle organisée dans près d'un quart des cas.
Un répondant sur 2 (32/65) déclarait avoir stoppé les bandelettes urinaires (BU) sur son établissement.
Le profil établissement, contenant des indicateurs de suivi, était utilisé par 32% (21/65) des répondants.
Des freins à la mise en oeuvre du programme étaient identifiés par 77% (50/65) des répondants. Le manque de temps, le turn-over des équipes et la présence d'autres objectifs prioritaires étaient les principaux freins, cités par 64% (32/50), 46% (23/50) et 38% (19/50) respectivement.
Le besoin prioritaire, exprimé par 70% (45/65) des répondants, était la formation, que ce soit celle des médecins généralistes ou celle des soignants de l'EHPAD, si possible avec l'appui d'un acteur extérieur (CRAtb, Equipe Multidisciplinaire en Antibiothérapie - EMA ou Equipe Mobile d'Hygiène - EMH).
Les répondants ont attribué la note moyenne de 7,32/10 au programme, le manque de temps étant là encore la principale raison d'une note inférieure à 7.
Conclusion
Autonomiser les référents était un doux rêve. Les résultats de cette enquête, corrélés aux impressions de terrain, viennent conforter la nécessité d'un accompagnement par le CRAtb, les EMA ou les EMH dans l'immense majorité des cas.
Encourager et accompagner l'arrêt des BU, améliorer le dialogue avec les médecins traitants et maintenir le lien avec les équipes sur le terrain sont les premiers enseignements de ce programme régional.
Reste que la motivation est là, et c'est bien l'essentiel !
L'analyse quantitative débute et viendra, espérons-le, encourager les efforts déployés en région.