L. Vieilledent , T. Fraisse , G. Gavazzi , C. Roubaud Baudron , V. Prendki , S. Diamantis , S. Gallien , J. Lanoix , A. Putot , S. Gaujard
{"title":"Enquête de pratique sur la pneumopathie d'inhalation du sujet âgé","authors":"L. Vieilledent , T. Fraisse , G. Gavazzi , C. Roubaud Baudron , V. Prendki , S. Diamantis , S. Gallien , J. Lanoix , A. Putot , S. Gaujard","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.074","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La pneumopathie d'inhalation ne fait pas l'objet de recommandation spécifique en France bien que survenant sur un terrain particulier. Dans ce contexte, un groupe de médecins se propose de rédiger prochainement ces premières recommandations. L'objectif de cette étude est de décrire les pratiques en France sur la prise en charge de la pneumopathie d'inhalation chez les personnes de plus de 75 ans hospitalisées ou institutionnalisées.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Une enquête de pratique a été menée de juin 2023 à novembre 2023. Un questionnaire rédigé a été diffusé à l'échelle nationale auprès de médecins hospitaliers ou travaillant en établissement médico-social. Vingt-huit questions portaient sur leurs pratiques du diagnostic à la prévention.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>452 médecins ont répondu, principalement des gériatres, infectiologues et généralistes. Les critères de diagnostic étaient consensuels : présence d'un épisode de vomissement, d'un trouble de la déglutition connu ou un antécédent de pneumopathie d'inhalation. Quatre-vingts pour cent (362/452) déclaraient prescrire un examen complémentaire : les examens d'imagerie arrivaient devant les examens de bactériologie (74% vs 19%). Ces examens étaient plus souvent prescrits par les médecins non-gériatres et exerçant en Centre Hospitalo Universitaire (CHU) . L'antibiothérapie de première intention ne faisait pas débat : amoxicilline acide clavulanique per os pour 82% (371/452) et intraveineuse pour 56% des médecins répondeurs. Cependant les gériatres prescrivaient davantage de métronidazole (22% vs 14%, p<0,05) et recouraient plus à la voie sous cutanée (34% vs 10%, p<0,05). Il existait une hétérogénéité importante concernant la prévention. Le test de dépistage des troubles de la déglutition le plus employé était le test à l'eau (92%). Ce dépistage était fait par des orthophonistes ( 50%), aides-soignants ou infirmiers (30%) et des médecins (30%) avec une variation selon la spécialité du répondeur et de son lieu d'exercice. La prise en charge alimentaire ainsi que les mesures de prévention secondaires variaient également selon ces deux paramètres. La mise à jeun était rapportée par 32% des médecins non-gériatres contre 23% des gériatres (p<0,05). Les moyens posturaux au repas (95%), la modification du traitement (68%) et les soins de bouche (66%) étaient les trois principales mesures proposées.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette enquête objective un consensus en termes de critères diagnostiques et d'antibiothérapie. Cependant, la prévention de l'inhalation et la prise en charge nutritionnelle étaient abordées très différemment entre les différents spécialistes et lieux d'exercice. Il semble donc pertinent de proposer des recommandations spécifiques à cette infection.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Page S37"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225001813","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La pneumopathie d'inhalation ne fait pas l'objet de recommandation spécifique en France bien que survenant sur un terrain particulier. Dans ce contexte, un groupe de médecins se propose de rédiger prochainement ces premières recommandations. L'objectif de cette étude est de décrire les pratiques en France sur la prise en charge de la pneumopathie d'inhalation chez les personnes de plus de 75 ans hospitalisées ou institutionnalisées.
Matériels et méthodes
Une enquête de pratique a été menée de juin 2023 à novembre 2023. Un questionnaire rédigé a été diffusé à l'échelle nationale auprès de médecins hospitaliers ou travaillant en établissement médico-social. Vingt-huit questions portaient sur leurs pratiques du diagnostic à la prévention.
Résultats
452 médecins ont répondu, principalement des gériatres, infectiologues et généralistes. Les critères de diagnostic étaient consensuels : présence d'un épisode de vomissement, d'un trouble de la déglutition connu ou un antécédent de pneumopathie d'inhalation. Quatre-vingts pour cent (362/452) déclaraient prescrire un examen complémentaire : les examens d'imagerie arrivaient devant les examens de bactériologie (74% vs 19%). Ces examens étaient plus souvent prescrits par les médecins non-gériatres et exerçant en Centre Hospitalo Universitaire (CHU) . L'antibiothérapie de première intention ne faisait pas débat : amoxicilline acide clavulanique per os pour 82% (371/452) et intraveineuse pour 56% des médecins répondeurs. Cependant les gériatres prescrivaient davantage de métronidazole (22% vs 14%, p<0,05) et recouraient plus à la voie sous cutanée (34% vs 10%, p<0,05). Il existait une hétérogénéité importante concernant la prévention. Le test de dépistage des troubles de la déglutition le plus employé était le test à l'eau (92%). Ce dépistage était fait par des orthophonistes ( 50%), aides-soignants ou infirmiers (30%) et des médecins (30%) avec une variation selon la spécialité du répondeur et de son lieu d'exercice. La prise en charge alimentaire ainsi que les mesures de prévention secondaires variaient également selon ces deux paramètres. La mise à jeun était rapportée par 32% des médecins non-gériatres contre 23% des gériatres (p<0,05). Les moyens posturaux au repas (95%), la modification du traitement (68%) et les soins de bouche (66%) étaient les trois principales mesures proposées.
Conclusion
Cette enquête objective un consensus en termes de critères diagnostiques et d'antibiothérapie. Cependant, la prévention de l'inhalation et la prise en charge nutritionnelle étaient abordées très différemment entre les différents spécialistes et lieux d'exercice. Il semble donc pertinent de proposer des recommandations spécifiques à cette infection.