A. Boutin , E. Canouï , C. Charlier , P. Burgel , N. Roche , J. Charpentier , R. Alarab , R. Batista , F. Chedhomme
{"title":"Bon usage de l'association ceftazidime/avibactam dans un CHU : analyse pharmaceutique de 18 mois de prescriptions","authors":"A. Boutin , E. Canouï , C. Charlier , P. Burgel , N. Roche , J. Charpentier , R. Alarab , R. Batista , F. Chedhomme","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.083","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L'association ceftazidime/avibactam (C/A) est un anti-infectieux utilisé en dernière ligne. Sa juste prescription permet de limiter l'émergence de résistances et préserver son efficacité.</div><div>L'objectif de ce travail était d'évaluer les pratiques et la pertinence des prescriptions de cet antibiotique dans notre établissement au regard des recommandations existantes.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Dans un CHU de 700 lits avec un centre de référence de la mucoviscidose, une analyse rétrospective des prescriptions de C/A du 1<sup>er</sup> janvier 2023 au 30 juin 2024 a été réalisée.</div><div>Pour chaque prescription, nous avons relevé : âge et sexe du patient, clairance rénale, posologie et durée de traitement, indication et documentation microbiologique, service prescripteur et guérison à 1 mois.</div><div>La prescription était définie comme adaptée si elle respectait les recommandations nationales et locales suivantes en termes de posologie et d'indication : infections à carbapénémase, infections à metallo-bêta-lactamase ou <em>Pseudomonas aeruginosa</em> résistant à la ceftazidime en association avec l'aztreonam et les infections listées dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Trente-huit prescriptions ont été analysées. L'âge moyen des patients était de 62 ans.</div><div>Les infections traitées étaient : pulmonaires (55%), urinaires (19%) et bactériémies (26%). Pour 81% des prescriptions, l'infection était documentée : <em>Pseudomonas aeruginosa</em> (48%), Entérobactérales (39%), <em>Burkholderia cepacia</em> (10%) et <em>Stenotrophomonas maltophilia</em> (3%).</div><div>La pneumologie et la réanimation médicale étaient les services prescripteurs pour 26% et 39% des ordonnances respectivement.</div><div>Sur la totalité des prescriptions, 37% (14/38) étaient adaptées (indication et posologie).</div><div>Un avis infectieux était retrouvé pour 12/38 (32%) des ordonnances. Pour 50% d'entre elles, la prescription était adaptée. 35% des prescriptions sans avis infectieux (35% en pneumologie et 57% réanimation médicale) répondaient à la juste prescription.</div><div>Trente jours après arrêt du traitement, le taux de décès était de 37%, celui de rechute de 24% et celui de guérison de 39%.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Une grande partie des prescriptions de C/A n'était pas adaptée en termes de posologie ou d'indication. Cet antibiotique de dernière ligne était fréquemment utilisé hors recommandation. Notre étude permet d'identifier deux sous populations, les patients atteints de mucoviscidose et ceux hospitalisés en réanimation. L'exemple de la mucoviscidose démontre, qu'en l'absence aujourd'hui d'AMM dans cette indication, des protocoles de prescription et des recommandations d'utilisation rédigés conjointement par des pneumologues spécialistes de cette pathologie, pharmaciens et infectiologues sont nécessaires.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Page S41"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225001904","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
L'association ceftazidime/avibactam (C/A) est un anti-infectieux utilisé en dernière ligne. Sa juste prescription permet de limiter l'émergence de résistances et préserver son efficacité.
L'objectif de ce travail était d'évaluer les pratiques et la pertinence des prescriptions de cet antibiotique dans notre établissement au regard des recommandations existantes.
Matériels et méthodes
Dans un CHU de 700 lits avec un centre de référence de la mucoviscidose, une analyse rétrospective des prescriptions de C/A du 1er janvier 2023 au 30 juin 2024 a été réalisée.
Pour chaque prescription, nous avons relevé : âge et sexe du patient, clairance rénale, posologie et durée de traitement, indication et documentation microbiologique, service prescripteur et guérison à 1 mois.
La prescription était définie comme adaptée si elle respectait les recommandations nationales et locales suivantes en termes de posologie et d'indication : infections à carbapénémase, infections à metallo-bêta-lactamase ou Pseudomonas aeruginosa résistant à la ceftazidime en association avec l'aztreonam et les infections listées dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM).
Résultats
Trente-huit prescriptions ont été analysées. L'âge moyen des patients était de 62 ans.
Les infections traitées étaient : pulmonaires (55%), urinaires (19%) et bactériémies (26%). Pour 81% des prescriptions, l'infection était documentée : Pseudomonas aeruginosa (48%), Entérobactérales (39%), Burkholderia cepacia (10%) et Stenotrophomonas maltophilia (3%).
La pneumologie et la réanimation médicale étaient les services prescripteurs pour 26% et 39% des ordonnances respectivement.
Sur la totalité des prescriptions, 37% (14/38) étaient adaptées (indication et posologie).
Un avis infectieux était retrouvé pour 12/38 (32%) des ordonnances. Pour 50% d'entre elles, la prescription était adaptée. 35% des prescriptions sans avis infectieux (35% en pneumologie et 57% réanimation médicale) répondaient à la juste prescription.
Trente jours après arrêt du traitement, le taux de décès était de 37%, celui de rechute de 24% et celui de guérison de 39%.
Conclusion
Une grande partie des prescriptions de C/A n'était pas adaptée en termes de posologie ou d'indication. Cet antibiotique de dernière ligne était fréquemment utilisé hors recommandation. Notre étude permet d'identifier deux sous populations, les patients atteints de mucoviscidose et ceux hospitalisés en réanimation. L'exemple de la mucoviscidose démontre, qu'en l'absence aujourd'hui d'AMM dans cette indication, des protocoles de prescription et des recommandations d'utilisation rédigés conjointement par des pneumologues spécialistes de cette pathologie, pharmaciens et infectiologues sont nécessaires.