H. Ernandes , S. Kaoual , S. Benzarti , S. Zelfani , S. Sallem , A. Bellaaj , S. Bouhalila Besbes , I. Kooli
{"title":"Évaluation des connaissances et des pratiques en matière de colonisation urinaire en médecine de ville","authors":"H. Ernandes , S. Kaoual , S. Benzarti , S. Zelfani , S. Sallem , A. Bellaaj , S. Bouhalila Besbes , I. Kooli","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.082","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le bon usage des anti-infectieux en ville est au coeur de la lutte contre l'antibiorésistance. Les colonisations urinaires définies par la présence d'une bactérie uropathogène isolée dans l'examen cytobactériologique des urines (ECBU) sans signes fonctionnels peuvent être à l'origine d'un mésusage des antibiotiques. L'objectif de cette étude était d'évaluer les connaissances et les pratiques en matière de colonisations urinaires en médecine de ville.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Un questionnaire en ligne était diffusé par E-mail aux médecins de ville du 01 septembre 2024 au 01 décembre 2024. Les questions intéressaient les caractéristiques des médecins participants, les indication de l'antibiothérapie au cours des colonisations urinaires, le choix de l'antibiothérapie probabiliste ainsi que les indications de l'ECBU de contrôle. La participation était volontaire et l'anonymat des participants était respecté.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons colligé 212 réponses. L'âge moyen des répondeurs était de 45 [27-59] ans. Les participants avaient moins de 5 ans d'expérience (53,3%, n=113), entre 5 et 10 ans d'expérience (40,6%, n=86) ou plus que 10 ans d'expérience (6,1%, n=13). Une antibiothérapie était indiquée à tort par les participants en cas de colonisation urinaire en pré-chirurgie orthopédique (42,9%, n=91), en pré-chirurgie abdominale (40,1%, n=85), chez le patient immunodéprimé (36,3%, n=77) et cas de grossesse au premier trimestre (36,3%, n=77). Une grossesse à partir du deuxième trimestre et un geste urologique étaient retenus comme indication thérapeutique par 94,3% (n=200) et 93,4% (n=198) des participants respectivement. Seuls 8,1% (n=17) indiquaient une antibiothérapie pour toute colonisation urinaire. Le choix de l'antibiothérapie probabiliste des colonisations urinaires était adéquat par fosfomycine-trométamol en dose unique dans 48,1% (n=102) des cas. Le reste des participants (51,9%, n=110) indiquaient un traitement probabiliste par fluoroquinolone (26,4%, n=56), céphalosporine de troisième génération (15,1%, n=32), amoxicilline-acide clavulanique (5,2%, n=11) ou pipéracilline/tazobactam (5,2%, n=11). En cas de colonisation urinaire traitée chez la femme enceinte, 53,3% (n=113) des participants indiquaient un ECBU huit à dix jours après la fin du traitement mais seuls 36,3% (n=77) indiquaient un ECBU mensuel.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude a mis en évidence des lacunes dans les connaissances et pratiques des médecins de ville en matière de colonisation urinaire soulignant la prescription fréquente d'antibiothérapie hors indication et un choix de molécules inadapté. Des programmes de formation continue et des outils d'aide à la prescription devraient être établis.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Pages S40-S41"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225001898","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le bon usage des anti-infectieux en ville est au coeur de la lutte contre l'antibiorésistance. Les colonisations urinaires définies par la présence d'une bactérie uropathogène isolée dans l'examen cytobactériologique des urines (ECBU) sans signes fonctionnels peuvent être à l'origine d'un mésusage des antibiotiques. L'objectif de cette étude était d'évaluer les connaissances et les pratiques en matière de colonisations urinaires en médecine de ville.
Matériels et méthodes
Un questionnaire en ligne était diffusé par E-mail aux médecins de ville du 01 septembre 2024 au 01 décembre 2024. Les questions intéressaient les caractéristiques des médecins participants, les indication de l'antibiothérapie au cours des colonisations urinaires, le choix de l'antibiothérapie probabiliste ainsi que les indications de l'ECBU de contrôle. La participation était volontaire et l'anonymat des participants était respecté.
Résultats
Nous avons colligé 212 réponses. L'âge moyen des répondeurs était de 45 [27-59] ans. Les participants avaient moins de 5 ans d'expérience (53,3%, n=113), entre 5 et 10 ans d'expérience (40,6%, n=86) ou plus que 10 ans d'expérience (6,1%, n=13). Une antibiothérapie était indiquée à tort par les participants en cas de colonisation urinaire en pré-chirurgie orthopédique (42,9%, n=91), en pré-chirurgie abdominale (40,1%, n=85), chez le patient immunodéprimé (36,3%, n=77) et cas de grossesse au premier trimestre (36,3%, n=77). Une grossesse à partir du deuxième trimestre et un geste urologique étaient retenus comme indication thérapeutique par 94,3% (n=200) et 93,4% (n=198) des participants respectivement. Seuls 8,1% (n=17) indiquaient une antibiothérapie pour toute colonisation urinaire. Le choix de l'antibiothérapie probabiliste des colonisations urinaires était adéquat par fosfomycine-trométamol en dose unique dans 48,1% (n=102) des cas. Le reste des participants (51,9%, n=110) indiquaient un traitement probabiliste par fluoroquinolone (26,4%, n=56), céphalosporine de troisième génération (15,1%, n=32), amoxicilline-acide clavulanique (5,2%, n=11) ou pipéracilline/tazobactam (5,2%, n=11). En cas de colonisation urinaire traitée chez la femme enceinte, 53,3% (n=113) des participants indiquaient un ECBU huit à dix jours après la fin du traitement mais seuls 36,3% (n=77) indiquaient un ECBU mensuel.
Conclusion
Notre étude a mis en évidence des lacunes dans les connaissances et pratiques des médecins de ville en matière de colonisation urinaire soulignant la prescription fréquente d'antibiothérapie hors indication et un choix de molécules inadapté. Des programmes de formation continue et des outils d'aide à la prescription devraient être établis.