B. Bonnet , B. Schreck , A. Soria , M. Cavellec , E. Paredes , S. Bouchez , S. Bobet , C. Biron
{"title":"CHEMVIH :Etude sur la pratique du Chemsex chez les patients vivant avec le VIH suivis dans un service des Maladies Infectieuses et Tropicales","authors":"B. Bonnet , B. Schreck , A. Soria , M. Cavellec , E. Paredes , S. Bouchez , S. Bobet , C. Biron","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.020","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le chemsex est un fait social; la contamination par le VIH est à la fois une conséquence et un facteur de risque de pratique du chemsex.</div><div>L'objectif principal de l'étude est de déterminer la prévalence, les caractéristiques des PVVIH chemsexeurs suivis dans l'unité, et de décrire le phénomène afin d'optimiser la prise en charge.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Etude monocentrique, observationnelle transversale, menée sur les PVVIH consultants sur 8 mois sur leurs pratiques via un auto-questionnaire remis lors de la consultation médicale.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total 1022 réponses exploitées (42% de la file active), 727 (72%) hommes, de 51 ans; <strong>143 (14%) des répondants ont déclaré pratiquer du chemsex .</strong> La population de chemsexeurs est significativement masculine 137 (96%), HSH:122 (86%), célibataire, ayant fait des études supérieures et un emploi. Il existe pour 30 (33%) un ATCD de traitement de dysfonction érectile; pour 80 (60%) de dépression, trouble anxieux, TDAH; et 24 (17%) une addiction au drogues et 22 (16%) au sexe. Les produits les plus consommés sont les cathinones de synthèse, le GHB, la cocaïne; 44 d'entre eux (30%) consomment plusieurs fois par mois. Les motivations principales sont une sexualité plus épanouie, l'accès à de nouvelles pratiques et l'amélioration des performances sexuelles.</div><div>Le chemsex a favorisé la prise d'anxiolytiques ou antidépresseurs pour 49 (36%) et 80(60%) déclarent des pratiques plus à risques, plus de partenaires et le préservatif n'est jamais ou parfois utilisé pour 110 (82%). Ils sont 67 (50 %) à être satisfaits de leur pratique et 115 (86.5%) déclarent avoir du sexe sans produits. Le slam a déjà été pratiqué pour 57 d'entre eux soit 41.6%. Le chemsex est assez ou très impactant sur leur épanouissement sexuel pour 46 (30 /55% si slam) mais l'impact est négatif <strong>pour</strong> 48 (67%) d'entre eux (vs 31/79.5% si slam).</div><div>Pour 14 (10%) (10 /17.5% si slam), il a favorisé du sexe non consenti. Pour 80 (70%), cette pratique est problématique sur leur santé et leur vie, elle l'est devenue en moins d'un an pour 40 (57%) mais elle n'a pas eu d'incidence sur leur prise de traitement VIH ou leur suivi; 33 (23%) déclarent plus d'IST. Ils sont 80 (65%) à souhaiter arrêter le chemsex (43 ont déjà essayé et en ont déjà parlé à un soignant et 39 (31%) pensent avoir besoin d'aide; 788 (88,6%) des non chemsexeurs n'a pas envie de tester. Une enquête a été menée auprès des médecins et IDE: ils ont évalué positivement l'étude qui a permis d'aborder plus systématiquement la question avec les patients, d'y être plus sensibles et a donc eu un impact sur leur pratique.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L'étude a permis de décrire la population PVVIH pratiquant le chemsex dans une unité de suivi, aux patients de s'exprimer, et aux soignants d'y être plus sensibles.</div><div>Il est important d'améliorer le repérage des patients fragiles et leur accompagnement dans les soins qui sont pour la plupart d'entre eux demandeurs d'arrêt si ils pratiquent le chemsex.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Page S10"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225001278","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le chemsex est un fait social; la contamination par le VIH est à la fois une conséquence et un facteur de risque de pratique du chemsex.
L'objectif principal de l'étude est de déterminer la prévalence, les caractéristiques des PVVIH chemsexeurs suivis dans l'unité, et de décrire le phénomène afin d'optimiser la prise en charge.
Matériels et méthodes
Etude monocentrique, observationnelle transversale, menée sur les PVVIH consultants sur 8 mois sur leurs pratiques via un auto-questionnaire remis lors de la consultation médicale.
Résultats
Au total 1022 réponses exploitées (42% de la file active), 727 (72%) hommes, de 51 ans; 143 (14%) des répondants ont déclaré pratiquer du chemsex . La population de chemsexeurs est significativement masculine 137 (96%), HSH:122 (86%), célibataire, ayant fait des études supérieures et un emploi. Il existe pour 30 (33%) un ATCD de traitement de dysfonction érectile; pour 80 (60%) de dépression, trouble anxieux, TDAH; et 24 (17%) une addiction au drogues et 22 (16%) au sexe. Les produits les plus consommés sont les cathinones de synthèse, le GHB, la cocaïne; 44 d'entre eux (30%) consomment plusieurs fois par mois. Les motivations principales sont une sexualité plus épanouie, l'accès à de nouvelles pratiques et l'amélioration des performances sexuelles.
Le chemsex a favorisé la prise d'anxiolytiques ou antidépresseurs pour 49 (36%) et 80(60%) déclarent des pratiques plus à risques, plus de partenaires et le préservatif n'est jamais ou parfois utilisé pour 110 (82%). Ils sont 67 (50 %) à être satisfaits de leur pratique et 115 (86.5%) déclarent avoir du sexe sans produits. Le slam a déjà été pratiqué pour 57 d'entre eux soit 41.6%. Le chemsex est assez ou très impactant sur leur épanouissement sexuel pour 46 (30 /55% si slam) mais l'impact est négatif pour 48 (67%) d'entre eux (vs 31/79.5% si slam).
Pour 14 (10%) (10 /17.5% si slam), il a favorisé du sexe non consenti. Pour 80 (70%), cette pratique est problématique sur leur santé et leur vie, elle l'est devenue en moins d'un an pour 40 (57%) mais elle n'a pas eu d'incidence sur leur prise de traitement VIH ou leur suivi; 33 (23%) déclarent plus d'IST. Ils sont 80 (65%) à souhaiter arrêter le chemsex (43 ont déjà essayé et en ont déjà parlé à un soignant et 39 (31%) pensent avoir besoin d'aide; 788 (88,6%) des non chemsexeurs n'a pas envie de tester. Une enquête a été menée auprès des médecins et IDE: ils ont évalué positivement l'étude qui a permis d'aborder plus systématiquement la question avec les patients, d'y être plus sensibles et a donc eu un impact sur leur pratique.
Conclusion
L'étude a permis de décrire la population PVVIH pratiquant le chemsex dans une unité de suivi, aux patients de s'exprimer, et aux soignants d'y être plus sensibles.
Il est important d'améliorer le repérage des patients fragiles et leur accompagnement dans les soins qui sont pour la plupart d'entre eux demandeurs d'arrêt si ils pratiquent le chemsex.