Dépistage des infections sexuellement transmissibles à trois sites versus un site unique chez les femmes hétérosexuelles: étude multicentrique SIST'RS

T. Prazuck , G. Le Moal , A. Ursenbach , C. Michau , P. Perfezou , F. Bisio , J. Effa , A. Beby-Defaux , L. Hocqueloux , G. Beraud
{"title":"Dépistage des infections sexuellement transmissibles à trois sites versus un site unique chez les femmes hétérosexuelles: étude multicentrique SIST'RS","authors":"T. Prazuck ,&nbsp;G. Le Moal ,&nbsp;A. Ursenbach ,&nbsp;C. Michau ,&nbsp;P. Perfezou ,&nbsp;F. Bisio ,&nbsp;J. Effa ,&nbsp;A. Beby-Defaux ,&nbsp;L. Hocqueloux ,&nbsp;G. Beraud","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.04.024","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Neisseria gonorrhoeae (NG) et Chlamydia trachomatis (CT) sont des infections sexuellement transmissibles (IST) fréquentes et souvent asymptomatiques en sites extragénitaux, en particulier chez les femmes. Alors que le dépistage extragénital est systématique chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), il repose chez les femmes sur l'anamnèse des pratiques sexuelles et reste peu pratiqué. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'intérêt d'un dépistage systématique à trois sites (oral, anal, vaginal) versus un dépistage vaginal seul chez des femmes hétérosexuelles consultant dans des centres de dépistage gratuits en France.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Cette étude prospective multicentrique s'est déroulée dans sept centres français entre avril 2023 et septembre 2024. Les participantes (≥18 ans) ont été incluses indépendamment de leur symptomatologie et ont fourni trois prélèvements (auto-prélèvement anal et vaginal, prélèvement oropharyngé par un clinicien ou auto-prélevé selon le centre). L'analyse des échantillons a été réalisée par PCR multiplexe (Allplex STI Essential Assay, Seegene). Les analyses statistiques ont comparé les prévalences selon les sites de prélèvement et identifié les facteurs de risque d'IST par régressions logistiques univariées et multivariées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 1 498 femmes ont été incluses (âge médian: 23,7 ans, IQR: 21,3–28,6). Près de 92,3 % des participantes déclaraient pratiquer le sexe oral, 32,7 % le sexe anal, et 5,9 % n'avaient eu que des rapports vaginaux. Le dépistage a révélé des taux de positivité de NG de 1,1 % (oral), 1,4 % (vaginal) et 1,6 % (anal), et de CT de 2,5 % (oral), 9,2 % (vaginal) et 7,9 % (anal). La prévalence des IST en ne testant que le site vaginal était de 10,1 %, contre 13,8 % avec un dépistage à trois sites (+36,7 %, p&lt;0,001).</div><div>Spécifiquement, le dépistage de CT a permis d'augmenter la détection de 34,8 % (9,2 % à 12,4 %, p&lt;0,001) et celui de NG de 71,4 % (1,4 % à 2,4 %, p=0,008). Parmi les infections détectées, 16 % étaient uniquement présentes aux sites extragénitaux et auraient été manquées par un dépistage vaginal seul. La positivité rectale était équivalente chez les femmes déclarant ou non des pratiques anales (9,3 % vs. 8,6 %, p=0,888), suggérant soit une transmission passive, soit une sous-déclaration des pratiques sexuelles.</div><div>Les femmes symptomatiques (14,8 % des cas) présentaient principalement des signes vaginaux (96,4 %), alors que les symptômes oraux et anaux étaient plus rares (4,5 % et 4,1 %). Cependant, 87,6 % des femmes ayant une IST étaient asymptomatiques, soulignant l'intérêt du dépistage systématique. Lorsque NG était détecté vaginalement, 100 % des femmes étaient symptomatiques, contre seulement 25 % pour NG pharyngé et 16,7 % pour NG anal.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le dépistage à trois sites améliore significativement la détection des IST par rapport à un dépistage vaginal unique, en identifiant des infections qui seraient autrement non diagnostiquées. L'importance des infections asymptomatiques, notamment extragénitales, plaide pour un dépistage élargi et non uniquement basé sur l'anamnèse des pratiques</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 2","pages":"Page S12"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-05-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S277274322500131X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

Neisseria gonorrhoeae (NG) et Chlamydia trachomatis (CT) sont des infections sexuellement transmissibles (IST) fréquentes et souvent asymptomatiques en sites extragénitaux, en particulier chez les femmes. Alors que le dépistage extragénital est systématique chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), il repose chez les femmes sur l'anamnèse des pratiques sexuelles et reste peu pratiqué. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'intérêt d'un dépistage systématique à trois sites (oral, anal, vaginal) versus un dépistage vaginal seul chez des femmes hétérosexuelles consultant dans des centres de dépistage gratuits en France.

Matériels et méthodes

Cette étude prospective multicentrique s'est déroulée dans sept centres français entre avril 2023 et septembre 2024. Les participantes (≥18 ans) ont été incluses indépendamment de leur symptomatologie et ont fourni trois prélèvements (auto-prélèvement anal et vaginal, prélèvement oropharyngé par un clinicien ou auto-prélevé selon le centre). L'analyse des échantillons a été réalisée par PCR multiplexe (Allplex STI Essential Assay, Seegene). Les analyses statistiques ont comparé les prévalences selon les sites de prélèvement et identifié les facteurs de risque d'IST par régressions logistiques univariées et multivariées.

Résultats

Au total, 1 498 femmes ont été incluses (âge médian: 23,7 ans, IQR: 21,3–28,6). Près de 92,3 % des participantes déclaraient pratiquer le sexe oral, 32,7 % le sexe anal, et 5,9 % n'avaient eu que des rapports vaginaux. Le dépistage a révélé des taux de positivité de NG de 1,1 % (oral), 1,4 % (vaginal) et 1,6 % (anal), et de CT de 2,5 % (oral), 9,2 % (vaginal) et 7,9 % (anal). La prévalence des IST en ne testant que le site vaginal était de 10,1 %, contre 13,8 % avec un dépistage à trois sites (+36,7 %, p<0,001).
Spécifiquement, le dépistage de CT a permis d'augmenter la détection de 34,8 % (9,2 % à 12,4 %, p<0,001) et celui de NG de 71,4 % (1,4 % à 2,4 %, p=0,008). Parmi les infections détectées, 16 % étaient uniquement présentes aux sites extragénitaux et auraient été manquées par un dépistage vaginal seul. La positivité rectale était équivalente chez les femmes déclarant ou non des pratiques anales (9,3 % vs. 8,6 %, p=0,888), suggérant soit une transmission passive, soit une sous-déclaration des pratiques sexuelles.
Les femmes symptomatiques (14,8 % des cas) présentaient principalement des signes vaginaux (96,4 %), alors que les symptômes oraux et anaux étaient plus rares (4,5 % et 4,1 %). Cependant, 87,6 % des femmes ayant une IST étaient asymptomatiques, soulignant l'intérêt du dépistage systématique. Lorsque NG était détecté vaginalement, 100 % des femmes étaient symptomatiques, contre seulement 25 % pour NG pharyngé et 16,7 % pour NG anal.

Conclusion

Le dépistage à trois sites améliore significativement la détection des IST par rapport à un dépistage vaginal unique, en identifiant des infections qui seraient autrement non diagnostiquées. L'importance des infections asymptomatiques, notamment extragénitales, plaide pour un dépistage élargi et non uniquement basé sur l'anamnèse des pratiques
异性恋女性的性传播感染检测:多中心SIST'RS研究
淋病奈瑟菌(NG)和沙眼衣原体(CT)是常见的性传播感染(STIs),通常在生殖器外部位无症状,特别是在妇女中。虽然在男男性行为者(MSM)中,体外筛查是常规的,但在女性中,这种筛查依赖于性行为的历史,很少使用。本研究的目的是评估在三个部位(口腔、肛门和阴道)进行常规筛查与在法国免费筛查中心咨询的异性恋女性单独进行阴道筛查的好处。这项多中心前瞻性研究于2023年4月至2024年9月期间在法国的7个中心进行。参与者(≥18岁)独立于其症状进行了纳入,并进行了三次抽样(肛门和阴道自检、临床医生口咽自检或中心自检)。样品分析采用多路PCR (Allplex STI Essential Assay, Seegene)进行。统计分析比较了不同采集地点的流行率,并通过单变量和多变量逻辑回归确定了性传播感染的风险因素。结果共有1498名女性(中位年龄:23.7岁,智商:21.3 - 28.6)。近92.3%的参与者报告口交,32.7%报告肛交,5.9%报告只发生过阴道性交。筛查显示NG阳性率为1.1%(口服)、1.4%(阴道)和1.6%(肛门),CT阳性率为2.5%(口服)、9.2%(阴道)和7.9%(肛门)。仅阴道部位检测的性传播感染流行率为10.1%,而三点检测的性传播感染流行率为13.8%(+ 36.7%,0.001)。具体来说,CT筛查的检出率提高了34.8% (9.2% - 12.4%,p= 0.001), NG筛查的检出率提高了71.4% (1.4% - 2.4%,p= 0.008)。在检测到的感染中,16%只发生在生殖器外部位,仅阴道筛查就会遗漏。报告或未报告肛交行为的女性的直肠阳性率相同(9.3% vs 8.6%, p= 0.888),表明要么是被动传播,要么是性行为未报告。有症状的女性(14.8%)主要表现为阴道症状(96.4%),而口腔和肛门症状较少见(4.5%和4.1%)。然而,87.6%的性传播感染妇女没有症状,这突出了常规筛查的重要性。当阴道检测到NG时,100%的女性有症状,相比之下,咽部只有25%,肛门只有16.7%。结论:与单一阴道筛查相比,三点性传播感染检测显著提高了性传播感染检测,因为它识别了本来无法诊断的感染。无症状感染,特别是生殖器外感染的重要性要求扩大筛查范围,而不仅仅是根据过去的做法。
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