Efficacité de l’augmentation de dose du mépolizumab de 100 à 300 mg/mois en cas de réponse insuffisance au cours de la granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA)
F. Pallotti , P. Bonniaud , S. Perrine , S. Habib Maillard , A. Perier , A. Deroux , M. Julie , A. Néel , C. Rousselin , R. Seror , T. Camille , E. Crickx , P. Blanche , A.C. Billet , X. Puéchal , L. Guillevin , B. Terrier
{"title":"Efficacité de l’augmentation de dose du mépolizumab de 100 à 300 mg/mois en cas de réponse insuffisance au cours de la granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA)","authors":"F. Pallotti , P. Bonniaud , S. Perrine , S. Habib Maillard , A. Perier , A. Deroux , M. Julie , A. Néel , C. Rousselin , R. Seror , T. Camille , E. Crickx , P. Blanche , A.C. Billet , X. Puéchal , L. Guillevin , B. Terrier","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.043","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Entre 30 % et 50 % des patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA) présentent un asthme et/ou une atteinte ORL corticodépendants, les exposant aux effets secondaires liés à des doses élevées cumulées de glucocorticoïdes. L’étude MENSA de 2014 a démontré l’efficacité d’un anticorps monoclonal anti-IL5, le mépolizumab, à la dose de 100<!--> <!-->mg/mois pour le traitement de l’asthme sévère corticodépendant. 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Abstract
Introduction
Entre 30 % et 50 % des patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA) présentent un asthme et/ou une atteinte ORL corticodépendants, les exposant aux effets secondaires liés à des doses élevées cumulées de glucocorticoïdes. L’étude MENSA de 2014 a démontré l’efficacité d’un anticorps monoclonal anti-IL5, le mépolizumab, à la dose de 100 mg/mois pour le traitement de l’asthme sévère corticodépendant. En 2017, l’étude MIRRA a démontré l’efficacité du mépolizumab dans la GEPA à la dose de 300 mg/mois, conduisant à l’obtention de l’AMM en 2022. Ainsi, selon la période d’accès au mépolizumab, les patients ont pu recevoir une dose de 100 mg/mois ou 300 mg/mois. En cas de réponse insuffisante au mépolizumab à 100 mg/mois, la question d’une augmentation de la dose ou d’un changement de stratégie thérapeutique se pose. Cette étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’augmentation de la dose de mépolizumab chez des patients atteints de GEPA insuffisamment contrôlés sous 100 mg/mois.
Matériels et méthodes
Nous avons conduit une étude rétrospective multicentrique nationale incluant des patients qui répondaient aux critères de classification ACR/EULAR 2022 pour la GEPA, traités par mepolizumab à la dose de 100 mg/mois mais nécessitaient une augmentation de dose en raison d’une réponse insuffisante. Après augmentation de dose, la réponse complète était définie par un score BVAS de 0 et une dose de prednisone ≤ 4 mg/jour. La réponse partielle était définie par les mêmes critères, mais avec une dose de prednisone ≥ 5 mg/jour.
Résultats
Nous avons inclus 27 patients, d’un âge médian 50 ans [IQR 38–57], dont 29,6 % étaient des femmes. Au diagnostic de GEPA, 25 patients (92,6 %) présentaient un asthme, 24 (88,9 %) une atteinte ORL, 9 (33,3 %) des infiltrats pulmonaires, 8 (29,6 %) une atteinte cardiaque et 5 (18,5 %) une neuropathie périphérique. Le taux médian d’éosinophiles était de 2550/mm3 [IQR 1320–6350], et 7 patients (25,9 %) présentaient des ANCA anti-MPO.
Le mepolizumab à 100 mg/mois, introduit après un délai médian de 24 mois [IQR 9,6–77], avait été prescrit pour un mauvais contrôle de l’asthme chez 23 patients (85,2 %), une atteinte ORL chez 10 (37 %) et des manifestations de vascularite chez 3 (11,1 %). Après une durée médiane de 17,2 mois [IQR 6,9–34], le traitement était jugé insuffisant en raison d’un mauvais contrôle de l’asthme dans 23 cas (85,1 %) ou de l’atteinte ORL dans 12 cas (44,4 %), d’une poussée de vascularite chez 4 patients (14,8 %) et d’un niveau de corticodépendance ≥ 5 mg/jour chez 22 patients (81,5 %). La dose de mepolizumab était alors augmentée à 300 mg/mois chez 26 patients et à 200 mg/mois chez un patient.
Après une durée médiane de suivi de 21,3 mois [IQR 8,6–33] suite à l’augmentation de dose, 7 patients (25,9 %) ont atteint une réponse complète et 2 patients (7,4 %) une réponse partielle, dans un délai médian de 3 mois [IQR 3–8] et 6 mois [IQR 4,5–7,5] respectivement. L’augmentation de dose de mépolizumab s’est avérée inefficace chez 18 patients (66,7 %), après un délai médian de 6,1 mois [IQR 4,1–10,6]. L’échec était principalement dû à la persistance d’un mauvais contrôle de l’asthme chez 15 patients (83,3 %) et/ou des manifestations ORL chez 11 (61,1 %), et 1 cas (5,5 %) de poussées de vascularite. Le niveau de corticodépendance médian en cas d’échec était estimé à 7,25 mg/jour [IQR 5–10].
Cinq patients (27,8 %) ont nécessité l’ajout d’une immunosuppression systémique associée par du rituximab dans 2 cas, du méthotrexate dans 2 cas et de l’azathioprine dans un cas. Le mepolizumab a été interrompu chez 8 patients (29,6 %) et a été remplacé par du benralizumab dans 3 cas, du dupilumab dans 2 cas, du tezepelumab seul dans un cas, et en association avec le benralizumab dans un autre cas après échec du benralizumab seul. Aucun décès n’a été rapporté au cours du suivi.
Conclusion
Chez les patients atteints de GEPA présentant une réponse insuffisante au mépolizumab à la dose de 100 mg/mois, l’augmentation de dose à 300 mg/mois a permis une réponse complète chez environ un quart des patients, mais s’est révélée inefficace dans deux tiers des cas.
期刊介绍:
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