M. Caretti , V. Carado , L. Desbois , M.H. Aubriot-Lorton , J.F. Emile , J. Haroche , S. Audia , B. Bonnotte , G. Jeudy , J. Razanamahery
{"title":"Caractéristiques cliniques et moléculaires des atteintes cutanées dans les histiocytoses de l’adulte","authors":"M. Caretti , V. Carado , L. Desbois , M.H. Aubriot-Lorton , J.F. Emile , J. Haroche , S. Audia , B. Bonnotte , G. Jeudy , J. Razanamahery","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.013","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les histiocytoses sont un groupe de maladies clonales caractérisées par une infiltration tissulaire d’histiocytes CD68+ présentant des mutations somatiques activant la voie MAP-kinase. Leur présentation clinique est hétérogène selon l’étendue et l’agressivité de la maladie. Ces dernières sont associées au statut mutationnel, notamment à la mutation <em>BRAFV600E</em>. Théoriquement, les histiocytoses peuvent toucher tous les organes, y compris la peau. Les lésions cutanées sont bien documentées dans plusieurs formes d’histiocytoses chez l’adulte (par exemple, l’histiocytose à cellules de Langerhans (HCL), la maladie d’Erdheim-Chester (MEC), la maladie de Rosai-Dorfman (MRD), l’histiocytose à cellules indéterminée (HCI) ou la xanthogranulome juvénile (XGJ)). Cependant, ces lésions ont été rapportées séparément, et l’objectif de cette étude est de décrire l’épidémiologie, les caractéristiques cliniques et moléculaires des patients présentant des lésions cutanées dans une cohorte d’histiocytoses adultes.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons extrait les données de patients adultes atteints d’histiocytose suivis au Centre Hospitalier Universitaire de Dijon entre 2015 et 2024, en comparant leurs caractéristiques selon la présence ou l’absence d’atteinte cutanée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi 45 patients adultes (17 HCL, 14 MEC, 6 MRD, 3 formes mixtes MEC/HCL, 3 HCI et 2 XGJ), 17 (38 %) présentaient une atteinte cutanée. Ces patients étaient plus fréquemment des femmes (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11). À l’apparition de l’histiocytose, les patients avec des lésions cutanées étaient plus âgés (âge moyen : 68 ans, IQR [49–76] vs. 53 [26–67] ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,05). Ils présentaient également plus fréquemment une HCI (3/17 vs. 0/28 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04) et moins fréquemment une MEC (2/17 vs. 12/28 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04). Chez ces patients, l’histiocytose était aussi plus limitée (nombre moyen d’organes atteints : 1,47 vs. 2,42 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0365), avec notamment moins de lésions osseuses (7/17 vs. 22/28 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) et périrénales (0/17 vs. 11/28 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01). Concernant le statut mutationnel, les patients avec une atteinte cutanée avait une tendance à avoir des délétions de BRAF (3/17 vs. 0/28 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,06).</div><div>Par la suite, nous avons approfondi les caractéristiques des patients avec des lésions cutanées (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17). Aucune différence n’a été observée concernant la fréquence des types élémentaires de lésions dermatologiques ou le statut mutationnel. Cependant, les patients présentant des lésions cutanées unicentriques avaient plus fréquemment des lésions localisées sur le tronc (3/7 vs. 3/10 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0498) et le cou (5/7 vs. 0/10 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,00034).</div><div>La présence d’une atteinte cutanée n’avait aucun impact sur le risque de récidive ni sur la survie globale.</div><div>Fait intéressant, une analyse de régression multiple a montré une corrélation négative entre l’atteinte cutanée et la MEC (OR : −3,733, IC 95 % [−7,38 à −1,28] ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les lésions cutanées sont fréquentes chez les adultes atteints d’histiocytose, touchant principalement des patients âgés avec une maladie limitée et localisée au cou et au tronc. Néanmoins, ces lésions restent rares chez les patients atteints de MEC.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A68-A69"},"PeriodicalIF":0.9000,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866325000943","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les histiocytoses sont un groupe de maladies clonales caractérisées par une infiltration tissulaire d’histiocytes CD68+ présentant des mutations somatiques activant la voie MAP-kinase. Leur présentation clinique est hétérogène selon l’étendue et l’agressivité de la maladie. Ces dernières sont associées au statut mutationnel, notamment à la mutation BRAFV600E. Théoriquement, les histiocytoses peuvent toucher tous les organes, y compris la peau. Les lésions cutanées sont bien documentées dans plusieurs formes d’histiocytoses chez l’adulte (par exemple, l’histiocytose à cellules de Langerhans (HCL), la maladie d’Erdheim-Chester (MEC), la maladie de Rosai-Dorfman (MRD), l’histiocytose à cellules indéterminée (HCI) ou la xanthogranulome juvénile (XGJ)). Cependant, ces lésions ont été rapportées séparément, et l’objectif de cette étude est de décrire l’épidémiologie, les caractéristiques cliniques et moléculaires des patients présentant des lésions cutanées dans une cohorte d’histiocytoses adultes.
Patients et méthodes
Nous avons extrait les données de patients adultes atteints d’histiocytose suivis au Centre Hospitalier Universitaire de Dijon entre 2015 et 2024, en comparant leurs caractéristiques selon la présence ou l’absence d’atteinte cutanée.
Résultats
Parmi 45 patients adultes (17 HCL, 14 MEC, 6 MRD, 3 formes mixtes MEC/HCL, 3 HCI et 2 XGJ), 17 (38 %) présentaient une atteinte cutanée. Ces patients étaient plus fréquemment des femmes (n = 11). À l’apparition de l’histiocytose, les patients avec des lésions cutanées étaient plus âgés (âge moyen : 68 ans, IQR [49–76] vs. 53 [26–67] ; p = 0,05). Ils présentaient également plus fréquemment une HCI (3/17 vs. 0/28 ; p = 0,04) et moins fréquemment une MEC (2/17 vs. 12/28 ; p = 0,04). Chez ces patients, l’histiocytose était aussi plus limitée (nombre moyen d’organes atteints : 1,47 vs. 2,42 ; p = 0,0365), avec notamment moins de lésions osseuses (7/17 vs. 22/28 ; p = 0,02) et périrénales (0/17 vs. 11/28 ; p = 0,01). Concernant le statut mutationnel, les patients avec une atteinte cutanée avait une tendance à avoir des délétions de BRAF (3/17 vs. 0/28 ; p = 0,06).
Par la suite, nous avons approfondi les caractéristiques des patients avec des lésions cutanées (n = 17). Aucune différence n’a été observée concernant la fréquence des types élémentaires de lésions dermatologiques ou le statut mutationnel. Cependant, les patients présentant des lésions cutanées unicentriques avaient plus fréquemment des lésions localisées sur le tronc (3/7 vs. 3/10 ; p = 0,0498) et le cou (5/7 vs. 0/10 ; p = 0,00034).
La présence d’une atteinte cutanée n’avait aucun impact sur le risque de récidive ni sur la survie globale.
Fait intéressant, une analyse de régression multiple a montré une corrélation négative entre l’atteinte cutanée et la MEC (OR : −3,733, IC 95 % [−7,38 à −1,28] ; p = 0,01).
Conclusion
Les lésions cutanées sont fréquentes chez les adultes atteints d’histiocytose, touchant principalement des patients âgés avec une maladie limitée et localisée au cou et au tronc. Néanmoins, ces lésions restent rares chez les patients atteints de MEC.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.