Facteurs prédictifs de mutation précoce en service de soins intensifs et réanimation chez les patients hospitalisés en médecine de façon non programmé en aval des urgences
A. Perdon , J. Goutte , G. Thiery , A. Viallon , A. Lombard , B. Gramont
{"title":"Facteurs prédictifs de mutation précoce en service de soins intensifs et réanimation chez les patients hospitalisés en médecine de façon non programmé en aval des urgences","authors":"A. Perdon , J. Goutte , G. Thiery , A. Viallon , A. Lombard , B. Gramont","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.022","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les patients se présentant au service des urgences (SU) pour une affection médicale aiguë grave sont directement transférés en service de soins intensifs-réanimation (SIR). En l’absence de signes de gravité, les patients nécessitant une hospitalisation sont transférés vers une unité de médecine conventionnelle d’aval des urgences. Toutefois, certains patients sans signes de gravité initiaux au SU peuvent s’aggraver peu de temps après leur admission en service de médecine. L’objectif de notre étude était d’étudier les facteurs de risques prédictifs d’un transfert en SIR chez ces patients d’aval des urgences dans les 72<!--> <!-->heures suivant leur admission.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude observationnelle, rétrospective, cas-témoins (2/1) et monocentrique au CHU de Saint-Étienne incluant tous les patients hospitalisés en SIR à partir des services de Médecine polyvalente, Médecine interne et Pneumologie après un passage au SU. Les données ont été recueillies grâce au dossier médical informatisé des patients.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>De janvier 2022 à décembre 2023, 2100 patients ont été hospitalisés en Médecine polyvalente, Médecine interne ou Pneumologie. L’âge moyen des patients était similaire chez les cas et les témoins avec une moyenne à 65 ans [17–86] avec une prédominance masculine. On ne trouvait pas de différence significative entre les deux groupes en termes d’antécédents ou de traitements habituels. Il n’y avait pas non plus de différence significative concernant les scores de fragilité.</div><div>Au total, 41 patients ont été transférés en SIR dans les 72<!--> <!-->heures suivant leur admission. Ce transfert s’effectue principalement dans les 24 premières heures avec une moyenne à 21,1<!--> <!-->heures.</div><div>Leur motif d’hospitalisation était principalement une affection respiratoire (pneumopathie, exacerbation de BPCO). Les patients transférés en SIR l’étaient pour un motif de surveillance rapprochée dans 41,5 % des cas, ainsi que pour la prise en charge d’un état de détresse respiratoire aiguë (41,5 %). Sur les 41 patients, 23 ont été transférés pour une défaillance respiratoire. Ces transferts en SIR se font dans 90 % des cas en journée.</div><div>Lors de leur prise en charge au SU, l’élévation du score de qSOFA (OR 3,58 [1,20–11,64], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,025), l’utilisation d’une oxygénothérapie (OR 8,31 [2,81–18,13], <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et la nécessité d’un recontrôle biologique précoce (OR 7,58 [1,79–38,70], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,009) étaient des facteurs de risque de transfert précoce. D’autres critères comme l’âge, la fréquence respiratoire initiale, la lactatémie, la lymphopénie et l’élévation des transaminases sont également importants à prendre en compte.</div><div>À leur arrivé dans le service d’aval, aucun paramètre clinique n’était prédictif d’un transfert ultérieur en SIR. Seule l’EVA d’entrée, en analyse univariée, montraient une différence significative entre les cas et les témoins avec une moyenne à 3,73 pour les cas contre 1,16 pour les témoins (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005). 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Dans notre étude, nous mettons en évidence que l’augmentation de la fréquence respiratoire, le qSOFA et la nécessité d’une oxygénothérapie sont des facteurs prédictifs d’aggravation au cours de l’hospitalisation.</div><div>Ces données soulignent l’importance de réaliser une surveillance clinique et biologique rapprochée de tous les patients au cours de leur prise en charge au SU et de les réévaluer précocement après leur admission en service de médecine d’aval des urgences, surtout si le motif d’admission concerne une problématique respiratoire.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A75-A76"},"PeriodicalIF":0.9000,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866325001031","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Les patients se présentant au service des urgences (SU) pour une affection médicale aiguë grave sont directement transférés en service de soins intensifs-réanimation (SIR). En l’absence de signes de gravité, les patients nécessitant une hospitalisation sont transférés vers une unité de médecine conventionnelle d’aval des urgences. Toutefois, certains patients sans signes de gravité initiaux au SU peuvent s’aggraver peu de temps après leur admission en service de médecine. L’objectif de notre étude était d’étudier les facteurs de risques prédictifs d’un transfert en SIR chez ces patients d’aval des urgences dans les 72 heures suivant leur admission.
Patients et méthodes
Nous avons mené une étude observationnelle, rétrospective, cas-témoins (2/1) et monocentrique au CHU de Saint-Étienne incluant tous les patients hospitalisés en SIR à partir des services de Médecine polyvalente, Médecine interne et Pneumologie après un passage au SU. Les données ont été recueillies grâce au dossier médical informatisé des patients.
Résultats
De janvier 2022 à décembre 2023, 2100 patients ont été hospitalisés en Médecine polyvalente, Médecine interne ou Pneumologie. L’âge moyen des patients était similaire chez les cas et les témoins avec une moyenne à 65 ans [17–86] avec une prédominance masculine. On ne trouvait pas de différence significative entre les deux groupes en termes d’antécédents ou de traitements habituels. Il n’y avait pas non plus de différence significative concernant les scores de fragilité.
Au total, 41 patients ont été transférés en SIR dans les 72 heures suivant leur admission. Ce transfert s’effectue principalement dans les 24 premières heures avec une moyenne à 21,1 heures.
Leur motif d’hospitalisation était principalement une affection respiratoire (pneumopathie, exacerbation de BPCO). Les patients transférés en SIR l’étaient pour un motif de surveillance rapprochée dans 41,5 % des cas, ainsi que pour la prise en charge d’un état de détresse respiratoire aiguë (41,5 %). Sur les 41 patients, 23 ont été transférés pour une défaillance respiratoire. Ces transferts en SIR se font dans 90 % des cas en journée.
Lors de leur prise en charge au SU, l’élévation du score de qSOFA (OR 3,58 [1,20–11,64], p = 0,025), l’utilisation d’une oxygénothérapie (OR 8,31 [2,81–18,13], p < 0,001) et la nécessité d’un recontrôle biologique précoce (OR 7,58 [1,79–38,70], p = 0,009) étaient des facteurs de risque de transfert précoce. D’autres critères comme l’âge, la fréquence respiratoire initiale, la lactatémie, la lymphopénie et l’élévation des transaminases sont également importants à prendre en compte.
À leur arrivé dans le service d’aval, aucun paramètre clinique n’était prédictif d’un transfert ultérieur en SIR. Seule l’EVA d’entrée, en analyse univariée, montraient une différence significative entre les cas et les témoins avec une moyenne à 3,73 pour les cas contre 1,16 pour les témoins (p = 0,005). La valeur de la SaO2 n’était pas statistiquement différente entre les 2 groupes.
Conclusion
Les situations de transfert précoce en SIR à partir d’un secteur de médecine conventionnel d’aval des urgences chez des patients hospitalisés de façon non programmée à partir du SU sont finalement peu fréquentes et surviennent la plupart du temps dans les premières 24 heures. Dans notre étude, nous mettons en évidence que l’augmentation de la fréquence respiratoire, le qSOFA et la nécessité d’une oxygénothérapie sont des facteurs prédictifs d’aggravation au cours de l’hospitalisation.
Ces données soulignent l’importance de réaliser une surveillance clinique et biologique rapprochée de tous les patients au cours de leur prise en charge au SU et de les réévaluer précocement après leur admission en service de médecine d’aval des urgences, surtout si le motif d’admission concerne une problématique respiratoire.
期刊介绍:
Official journal of the SNFMI, La revue de medecine interne is indexed in the most prestigious databases. It is the most efficient French language journal available for internal medicine specialists who want to expand their knowledge and skills beyond their own discipline. It is also the main French language international medium for French research works. The journal publishes each month editorials, original articles, review articles, short communications, etc. These articles address the fundamental and innumerable facets of internal medicine, spanning all medical specialties. Manuscripts may be submitted in French or in English.
La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.