Caractéristiques cliniques, morphologiques et pronostiques de 153 patients avec un syndrome inflammatoire orbitaire idiopathique

IF 0.9 4区 医学 Q3 MEDICINE, GENERAL & INTERNAL
T. Chazal , G. Clavel , C. Bernier , A. Melhani , M. Callet , E. Farah , M. Zmuda , P.V. Jacomet , O. Galatoire
{"title":"Caractéristiques cliniques, morphologiques et pronostiques de 153 patients avec un syndrome inflammatoire orbitaire idiopathique","authors":"T. Chazal ,&nbsp;G. Clavel ,&nbsp;C. Bernier ,&nbsp;A. Melhani ,&nbsp;M. Callet ,&nbsp;E. Farah ,&nbsp;M. Zmuda ,&nbsp;P.V. Jacomet ,&nbsp;O. Galatoire","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.052","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome inflammatoire orbitaire idiopathique (SIOI) désigne un processus inflammatoire localisé au niveau orbitaire, sans cause identifiée après un examen clinique approfondi, des explorations biologiques, des examens d’imagerie et éventuellement une biopsie orbitaire. Cette entité est généralement classée selon la localisation anatomique principale de l’inflammation (antérieure, diffuse, postérieure ou apicale) ou la structure anatomique touchée (dacryoadénite, myosite, sclérite postérieure, périnévrite optique ou atteinte palpébrale). Cette étude vise à analyser les caractéristiques cliniques et morphologiques des patients atteints de SIOI et à évaluer leur pronostic en fonction du type de SIOI.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude rétrospective entre 2008 et 2023 incluant des patients diagnostiqués avec un SIOI dans un centre français spécialisé en ophtalmologie. Le diagnostic reposait sur l’examen clinique, l’imagerie orbitaire et, lorsque réalisée, l’analyse histologique d’une biopsie orbitaire. Ont été exclus de l’étude les patients dont l’inflammation orbitaire était attribuable à une cause sous-jacente, identifiée au moment du diagnostic ou au cours du suivi, ainsi que ceux avec un suivi inférieur à six mois. Les SIOI ont été classés selon la structure atteinte : dacryoadénite (DA) en cas d’atteinte isolée des glandes lacrymales (GL), myosite orbitaire (MI) en cas d’atteinte isolée des muscles oculomoteurs (EOM) et atteinte infiltrative diffuse (AID) pour les autres atteintes impliquant plus d’une structure orbitaire. Le critère de jugement principal était la rémission clinique lors de la dernière visite, définie par la disparition complète des symptômes orbitaires, notamment l’exophtalmie, la douleur, la diplopie, le ptosis et l’œdème palpébral.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 153 patients ont été inclus, dont 105 femmes (69 %) avec un âge moyen de 46 ans (range : 15–86 ans). L’atteinte était unilatérale chez 125 patients (82 %) avec un début brutal dans 58 % des cas. Des douleurs orbitaires étaient rapportées chez 69 % des patients, une diplopie chez 45 % et une baisse d’acuité visuelle chez 24 %. Parmi les 146 patients (94 %) ayant eu une IRM cérébrale, 54 avaient une exophtalmie (37 %), 73 (50 %) une atteinte de la GL, 73 (50 %) une atteinte des EOM, 74 (51 %) une atteinte de la graisse orbitaire, 25 (17 %) une atteinte palpébrale et 10 (10 %) un aspect de neuropathie optique. Une biopsie orbitaire était réalisée chez 59 patients (39 %) révélant des éléments inflammatoires non spécifiques. Concernant la classification des SIOI, 33 patients (22 %) ont été diagnostiqués avec une DA, 35 patients (23 %) avec une MI et 85 (56 %) avec une AID. Un traitement systémique était introduit chez 125 patients (82 %) et reposait principalement sur une corticothérapie orale (86 %) associée ou non à des bolus de Solumédrol (45 %).</div><div>À l’issue d’un suivie médian de 20 mois (IQR 11–44), 75 patients (49 %) étaient en rémission clinique complète. 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L’introduction d’un immunosuppresseur a permis une rémission clinique chez 28/35 patients (80 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les SIOI sont des pathologies rares avec un pronostic variable qui dépend principalement du type de structure atteinte. Les atteintes les plus sévères sont les atteintes orbitaires diffuses qui peuvent fréquemment se manifester par des signes visuels pouvant traduire une atteinte du nerf optique. La corticothérapie reste le traitement de première ligne, bien que les formes sévères ou récidivantes nécessitent fréquemment un recours aux immunosuppresseurs ou aux biothérapies.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A95-A96"},"PeriodicalIF":0.9000,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue De Medecine Interne","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S024886632500133X","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

Le syndrome inflammatoire orbitaire idiopathique (SIOI) désigne un processus inflammatoire localisé au niveau orbitaire, sans cause identifiée après un examen clinique approfondi, des explorations biologiques, des examens d’imagerie et éventuellement une biopsie orbitaire. Cette entité est généralement classée selon la localisation anatomique principale de l’inflammation (antérieure, diffuse, postérieure ou apicale) ou la structure anatomique touchée (dacryoadénite, myosite, sclérite postérieure, périnévrite optique ou atteinte palpébrale). Cette étude vise à analyser les caractéristiques cliniques et morphologiques des patients atteints de SIOI et à évaluer leur pronostic en fonction du type de SIOI.

Patients et méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective entre 2008 et 2023 incluant des patients diagnostiqués avec un SIOI dans un centre français spécialisé en ophtalmologie. Le diagnostic reposait sur l’examen clinique, l’imagerie orbitaire et, lorsque réalisée, l’analyse histologique d’une biopsie orbitaire. Ont été exclus de l’étude les patients dont l’inflammation orbitaire était attribuable à une cause sous-jacente, identifiée au moment du diagnostic ou au cours du suivi, ainsi que ceux avec un suivi inférieur à six mois. Les SIOI ont été classés selon la structure atteinte : dacryoadénite (DA) en cas d’atteinte isolée des glandes lacrymales (GL), myosite orbitaire (MI) en cas d’atteinte isolée des muscles oculomoteurs (EOM) et atteinte infiltrative diffuse (AID) pour les autres atteintes impliquant plus d’une structure orbitaire. Le critère de jugement principal était la rémission clinique lors de la dernière visite, définie par la disparition complète des symptômes orbitaires, notamment l’exophtalmie, la douleur, la diplopie, le ptosis et l’œdème palpébral.

Résultats

Au total, 153 patients ont été inclus, dont 105 femmes (69 %) avec un âge moyen de 46 ans (range : 15–86 ans). L’atteinte était unilatérale chez 125 patients (82 %) avec un début brutal dans 58 % des cas. Des douleurs orbitaires étaient rapportées chez 69 % des patients, une diplopie chez 45 % et une baisse d’acuité visuelle chez 24 %. Parmi les 146 patients (94 %) ayant eu une IRM cérébrale, 54 avaient une exophtalmie (37 %), 73 (50 %) une atteinte de la GL, 73 (50 %) une atteinte des EOM, 74 (51 %) une atteinte de la graisse orbitaire, 25 (17 %) une atteinte palpébrale et 10 (10 %) un aspect de neuropathie optique. Une biopsie orbitaire était réalisée chez 59 patients (39 %) révélant des éléments inflammatoires non spécifiques. Concernant la classification des SIOI, 33 patients (22 %) ont été diagnostiqués avec une DA, 35 patients (23 %) avec une MI et 85 (56 %) avec une AID. Un traitement systémique était introduit chez 125 patients (82 %) et reposait principalement sur une corticothérapie orale (86 %) associée ou non à des bolus de Solumédrol (45 %).
À l’issue d’un suivie médian de 20 mois (IQR 11–44), 75 patients (49 %) étaient en rémission clinique complète. Une neuropathie optique était survenue chez 29 patients (19 %), dont la plupart avaient une atteinte infiltrative diffuse (27/29, 93 %), entraînant des séquelles visuelles chez 19 patients (12 %). Une rechute a été observée chez 58 patients (38 %). La survie sans rechute était significativement moins bonne chez les patients avec une atteinte infiltrative diffuse que chez les patients avec une dacryoadénite (log-rank test, p = 0,002) ou avec une myosite orbitaire (p = 0,03). Un traitement immunosuppresseur conventionnel était nécessaire chez 38 patients (24 %) et une biothérapie chez 8 patients (5 %) en raison d’une corticodépendance (n = 24, 62 %), d’une corticorésistance (n = 4, 10 %), d’une atteinte clinique sévère (n = 3, 8 %), d’effets secondaires de la cortisone (n = 8, 20 %) ou de rechutes multiples (n = 2, 5 %). L’introduction d’un immunosuppresseur a permis une rémission clinique chez 28/35 patients (80 %).

Conclusion

Les SIOI sont des pathologies rares avec un pronostic variable qui dépend principalement du type de structure atteinte. Les atteintes les plus sévères sont les atteintes orbitaires diffuses qui peuvent fréquemment se manifester par des signes visuels pouvant traduire une atteinte du nerf optique. La corticothérapie reste le traitement de première ligne, bien que les formes sévères ou récidivantes nécessitent fréquemment un recours aux immunosuppresseurs ou aux biothérapies.
153例特发性炎症综合征患者的临床特征、形态学和预后
特发性眼眶炎症综合征(IIIS)是一种发生在眼眶水平的炎症过程,在广泛的临床检查、生物学检查、成像检查和最终的眼眶活检后,没有确定的原因。这种实体通常根据炎症的主要解剖位置(前、弥漫性、后或尖端)或受影响的解剖结构(骶髂腺体炎、肌炎、后硬化症、视神经周围炎或腭裂)进行分类。本研究旨在分析SIOI患者的临床和形态学特征,并根据SIOI类型评估他们的预后。患者和方法我们在2008年至2023年期间进行了一项回顾性研究,包括在法国眼科中心被诊断为OIIS的患者。诊断是基于临床检查、眼眶成像和眼眶活检的组织学分析。在诊断或随访时确定的潜在原因导致的眼眶炎症,以及随访少于6个月的患者被排除在研究之外。IOSI是根据病变结构分类的:孤立泪腺病变(GL)的dacryoadenite (DA),孤立眼运动肌肉病变(EOM)的眼眶肌炎(MI),以及涉及多个眼眶结构的其他病变的弥漫性浸润性病变(AID)。主要的判断标准是上次就诊时的临床缓解,定义为眼眶症状完全消失,包括外视、疼痛、远视、垂体和眼睑水肿。结果共纳入153例患者,其中105例(69%)为女性,平均年龄为46岁(15 - 86岁)。125例患者单侧病变(82%),58%的患者突然发病。69%的患者报告眼眶疼痛,45%的患者报告视力下降,24%的患者报告视力下降。146人(94%)患者中有54个,脑部mri exophtalmie(37%)、73(50%)、GL侵犯了73项(50%),对人的厂房,74人(51%)对油脂orbitaire, 25名(17%)侵犯palpébrale 10光学(10%),一个神经病。59例患者(39%)进行了眼眶活检,显示非特异性炎症成分。在IAD的分类中,33例(22%)被诊断为AD, 35例(23%)被诊断为MI, 85例(56%)被诊断为AID。125例患者(82%)采用全身治疗,主要基于口服皮质激素治疗(86%),与Solumedrol药丸或不与Solumedrol药丸相关(45%)。中位随访20个月(IQR 11 - 44)后,75例患者(49%)临床完全缓解。29例患者(19%)出现视神经病变,其中大多数患者有弥漫性浸润性病变(27/ 29,93%),19例患者有视觉后遗症(12%)。58例患者(38%)复发。弥漫性浸润性疾病患者的无复发生存率明显低于dacryoadenite(日志秩试验,p = 0.002)或眼睑肌炎(p = 0.03)患者。cyclosporine常规治疗是必要的,38名患者(24%)和一个p.c. pierini 8名病人因corticodépendance (5%) (n = 24, 62%)、corticorésistance (n = 4的10%),严重损害的临床8% (n = 3),其副作用的可的松(n = 8),多20%)或复发的5% (n = 2)。免疫抑制剂的引入导致28/35例患者(80%)临床缓解。SIOIs是一种罕见的疾病,其预后主要取决于受影响的结构类型。最严重的病变是弥漫性眼眶病变,通常表现为视神经损伤的视觉迹象。皮质疗法仍然是一线治疗,尽管严重或复发的形式往往需要免疫抑制剂或生物疗法。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
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Revue De Medecine Interne
Revue De Medecine Interne 医学-医学:内科
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