Traitement de première ligne des uvéites sarcoïdosiques non antérieures : corticothérapie seule comparée à une corticothérapie associée à un immunosuppresseur
R. Jacquot , P. Sève , G. Mulier , A. Hankard , G. Maalouf , L. Kodjikian , T. El-Jammal , A. Toutée , T. Sales De Gauzy , F. Domont , F. Maestri , A. Ghembaza , P. Cacoub , S. Touhami , L. Biard , B. Bodaghi , D. Saadoun , A.C. Desbois
{"title":"Traitement de première ligne des uvéites sarcoïdosiques non antérieures : corticothérapie seule comparée à une corticothérapie associée à un immunosuppresseur","authors":"R. Jacquot , P. Sève , G. Mulier , A. Hankard , G. Maalouf , L. Kodjikian , T. El-Jammal , A. Toutée , T. Sales De Gauzy , F. Domont , F. Maestri , A. Ghembaza , P. Cacoub , S. Touhami , L. Biard , B. Bodaghi , D. Saadoun , A.C. Desbois","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.050","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sarcoïdose est l’une des principales causes d’uvéite non infectieuse. Les rechutes des uvéites sarcoïdosiques sont fréquentes (30 à 60 %) au cours du suivi <span><span>[1]</span></span>. 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Abstract
Introduction
La sarcoïdose est l’une des principales causes d’uvéite non infectieuse. Les rechutes des uvéites sarcoïdosiques sont fréquentes (30 à 60 %) au cours du suivi [1]. Un traitement immunosuppresseur systémique est nécessaire chez 45 à 70 % des patients, notamment en cas d’uvéite intermédiaire ou postérieure, prescrit le plus souvent en cas de corticodépendance (à des posologies > 7,5 mg/j) ou d’effets secondaires de la corticothérapie [2].
Nous évaluons dans cette étude l’efficacité et la tolérance d’une corticothérapie systémique seule en comparaison à une corticothérapie associée à des cs-DMARDs en première ligne chez des patients atteints d’une uvéite non antérieure d’origine sarcoïdosique.
Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective bicentrique incluant 163 patients ayant reçu une première ligne de traitement systémique pour une uvéite non antérieure liée à une sarcoïdose selon les critères IWOS [3], [122 patients traités par corticothérapie systémique seule (groupe CTC) et 41 patients traités par corticothérapie systémique associée à un cs-DMARD (groupe CTC-DMARD) (n = 41)]. Le critère principal était la survie sans échec du traitement (TFFS), définie par l’arrêt du traitement pour inefficacité ou survenue d’une rechute (définie comme l’aggravation de l’inflammation intra oculaire selon les critères SUN, et/ou la persistance ou l’aggravation d’un œdème maculaire, et/ou l’aggravation d’une vascularite rétinienne, et/ou la persistance ou l’aggravation d’une choroïdite multifocale nécessitant une modification de traitement). Les critères de jugement secondaires étaient : la présence d’un œdème maculaire et/ou d’une vascularite rétinienne, l’acuité visuelle, la dose en corticostéroïdes à 3, 6 et 12 mois après l’introduction du traitement de première ligne, ainsi que le nombre d’effets secondaires.
Résultats
Il s’agissait d’une panuvéite chez 70 % des patients, avec un caractère bilatéral pour 83 %. Un œdème maculaire était présent chez 52 % des patients et une vascularite rétinienne dans 44 % des cas. Les caractéristiques de l’uvéite à l’inclusion étaient similaires dans les groupes, hormis une proportion plus faible de choroïdite multifocale (p = 0,034) et une dose médiane initiale de corticostéroïdes plus faible dans le groupe CTC-DMARD en comparaison au groupe CTC [40 (35 ; 60) mg/jour vs 60 (40 ; 60) mg/jour respectivement (p = 0,030)]. En analyse multivariée ajustée sur la présence d’une choroïdite multifocale et la dose initiale de corticostéroïdes, le TFFS à 12 mois était significativement plus élevé dans le groupe CTC-DMARD que dans le groupe CTC (Hazard ratio (HR) 2,21 [1,18 ; 4,14], p = 0,01). Un effet d’épargne cortisonique était observé à 3, 6 et 12 mois (p < 0,05) dans le groupe CTC-DMARD par rapport au groupe CTC. La dose cumulée de corticoïdes était également significativement plus basse dans le groupe CTC-DMARD par rapport au groupe CTC, à 3 mois (p = 0,048) et 12 mois (p = 0,002). Quatorze (34 %) et Cinquante (41 %)) patients ont présenté au moins un effet indésirable dans le groupe CTC-DMARD et le groupe CT, respectivement.
Conclusion
Dans l’uvéite non antérieure associée à une sarcoïdose, l’association en première intention d’un immunosuppresseur à la corticothérapie systémique semble plus efficace que la corticothérapie seule, avec un profil de sécurité acceptable. Des études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
期刊介绍:
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La revue de medecine interne also includes additional issues publishing the proceedings of the two annual French meetings of internal medicine (June and December), as well as thematic issues.