{"title":"Ligne directrice No. 345 : Dysménorrhée primaire","authors":"Margaret Burnett MD","doi":"10.1016/j.jogc.2025.102841","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Ce guide passe en revue les investigations et le traitement de la dysménorrhée primaire.</div></div><div><h3>Population cible</h3><div>Personnes souffrant de douleurs menstruelles pour lesquelles aucune cause sous-jacente n'a été identifiée.</div></div><div><h3>Avantages, inconvénients et coûts</h3><div>La dysménorrhée primaire est fréquente et souvent sous traitée, bien qu'une thérapie efficace soit largement disponible à un coût minime. Le traitement de la dysménorrhée primaire peut améliorer la qualité de vie et réduire l'absence scolaire ou professionnel.</div></div><div><h3>Données probantes</h3><div>Les essais cliniques publiés, les essais contrôlés randomisés, les études observationnelles, les études de population et les articles de revue systématique indexés dans PubMed et la base de données Cochrane ont été identifiés à l'aide des termes de recherche \"dysménorrhée\" et \"douleurs menstruelles\". Cette recherche s'appuie sur l'examen précédent (janvier 2005 à mars 2016) et inclut la nouvelle littérature entre mars 2016 et décembre 2024.</div></div><div><h3>Méthodes de validation</h3><div>L'auteur a évalué la qualité des preuves et la force des recommandations en utilisant l'approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation). Voir l'annexe A en ligne (<span><span>tableaux A1</span></span> pour les définitions et <span><span>A2</span></span> pour les interprétations des recommandations fortes et conditionnelles [faibles]).</div></div><div><h3>Public cible</h3><div>Médecin généraliste, pédiatres et gynécologues-obstétriciens.</div></div><div><h3>Résumé pour les médias sociaux</h3><div>Bien que les douleurs menstruelles soient couramment ressenties par les femmes et les adolescentes, elles sont souvent sous-traitées ou injustement rejetées. Si elles ne sont pas traitées, les douleurs menstruelles persistantes peuvent se transformer en un syndrome douloureux chronique. Le traitement comprend des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des contraceptifs hormonaux et peut être dispensé sans qu'il soit nécessaire de procéder à un examen pelvien ; le traitement ne doit pas être retardé dans l'attente d'un diagnostic définitif. Des traitements efficaces sont disponibles et ne nécessitent pas d'examen pelvien ni de procédures invasives.</div></div><div><h3>ÉTATS RÉCAPITULATIFS</h3><div><ul><li><span>1.</span><span><div>La dysménorrhée est très répandue et souvent insuffisamment traitée (<em>faible</em>).</div></span></li><li><span>2.</span><span><div>Les facteurs de risque associés à la dysménorrhée primaire, notamment l'âge, le tabagisme, la consommation d'alcool, le régime alimentaire, le niveau d'activité physique, les antécédents familiaux, la parité et les facteurs psychosociaux <em>(élevés).</em></div></span></li><li><span>3.</span><span><div>La dysménorrhée primaire se caractérise par des crampes et des douleurs sus-pubiennes qui apparaissent au moment des règles, atteignent leur paroxysme lorsque le flux sanguin est maximal et durent 2 à 3 jours. Les symptômes les plus courants sont les nausées, les vomissements, la diarrhée, les maux de tête, les vertiges et la fatigue (<em>haut</em>).</div></span></li><li><span>4.</span><span><div>L'IRM est utile pour diagnostiquer l'endométriose profonde et l'adénomyose, mais elle est moins efficace pour détecter l'endométriose superficielle, qui est souvent découverte lors de la laparoscopie ; la laparoscopie reste l'examen de référence pour diagnostiquer l'endométriose, en particulier lorsque des lésions péritonéales superficielles sont suspectées (<em>point de bonne pratique</em>).</div></span></li><li><span>5.</span><span><div>Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont plus efficaces que le placebo mais ont plus d'effets secondaires gastro-intestinaux. Tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens actuellement disponibles sont d'une efficacité et d'une sécurité comparables (<em>élevé</em>).</div></span></li><li><span>6.</span><span><div>La plupart des femmes voient leurs symptômes soulagés par le traitement médical, en particulier par les traitements induisant l'aménorrhée (<em>fort</em>).</div></span></li><li><span>7.</span><span><div>L'ablation de l'endomètre est susceptible de réduire les symptômes de la dysménorrhée primaire lorsqu'elle se produit en présence de saignements menstruels abondants (élevés).</div></span></li></ul></div></div><div><h3>RECOMMANDATIONS</h3><div><ul><li><span>1.</span><span><div>Il convient d'obtenir des antécédents menstruels, douloureux et gynécologiques complets, notamment en ce qui concerne l'apparition des symptômes, leur gravité et la réponse aux traitements antérieurs. (<em>point de bonne pratique</em>).</div></span></li><li><span>2.</span><span><div>Les professionnels de la santé doivent envisager un examen pelvien chez les patientes qui ne répondent pas au traitement conventionnel et en cas de suspicion de pathologie organique (point de bonne pratique).</div></span></li><li><span>3.</span><span><div>Les professionnels de la santé peuvent initier un traitement sans procéder au préalable à un examen pelvien (point de bonne pratique).</div></span></li><li><span>4.</span><span><div>L'échographie est indiquée lorsque les symptômes persistent malgré un traitement approprié ou qu'une anomalie clinique est détectée lors de l'examen physique (point de bonne pratique).</div></span></li><li><span>5.</span><span><div>L'imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être envisagée lorsque l'échographie transvaginale n'est pas concluante ou lorsqu'une endométriose infiltrante profonde ou une adénomyose est fortement suspectée sur la base de la présentation clinique (point de bonne pratique).</div></span></li><li><span>6.</span><span><div>L'échographie transvaginale réalisée par un échographiste expérimenté est préférable à l'IRM pour évaluer l'endométriose infiltrante profonde (conditionnel, faible).</div></span></li><li><span>7.</span><span><div>Compte tenu des délais d'attente importants pour l'IRM dans de nombreuses juridictions, la laparoscopie doit être envisagée si l'échographie transvaginale est normale mais que la suspicion clinique d'endométriose reste élevée (conditionnel, faible).</div></span></li><li><span>8.</span><span><div>Les professionnels de santé doivent proposer des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de l'acétaminophène, administrés selon un schéma posologique régulier, comme traitement de première intention pour la plupart des femmes, sauf en cas de contre-indication (forte, élevée).</div></span></li><li><span>9.</span><span><div>Les contraceptifs hormonaux combinés à usage continu ou prolongé sont recommandés pour le traitement de la dysménorrhée (fort, élevé).</div></span></li><li><span>10.</span><span><div>La dysménorrhée primaire et la dysménorrhée secondaire sont susceptibles de répondre à la même thérapie de suppression hormonale. Par conséquent, le praticien doit instaurer un traitement symptomatique même si un diagnostic précis n'a pas été posé (point de bonne pratique).</div></span></li><li><span>11.</span><span><div>L'exercice physique régulier devrait être recommandé pour améliorer les symptômes de la dysménorrhée (conditionnel, faible).</div></span></li><li><span>12.</span><span><div>La stimulation nerveuse transcutanée à haute fréquence (TENS), la thérapie thermique locale (coussins/patchs chauffants), la stimulation des points d’acupuncture et la supplémentation en gingembre peuvent être considérées comme des traitements complémentaires de la dysménorrhée, en particulier pour les femmes qui ne peuvent pas ou choisissent de ne pas utiliser la thérapie conventionnelle, bien que les preuves varient en termes de force et de certitude (conditionnel, faible).</div></span></li><li><span>13.</span><span><div>L'intervention chirurgicale ne doit être envisagée que lorsque la dysménorrhée persiste malgré un traitement médical optimisé ou lorsque des causes secondaires sont fortement suspectées (fortes, modérées).</div></span></li><li><span>14.</span><span><div>Une évaluation clinique approfondie, comprenant un examen pelvien, une évaluation recto-vaginale et une évaluation des muscles de la paroi abdominale, doit être réalisée avant d'envisager des options chirurgicales (fort, modéré).</div></span></li></ul></div></div>","PeriodicalId":16688,"journal":{"name":"Journal of obstetrics and gynaecology Canada","volume":"47 5","pages":"Article 102841"},"PeriodicalIF":2.0000,"publicationDate":"2025-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of obstetrics and gynaecology Canada","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1701216325000817","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"OBSTETRICS & GYNECOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Ce guide passe en revue les investigations et le traitement de la dysménorrhée primaire.
Population cible
Personnes souffrant de douleurs menstruelles pour lesquelles aucune cause sous-jacente n'a été identifiée.
Avantages, inconvénients et coûts
La dysménorrhée primaire est fréquente et souvent sous traitée, bien qu'une thérapie efficace soit largement disponible à un coût minime. Le traitement de la dysménorrhée primaire peut améliorer la qualité de vie et réduire l'absence scolaire ou professionnel.
Données probantes
Les essais cliniques publiés, les essais contrôlés randomisés, les études observationnelles, les études de population et les articles de revue systématique indexés dans PubMed et la base de données Cochrane ont été identifiés à l'aide des termes de recherche "dysménorrhée" et "douleurs menstruelles". Cette recherche s'appuie sur l'examen précédent (janvier 2005 à mars 2016) et inclut la nouvelle littérature entre mars 2016 et décembre 2024.
Méthodes de validation
L'auteur a évalué la qualité des preuves et la force des recommandations en utilisant l'approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation). Voir l'annexe A en ligne (tableaux A1 pour les définitions et A2 pour les interprétations des recommandations fortes et conditionnelles [faibles]).
Public cible
Médecin généraliste, pédiatres et gynécologues-obstétriciens.
Résumé pour les médias sociaux
Bien que les douleurs menstruelles soient couramment ressenties par les femmes et les adolescentes, elles sont souvent sous-traitées ou injustement rejetées. Si elles ne sont pas traitées, les douleurs menstruelles persistantes peuvent se transformer en un syndrome douloureux chronique. Le traitement comprend des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des contraceptifs hormonaux et peut être dispensé sans qu'il soit nécessaire de procéder à un examen pelvien ; le traitement ne doit pas être retardé dans l'attente d'un diagnostic définitif. Des traitements efficaces sont disponibles et ne nécessitent pas d'examen pelvien ni de procédures invasives.
ÉTATS RÉCAPITULATIFS
1.
La dysménorrhée est très répandue et souvent insuffisamment traitée (faible).
2.
Les facteurs de risque associés à la dysménorrhée primaire, notamment l'âge, le tabagisme, la consommation d'alcool, le régime alimentaire, le niveau d'activité physique, les antécédents familiaux, la parité et les facteurs psychosociaux (élevés).
3.
La dysménorrhée primaire se caractérise par des crampes et des douleurs sus-pubiennes qui apparaissent au moment des règles, atteignent leur paroxysme lorsque le flux sanguin est maximal et durent 2 à 3 jours. Les symptômes les plus courants sont les nausées, les vomissements, la diarrhée, les maux de tête, les vertiges et la fatigue (haut).
4.
L'IRM est utile pour diagnostiquer l'endométriose profonde et l'adénomyose, mais elle est moins efficace pour détecter l'endométriose superficielle, qui est souvent découverte lors de la laparoscopie ; la laparoscopie reste l'examen de référence pour diagnostiquer l'endométriose, en particulier lorsque des lésions péritonéales superficielles sont suspectées (point de bonne pratique).
5.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont plus efficaces que le placebo mais ont plus d'effets secondaires gastro-intestinaux. Tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens actuellement disponibles sont d'une efficacité et d'une sécurité comparables (élevé).
6.
La plupart des femmes voient leurs symptômes soulagés par le traitement médical, en particulier par les traitements induisant l'aménorrhée (fort).
7.
L'ablation de l'endomètre est susceptible de réduire les symptômes de la dysménorrhée primaire lorsqu'elle se produit en présence de saignements menstruels abondants (élevés).
RECOMMANDATIONS
1.
Il convient d'obtenir des antécédents menstruels, douloureux et gynécologiques complets, notamment en ce qui concerne l'apparition des symptômes, leur gravité et la réponse aux traitements antérieurs. (point de bonne pratique).
2.
Les professionnels de la santé doivent envisager un examen pelvien chez les patientes qui ne répondent pas au traitement conventionnel et en cas de suspicion de pathologie organique (point de bonne pratique).
3.
Les professionnels de la santé peuvent initier un traitement sans procéder au préalable à un examen pelvien (point de bonne pratique).
4.
L'échographie est indiquée lorsque les symptômes persistent malgré un traitement approprié ou qu'une anomalie clinique est détectée lors de l'examen physique (point de bonne pratique).
5.
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être envisagée lorsque l'échographie transvaginale n'est pas concluante ou lorsqu'une endométriose infiltrante profonde ou une adénomyose est fortement suspectée sur la base de la présentation clinique (point de bonne pratique).
6.
L'échographie transvaginale réalisée par un échographiste expérimenté est préférable à l'IRM pour évaluer l'endométriose infiltrante profonde (conditionnel, faible).
7.
Compte tenu des délais d'attente importants pour l'IRM dans de nombreuses juridictions, la laparoscopie doit être envisagée si l'échographie transvaginale est normale mais que la suspicion clinique d'endométriose reste élevée (conditionnel, faible).
8.
Les professionnels de santé doivent proposer des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de l'acétaminophène, administrés selon un schéma posologique régulier, comme traitement de première intention pour la plupart des femmes, sauf en cas de contre-indication (forte, élevée).
9.
Les contraceptifs hormonaux combinés à usage continu ou prolongé sont recommandés pour le traitement de la dysménorrhée (fort, élevé).
10.
La dysménorrhée primaire et la dysménorrhée secondaire sont susceptibles de répondre à la même thérapie de suppression hormonale. Par conséquent, le praticien doit instaurer un traitement symptomatique même si un diagnostic précis n'a pas été posé (point de bonne pratique).
11.
L'exercice physique régulier devrait être recommandé pour améliorer les symptômes de la dysménorrhée (conditionnel, faible).
12.
La stimulation nerveuse transcutanée à haute fréquence (TENS), la thérapie thermique locale (coussins/patchs chauffants), la stimulation des points d’acupuncture et la supplémentation en gingembre peuvent être considérées comme des traitements complémentaires de la dysménorrhée, en particulier pour les femmes qui ne peuvent pas ou choisissent de ne pas utiliser la thérapie conventionnelle, bien que les preuves varient en termes de force et de certitude (conditionnel, faible).
13.
L'intervention chirurgicale ne doit être envisagée que lorsque la dysménorrhée persiste malgré un traitement médical optimisé ou lorsque des causes secondaires sont fortement suspectées (fortes, modérées).
14.
Une évaluation clinique approfondie, comprenant un examen pelvien, une évaluation recto-vaginale et une évaluation des muscles de la paroi abdominale, doit être réalisée avant d'envisager des options chirurgicales (fort, modéré).
期刊介绍:
Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada (JOGC) is Canada"s peer-reviewed journal of obstetrics, gynaecology, and women"s health. Each monthly issue contains original research articles, reviews, case reports, commentaries, and editorials on all aspects of reproductive health. JOGC is the original publication source of evidence-based clinical guidelines, committee opinions, and policy statements that derive from standing or ad hoc committees of the Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada. JOGC is included in the National Library of Medicine"s MEDLINE database, and abstracts from JOGC are accessible on PubMed.