Benjamin Darnis, Louise Tedeschi, Marie-Cécile Blanchet, Vincent Frering, Jessica Crozet, Benoit Gignoux, Christophe Duchamp
{"title":"Prise en charge du sinus pilonidal et des récidives en 2025","authors":"Benjamin Darnis, Louise Tedeschi, Marie-Cécile Blanchet, Vincent Frering, Jessica Crozet, Benoit Gignoux, Christophe Duchamp","doi":"10.1016/j.jchirv.2024.11.005","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Le sinus pilonidal est une pathologie fréquente du sillon interfessier pouvant évoluer vers l’abcès ou la suppuration. Cette lésion correspond histologiquement à un granulome organisé autour de corps étrangers, le plus souvent des poils, et fistulisé à la peau par le biais d’orifices partiellement épithélialisés. En cas d’abcès, le traitement repose soit sur un traitement médical associant antalgiques, antiseptiques locaux et parfois antibiotiques, soit sur une mise à plat au bloc opératoire en urgence, réalisée chez plus de 10 000 patients par an en France. En dehors de l’urgence, une chirurgie du sinus pilonidal se discute pour traiter des symptômes gênants ou pour éviter le risque de récidive d’abcès. L’indication opératoire doit impérativement tenir compte des facteurs de risque du patient, notamment du tabagisme actif, à risque de complication postopératoire et de récidive. Cette intervention programmée est réalisée chez plus de 30 000 patients par an en France. L’exérèse radicale suivie d’une cicatrisation dirigée est l’option la plus réalisée. Cette stratégie expose à un risque d’échec ou de récidive, touchant au moins 10 % des patients. La fermeture primaire peut réduire le temps de cicatrisation et de convalescence, au prix de complications infectieuses plus fréquentes. La fermeture médiane doit être évitée, au profit d’une fermeture paramédiane ou par lambeau. Les techniques mini-invasives associant l’extraction des corps étrangers, et l’avivement (mécanique, thermique ou chimique) des parois granulomateuses se développent. Elles évitent des soins infirmiers complexes et désagréables, au prix d’un taux de récidive ne semblant pas différent des techniques d’exérèse. Elles ont le mérite d’éviter les situations difficiles de non-cicatrisation ou récidive après chirurgie radicale, responsables d’une altération franche de la qualité de vie. Dans ces situations, le traitement est complexe, et associe une prise en charge globale du patient (sevrage en tabac, traitements anti-infectieux, traitement du surpoids, lutte contre la sédentarité) et souvent une reprise opératoire. Les traitements mini-invasifs, notamment par laser ont toute leur place dans ces situations difficiles.</div></div><div><div>Pilonidal sinus is a common pathology of the intergluteal cleft that can develop into abscess or suppuration. This lesion corresponds histologically to a granuloma that organizes around foreign bodies, most often hairs, and fistulizes to the skin through partially epithelialized orifices. If suppuration and abscess develop, treatment is based either on medical treatment combining analgesics, local antiseptics and sometimes antibiotics, or on emergency incision and drainage in the operating room. This is performed in more than 10,000 patients per year in France. Outside of emergencies, elective surgery for pilonidal sinus is indicated to treat bothersome symptoms or to avoid the risk of recurrent abscess. The surgical indication must take into account the patient's risk factors, particularly active smoking, that increase the risk of post-operative complications and recurrence. Elective intervention is performed on more than 30,000 patients per year in France. Radical excision followed by secondary healing is the most commonly performed option. This strategy carries a risk of failure or recurrence for at least 10% of patients. Primary closure after excision can reduce the time for healing and convalescence, but at the cost of more frequent infectious complications. Midline closure should be avoided, in favor of paramedian or flap closure. Minimally invasive techniques are being developed that combine the extraction of foreign bodies and mechanical debridement or thermal or chemical cautery of the granulomatous walls. They avoid complex and unpleasant nursing care of secondarily healing wounds, at the cost of a recurrence rate equivalent to that from excision techniques. They have the merit of avoiding difficult situations of failure to heal or recurrence after radical excision that are associated with a clear deterioration in the quality of life. The treatment of surgical failures is complex, and combines comprehensive patient care (smoking cessation, anti-infectious treatments, treatment of excess weight, avoidance of a sedentary lifestyle) and often a repeat operation. 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Abstract
Le sinus pilonidal est une pathologie fréquente du sillon interfessier pouvant évoluer vers l’abcès ou la suppuration. Cette lésion correspond histologiquement à un granulome organisé autour de corps étrangers, le plus souvent des poils, et fistulisé à la peau par le biais d’orifices partiellement épithélialisés. En cas d’abcès, le traitement repose soit sur un traitement médical associant antalgiques, antiseptiques locaux et parfois antibiotiques, soit sur une mise à plat au bloc opératoire en urgence, réalisée chez plus de 10 000 patients par an en France. En dehors de l’urgence, une chirurgie du sinus pilonidal se discute pour traiter des symptômes gênants ou pour éviter le risque de récidive d’abcès. L’indication opératoire doit impérativement tenir compte des facteurs de risque du patient, notamment du tabagisme actif, à risque de complication postopératoire et de récidive. Cette intervention programmée est réalisée chez plus de 30 000 patients par an en France. L’exérèse radicale suivie d’une cicatrisation dirigée est l’option la plus réalisée. Cette stratégie expose à un risque d’échec ou de récidive, touchant au moins 10 % des patients. La fermeture primaire peut réduire le temps de cicatrisation et de convalescence, au prix de complications infectieuses plus fréquentes. La fermeture médiane doit être évitée, au profit d’une fermeture paramédiane ou par lambeau. Les techniques mini-invasives associant l’extraction des corps étrangers, et l’avivement (mécanique, thermique ou chimique) des parois granulomateuses se développent. Elles évitent des soins infirmiers complexes et désagréables, au prix d’un taux de récidive ne semblant pas différent des techniques d’exérèse. Elles ont le mérite d’éviter les situations difficiles de non-cicatrisation ou récidive après chirurgie radicale, responsables d’une altération franche de la qualité de vie. Dans ces situations, le traitement est complexe, et associe une prise en charge globale du patient (sevrage en tabac, traitements anti-infectieux, traitement du surpoids, lutte contre la sédentarité) et souvent une reprise opératoire. Les traitements mini-invasifs, notamment par laser ont toute leur place dans ces situations difficiles.
Pilonidal sinus is a common pathology of the intergluteal cleft that can develop into abscess or suppuration. This lesion corresponds histologically to a granuloma that organizes around foreign bodies, most often hairs, and fistulizes to the skin through partially epithelialized orifices. If suppuration and abscess develop, treatment is based either on medical treatment combining analgesics, local antiseptics and sometimes antibiotics, or on emergency incision and drainage in the operating room. This is performed in more than 10,000 patients per year in France. Outside of emergencies, elective surgery for pilonidal sinus is indicated to treat bothersome symptoms or to avoid the risk of recurrent abscess. The surgical indication must take into account the patient's risk factors, particularly active smoking, that increase the risk of post-operative complications and recurrence. Elective intervention is performed on more than 30,000 patients per year in France. Radical excision followed by secondary healing is the most commonly performed option. This strategy carries a risk of failure or recurrence for at least 10% of patients. Primary closure after excision can reduce the time for healing and convalescence, but at the cost of more frequent infectious complications. Midline closure should be avoided, in favor of paramedian or flap closure. Minimally invasive techniques are being developed that combine the extraction of foreign bodies and mechanical debridement or thermal or chemical cautery of the granulomatous walls. They avoid complex and unpleasant nursing care of secondarily healing wounds, at the cost of a recurrence rate equivalent to that from excision techniques. They have the merit of avoiding difficult situations of failure to heal or recurrence after radical excision that are associated with a clear deterioration in the quality of life. The treatment of surgical failures is complex, and combines comprehensive patient care (smoking cessation, anti-infectious treatments, treatment of excess weight, avoidance of a sedentary lifestyle) and often a repeat operation. Minimally invasive treatments, particularly laser treatments, have their place in these difficult situations.