Dyspnée et activation cérébrale corticale mesurée par spectroscopie fonctionnelle dans le proche infrarouge au cours d’une épreuve de sevrage de la ventilation mécanique
G. Kemoun , D. Jimenez , M.-C. Nierat , N. Wattiez , D. Bachasson , J. Mayaux , M. Lecronier , T. Similowski , A. Demoule , M. Dres , M. Decavèle
{"title":"Dyspnée et activation cérébrale corticale mesurée par spectroscopie fonctionnelle dans le proche infrarouge au cours d’une épreuve de sevrage de la ventilation mécanique","authors":"G. Kemoun , D. Jimenez , M.-C. Nierat , N. Wattiez , D. Bachasson , J. Mayaux , M. Lecronier , T. Similowski , A. Demoule , M. Dres , M. Decavèle","doi":"10.1016/j.rmr.2025.02.085","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Chez les patients intubés en réanimation, la dyspnée est fréquente et délétère. Sa détection et sa quantification reposent sur les capacités d’auto-évaluation du patient. Or, la moitié des patients en réanimation sont incapable de rapporter leurs symptômes. Les échelles observationnelles, comme la Mechanical Ventilation Respiratory Distress Observation Scale (MV-RDOS), basées sur les changements physiologiques et comportementaux, sont des outils prometteurs pour suspecter la dyspnée chez ces patients. Cependant, elles reposent encore largement sur une évaluation subjective. L’objectif principal de l’étude est de mesurer et de comparer l’évolution de l’activité cérébrale corticale mesurée par spectroscopie fonctionnelle dans le proche infrarouge (fNIRS) entre des patients intubés dyspnéiques et non dyspnéiques au cours d’une épreuve de sevrage ventilatoire.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude physiologique monocentrique prospective. Les patients sous ventilation mécanique invasive depuis plus de 24<!--> <!-->heures et jugés aptes à la réalisation d’une épreuve de sevrage ventilatoire (SBT) ont été inclus. Au cours du SBT étaient mesurées : la dyspnée définie par un score MV-RDOS<!--> <!-->><!--> <!-->2,6, et la fNIRS sur 24 canaux en regard des cortex frontaux et pariétaux. À partir des signaux fNIRS étaient extraits le taux d’oxyhémoglobine (HbO<sub>2</sub>) et désoxyhémoglobine ainsi que l’amplitude d’oscillation du signal à divers fréquences correspondant à l’activité myogénique (tonus sympathique), neurogénique (tonus des grosses artères) et métabolique (tonus des petits vaisseaux).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 12 patients ont été inclus. Sept patients (42 %) étaient dyspnéiques pendant le SBT. La <span><span>Fig. 1</span></span> représente l’évolution de l’amplitude d’oscillation fréquentielle myogène de l’HbO<sub>2</sub>en regard de l’aire motrice supplémentaire (AMS) entre les patients dyspnéiques ou non. Il existait une corrélation positive entre le score MV-RDOS et l’élévation de l’HbO<sub>2</sub>au niveau de l’AMS avec un coefficient de Spearman rho à 0,30 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,019) et du cortex préfrontal droit (PFD) avec un rho à 0,54 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Une corrélation positive est également observée entre le score MV-RDOS et l’amplitude des oscillations en regard de l’AMS aux fréquences métaboliques, neurogènes et myogènes, respectivement r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,48 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,36 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005) et r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,35 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Au cours d’un SBT, les patients dyspnéiques présentent un pattern de perfusion cérébrale, mesurée par la fNIRS, différent des patients non dyspnéiques. Le manque de puissance ne permet probablement pas d’atteindre la significativité statistique.</div></div>","PeriodicalId":21548,"journal":{"name":"Revue des maladies respiratoires","volume":"42 4","pages":"Page 224"},"PeriodicalIF":0.5000,"publicationDate":"2025-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue des maladies respiratoires","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842525001287","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"RESPIRATORY SYSTEM","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Chez les patients intubés en réanimation, la dyspnée est fréquente et délétère. Sa détection et sa quantification reposent sur les capacités d’auto-évaluation du patient. Or, la moitié des patients en réanimation sont incapable de rapporter leurs symptômes. Les échelles observationnelles, comme la Mechanical Ventilation Respiratory Distress Observation Scale (MV-RDOS), basées sur les changements physiologiques et comportementaux, sont des outils prometteurs pour suspecter la dyspnée chez ces patients. Cependant, elles reposent encore largement sur une évaluation subjective. L’objectif principal de l’étude est de mesurer et de comparer l’évolution de l’activité cérébrale corticale mesurée par spectroscopie fonctionnelle dans le proche infrarouge (fNIRS) entre des patients intubés dyspnéiques et non dyspnéiques au cours d’une épreuve de sevrage ventilatoire.
Méthodes
Il s’agit d’une étude physiologique monocentrique prospective. Les patients sous ventilation mécanique invasive depuis plus de 24 heures et jugés aptes à la réalisation d’une épreuve de sevrage ventilatoire (SBT) ont été inclus. Au cours du SBT étaient mesurées : la dyspnée définie par un score MV-RDOS > 2,6, et la fNIRS sur 24 canaux en regard des cortex frontaux et pariétaux. À partir des signaux fNIRS étaient extraits le taux d’oxyhémoglobine (HbO2) et désoxyhémoglobine ainsi que l’amplitude d’oscillation du signal à divers fréquences correspondant à l’activité myogénique (tonus sympathique), neurogénique (tonus des grosses artères) et métabolique (tonus des petits vaisseaux).
Résultats
Au total, 12 patients ont été inclus. Sept patients (42 %) étaient dyspnéiques pendant le SBT. La Fig. 1 représente l’évolution de l’amplitude d’oscillation fréquentielle myogène de l’HbO2en regard de l’aire motrice supplémentaire (AMS) entre les patients dyspnéiques ou non. Il existait une corrélation positive entre le score MV-RDOS et l’élévation de l’HbO2au niveau de l’AMS avec un coefficient de Spearman rho à 0,30 (p = 0,019) et du cortex préfrontal droit (PFD) avec un rho à 0,54 (p < 0,001). Une corrélation positive est également observée entre le score MV-RDOS et l’amplitude des oscillations en regard de l’AMS aux fréquences métaboliques, neurogènes et myogènes, respectivement r = 0,48 (p < 0,001), r = 0,36 (p = 0,005) et r = 0,35 (p = 0,006).
Conclusion
Au cours d’un SBT, les patients dyspnéiques présentent un pattern de perfusion cérébrale, mesurée par la fNIRS, différent des patients non dyspnéiques. Le manque de puissance ne permet probablement pas d’atteindre la significativité statistique.
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