Performance diagnostique du PMSI pour identifier les candidémies à l'hôpital : une analyse des données de l'entrepôt de données de santé (EDS) du CHU de Nantes.
Corinne Emery, Francis Fagnani, Christophe Chansou, Inga Bielicka
{"title":"Performance diagnostique du PMSI pour identifier les candidémies à l'hôpital : une analyse des données de l'entrepôt de données de santé (EDS) du CHU de Nantes.","authors":"Corinne Emery, Francis Fagnani, Christophe Chansou, Inga Bielicka","doi":"10.1016/j.jeph.2025.202888","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<p><strong>Introduction: </strong>L'épidémiologie des maladies fongiques invasives est mal documentée du fait des critères diagnostiques conjointement cliniques et microbiologiques. L'objectif de cette étude est de discuter le recours au PMSI comme outil de surveillance épidémiologique et pour la mesure du fardeau de ces infections. MéTHODES: Les populations d'intérêt ont été sélectionnées au CHU de Nantes (NUH) sur la période 2018-2019 (avant la période COVID-19) selon deux modalités. Modalité 1 : les patients adultes (18 ans+) ayant présenté une candidémie codée dans le PMSI (CIM-10 B37.7) en DP/DR/DAS. Modalité 2 : les patients présentant une candidémie cliniquement pertinente sur la base des dossiers médicaux. Un algorithme spécifique basé sur les documents textuels des dossiers a été établi. Trois catégories de candidémies ont été définies : cliniquement confirmée, possible et non confirmée. RéSULTATS: Le rapprochement des cas identifiés selon les deux modalités permets d'estimer les \"faux négatifs\" (absents du PMSI mais présentant une candidémie cliniquement pertinente) et les \"faux positifs\" (présents dans le PMSI mais sans candidémie cliniquement confirmée). Un nombre total de 93 séjours a été identifié dans le PMSI (CIM-10 B37.7) dont 2 exclusions pour motif réglementaire (modalité 1). L'analyse textuelle des dossiers cliniques (modalité 2) a permis d'identifier 159 séjours avec une candidémie confirmée ou possible. 51 séjours ont été exclus, soit pour motifs réglementaires (n=4), soit par manque d'information (n=47), et 83 séjours avaient déjà été identifiés dans la modalité 1. Finalement 25 séjours non identifiés par le PMSI ont été confirmés.</p><p><strong>Discussion/conclusion: </strong>La performance diagnostique du PMSI pour détecter les candidémies était de 91.2% (vrais positifs), de 8.8% (faux positifs) et de 21.6% (faux négatifs). Le PMSI doit être utilisé avec précaution pour identifier les candidémies en milieu hospitalier. Le recours à un EDS hospitalier comme celui du NUH en complément du PMSI suggère l'intérêt de ce type de mise en perspective pour les études basées sur l'utilisation secondaire des données de santé en France.</p>","PeriodicalId":517428,"journal":{"name":"Journal of epidemiology and population health","volume":"73 Suppl 1 ","pages":"202888"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-02-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of epidemiology and population health","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1016/j.jeph.2025.202888","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction: L'épidémiologie des maladies fongiques invasives est mal documentée du fait des critères diagnostiques conjointement cliniques et microbiologiques. L'objectif de cette étude est de discuter le recours au PMSI comme outil de surveillance épidémiologique et pour la mesure du fardeau de ces infections. MéTHODES: Les populations d'intérêt ont été sélectionnées au CHU de Nantes (NUH) sur la période 2018-2019 (avant la période COVID-19) selon deux modalités. Modalité 1 : les patients adultes (18 ans+) ayant présenté une candidémie codée dans le PMSI (CIM-10 B37.7) en DP/DR/DAS. Modalité 2 : les patients présentant une candidémie cliniquement pertinente sur la base des dossiers médicaux. Un algorithme spécifique basé sur les documents textuels des dossiers a été établi. Trois catégories de candidémies ont été définies : cliniquement confirmée, possible et non confirmée. RéSULTATS: Le rapprochement des cas identifiés selon les deux modalités permets d'estimer les "faux négatifs" (absents du PMSI mais présentant une candidémie cliniquement pertinente) et les "faux positifs" (présents dans le PMSI mais sans candidémie cliniquement confirmée). Un nombre total de 93 séjours a été identifié dans le PMSI (CIM-10 B37.7) dont 2 exclusions pour motif réglementaire (modalité 1). L'analyse textuelle des dossiers cliniques (modalité 2) a permis d'identifier 159 séjours avec une candidémie confirmée ou possible. 51 séjours ont été exclus, soit pour motifs réglementaires (n=4), soit par manque d'information (n=47), et 83 séjours avaient déjà été identifiés dans la modalité 1. Finalement 25 séjours non identifiés par le PMSI ont été confirmés.
Discussion/conclusion: La performance diagnostique du PMSI pour détecter les candidémies était de 91.2% (vrais positifs), de 8.8% (faux positifs) et de 21.6% (faux négatifs). Le PMSI doit être utilisé avec précaution pour identifier les candidémies en milieu hospitalier. Le recours à un EDS hospitalier comme celui du NUH en complément du PMSI suggère l'intérêt de ce type de mise en perspective pour les études basées sur l'utilisation secondaire des données de santé en France.