{"title":"Reprogrammations au bloc opératoire : quels sont les risques associés et comment les éviter ?","authors":"Marie Coniel, Candice Legris","doi":"10.1016/j.jeph.2025.202892","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<p><strong>Introduction: </strong>Les interventions au bloc opératoire peuvent être annulées pour des motifs variés, puis reprogrammées un autre jour. Ces reprogrammations comportent des risques spécifiques et peuvent être une cause d'évènements indésirables associés aux soins (EIAS). L'analyse approfondie des causes de ces EIAS par les professionnels permet de proposer des solutions pour que ceux-ci ne se reproduisent pas. MéTHODES: Une analyse descriptive rétrospective des EIAS en lien avec une reprogrammation d'une intervention au bloc opératoire et déclarés dans le cadre de l'accréditation des médecins et des équipes médicales a été conduite. Un groupe de travail pluriprofessionnel a été constitué pour identifier des solutions à proposer. RéSULTATS: Le groupe de travail a analysé 215 EIAS liés à une reprogrammation. Les délais de reprogrammation déclarés dans ces EIAS vont de quelques jours à plusieurs années. Les causes immédiates de ces EIAS sont très variées : indisponibilité d'un dispositif médical (n = 57), aggravation de l'état clinique du patient (n = 46), absence d'arrêt d'un traitement (n = 28), oubli de reprogrammation ou reprogrammation trop tardive (n = 26). La majorité de ces EIAS a entraîné des conséquences (n = 194), telles qu'une nouvelle annulation de l'intervention (n = 64), une modification de l'acte opératoire (n = 54), une désorganisation du bloc opératoire (n = 23) ou des complications postopératoires (n = 15).</p><p><strong>Discussion/conclusion: </strong>L'analyse menée a permis de proposer des préconisations pour mieux gérer les risques associés à une reprogrammation, notamment : informer les patients concernés de la procédure de reprogrammation dès l'annulation de l'intervention (via une fiche d'information personnalisable), suivre les patients à reprogrammer, se coordonner entre tous les acteurs concernés (définition de règles internes communes et mise en œuvre d'une check-list « reprogrammation ») et faire preuve d'une vigilance accrue pour les patients reprogrammés concernant certains points particulièrement à risque de défaillance (dispositifs médicaux, traitement médicamenteux, résultats d'examens).</p>","PeriodicalId":517428,"journal":{"name":"Journal of epidemiology and population health","volume":"73 Suppl 1 ","pages":"202892"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-02-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of epidemiology and population health","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1016/j.jeph.2025.202892","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction: Les interventions au bloc opératoire peuvent être annulées pour des motifs variés, puis reprogrammées un autre jour. Ces reprogrammations comportent des risques spécifiques et peuvent être une cause d'évènements indésirables associés aux soins (EIAS). L'analyse approfondie des causes de ces EIAS par les professionnels permet de proposer des solutions pour que ceux-ci ne se reproduisent pas. MéTHODES: Une analyse descriptive rétrospective des EIAS en lien avec une reprogrammation d'une intervention au bloc opératoire et déclarés dans le cadre de l'accréditation des médecins et des équipes médicales a été conduite. Un groupe de travail pluriprofessionnel a été constitué pour identifier des solutions à proposer. RéSULTATS: Le groupe de travail a analysé 215 EIAS liés à une reprogrammation. Les délais de reprogrammation déclarés dans ces EIAS vont de quelques jours à plusieurs années. Les causes immédiates de ces EIAS sont très variées : indisponibilité d'un dispositif médical (n = 57), aggravation de l'état clinique du patient (n = 46), absence d'arrêt d'un traitement (n = 28), oubli de reprogrammation ou reprogrammation trop tardive (n = 26). La majorité de ces EIAS a entraîné des conséquences (n = 194), telles qu'une nouvelle annulation de l'intervention (n = 64), une modification de l'acte opératoire (n = 54), une désorganisation du bloc opératoire (n = 23) ou des complications postopératoires (n = 15).
Discussion/conclusion: L'analyse menée a permis de proposer des préconisations pour mieux gérer les risques associés à une reprogrammation, notamment : informer les patients concernés de la procédure de reprogrammation dès l'annulation de l'intervention (via une fiche d'information personnalisable), suivre les patients à reprogrammer, se coordonner entre tous les acteurs concernés (définition de règles internes communes et mise en œuvre d'une check-list « reprogrammation ») et faire preuve d'une vigilance accrue pour les patients reprogrammés concernant certains points particulièrement à risque de défaillance (dispositifs médicaux, traitement médicamenteux, résultats d'examens).