Marliatou Sow, Margot Deschamps, Nejib Borgaaoui, Jennifer Le Grand, Louise Nicolas
{"title":"Gemcitabine et Docetaxel : une solution innovante pour les récidives de cancer urothélial résistantes au bcg","authors":"Marliatou Sow, Margot Deschamps, Nejib Borgaaoui, Jennifer Le Grand, Louise Nicolas","doi":"10.1016/j.phacli.2024.11.012","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La prise en charge adjuvante des tumeurs de la vessie non infiltrant le muscle (TVNIM) de risque intermédiaire ou plus est effectuée des instillations endovésicales de BCG. En cas de récidive précoce (≤ 12 mois sous la forme de TVNIM de haut grade) les patients sont considérés comme non répondeurs au BCG. Dans ces cas, la cystectomie totale avec curage ganglionnaire offre une survie à 5<!--> <!-->ans allant de 80 à 90 %. Les traitements conservateurs par instillations sont considérés comme des alternatives possibles à la chirurgie radicale. Depuis 2023, un nouveau protocole de double instillation par gemcitabine/docetaxel est proposé aux patients refusant la cystectomie totale. L’objectif de ce travail a été d’évaluer la survie sans progression et la tolérance aux traitements des patients ayant reçu cette double instillation.</div></div><div><h3>Matériels & méthode</h3><div>Une étude prospective a été réalisée depuis avril 2023 en se basant sur l’extraction des patients inclus dans le protocole gemcitabine/docetaxel depuis le logiciel de prescription. Les données des patients ont été recueillies via le logiciel du dossier patient informatisé. Deux critères principaux ont été évalués: la survie sans récidive à 3 et 6 mois et la survenue d’événements indésirables. Les consultations de suivi par l’urologue comportent un examen clinique et une réalisation systématique d’une fibroscopie et d’une cytologie urinaire. La tolérance aux traitements est évaluée par le suivi de la traçabilité des instillations réalisées par une infirmière qui renseigne la tolérance et l’état général du patient avant et après chaque instillation.</div></div><div><h3>Résultats & discussion</h3><div>Dix-huit patients (14 hommes, 4 femmes, âge moyen 69<!--> <!-->ans) ont été sélectionnés sur la période. Tous les patients ont présenté une rechute précoce après leur instillation vésicale au BCG (10 stades pTa haut grade, 3 pTa haut grade avec carcinome in situ, 5 pT1). L’ensemble des patients ont reçu 6 instillations hebdomadaires puis un entretien mensuel. La tolérance des cures a été bonne avec des effets indésirables apparus de grade I à II pour 7 patients (fatigue, pollakiurie, douleurs mictionnelles, urgenturie). Neuf patients ont eu des cures reportées d’une semaine du fait de la présence de bactéries dans les urines. Un patient est décédé d’une cause autre que son cancer de la vessie pendant sa prise en charge. À 3 mois, les patients suivis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17) n’ont pas présenté de récidive (cytologie urinaire et fibroscopie négatives). Pour les patients ayant réalisé le suivi à 6 mois (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8), une récidive précoce de bas grade a été détectée en fibroscopie.</div><div>La double instillation semble être bien tolérée avec des effets indésirables déjà décrits qui n’ont pas nécessité l’arrêt du protocole. Cependant, à 6 mois, une récidive précoce a été notée, ce qui indique que le suivi à long terme est crucial pour évaluer pleinement l’efficacité de ce traitement. Un suivi à 9 mois puis 12 mois est prévu pour cette cohorte.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ce travail montre une efficacité du protocole gemcitabine/docetaxel en cas de rechute de TVNIM. De plus, un essai clinique américain de phase 2 est en cours pour positionner ce protocole en 1<sup>re</sup> ligne du traitement TVNIM intermédiaire BCG naïf.</div></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":"60 1","pages":"Pages e8-e9"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224005616","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
La prise en charge adjuvante des tumeurs de la vessie non infiltrant le muscle (TVNIM) de risque intermédiaire ou plus est effectuée des instillations endovésicales de BCG. En cas de récidive précoce (≤ 12 mois sous la forme de TVNIM de haut grade) les patients sont considérés comme non répondeurs au BCG. Dans ces cas, la cystectomie totale avec curage ganglionnaire offre une survie à 5 ans allant de 80 à 90 %. Les traitements conservateurs par instillations sont considérés comme des alternatives possibles à la chirurgie radicale. Depuis 2023, un nouveau protocole de double instillation par gemcitabine/docetaxel est proposé aux patients refusant la cystectomie totale. L’objectif de ce travail a été d’évaluer la survie sans progression et la tolérance aux traitements des patients ayant reçu cette double instillation.
Matériels & méthode
Une étude prospective a été réalisée depuis avril 2023 en se basant sur l’extraction des patients inclus dans le protocole gemcitabine/docetaxel depuis le logiciel de prescription. Les données des patients ont été recueillies via le logiciel du dossier patient informatisé. Deux critères principaux ont été évalués: la survie sans récidive à 3 et 6 mois et la survenue d’événements indésirables. Les consultations de suivi par l’urologue comportent un examen clinique et une réalisation systématique d’une fibroscopie et d’une cytologie urinaire. La tolérance aux traitements est évaluée par le suivi de la traçabilité des instillations réalisées par une infirmière qui renseigne la tolérance et l’état général du patient avant et après chaque instillation.
Résultats & discussion
Dix-huit patients (14 hommes, 4 femmes, âge moyen 69 ans) ont été sélectionnés sur la période. Tous les patients ont présenté une rechute précoce après leur instillation vésicale au BCG (10 stades pTa haut grade, 3 pTa haut grade avec carcinome in situ, 5 pT1). L’ensemble des patients ont reçu 6 instillations hebdomadaires puis un entretien mensuel. La tolérance des cures a été bonne avec des effets indésirables apparus de grade I à II pour 7 patients (fatigue, pollakiurie, douleurs mictionnelles, urgenturie). Neuf patients ont eu des cures reportées d’une semaine du fait de la présence de bactéries dans les urines. Un patient est décédé d’une cause autre que son cancer de la vessie pendant sa prise en charge. À 3 mois, les patients suivis (n = 17) n’ont pas présenté de récidive (cytologie urinaire et fibroscopie négatives). Pour les patients ayant réalisé le suivi à 6 mois (n = 8), une récidive précoce de bas grade a été détectée en fibroscopie.
La double instillation semble être bien tolérée avec des effets indésirables déjà décrits qui n’ont pas nécessité l’arrêt du protocole. Cependant, à 6 mois, une récidive précoce a été notée, ce qui indique que le suivi à long terme est crucial pour évaluer pleinement l’efficacité de ce traitement. Un suivi à 9 mois puis 12 mois est prévu pour cette cohorte.
Conclusion
Ce travail montre une efficacité du protocole gemcitabine/docetaxel en cas de rechute de TVNIM. De plus, un essai clinique américain de phase 2 est en cours pour positionner ce protocole en 1re ligne du traitement TVNIM intermédiaire BCG naïf.