{"title":"PERFADOM : évaluation des pratiques professionnelles pour harmoniser le parcours ville-hôpital","authors":"Sara Chabouni , Olivia Chauvel , Elise Moutel , Jean-Luc Pons","doi":"10.1016/j.phacli.2024.11.023","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>PERFADOM est un indicateur national s’inscrivant dans le contrat d’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins (CAQES) relatif aux prescriptions hospitalières exécutées en ville (PHEV). Son but est l’amélioration de la qualité de vie des patients en diminuant la durée des hospitalisations. Selon un audit réalisé en interne en 2021, 40 % des PHEV sont dépourvues de numéro RPPS, avec une hétérogénéité dans les supports de prescriptions utilisés. Les résultats de cette première étude nous ont menés à réaliser une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) visant l’amélioration du parcours ville-hôpital tout en assurant la maîtrise des dépenses de santé inhérentes.</div></div><div><h3>Matériels & méthode</h3><div>Les PHEV sans numéro RPPS envoyées par la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) ont été examinées avec l’outil PERFADOM du RésOmedit® pour identifier les non-conformités (NC). Une analyse comparative des montants remboursés par la CNAM dans le cadre du CAQES pour 2021 et 2022 a été effectuée. Enfin, une estimation des coûts supplémentaires causés par les NC a été réalisée après une analyse détaillée des données en utilisant Excel® et RStudio® (RPPS, molécules prescrites, fournisseurs, mode d’administration (MA), etc.).</div></div><div><h3>Résultats & discussion</h3><div>L’échantillon de données comprenait 15 PHEV, dont 3 pour les médicaments dérivés du sang, 7 pour les antibiotiques et 5 pour des molécules non répertoriées par le RésOmedit®. Les NC étaient dues à : l’incomplétude du référentiel (13 %), des prescriptions incomplètes (20 %) et à une mauvaise sélection du MA (67 %) : gravité, diffuseur ou système actif électrique (SAE). Le diffuseur a été choisi dans 80 % des cas, entraînant 100 % de NC, en sachant que l’option « gravité » était absente des modèles d’ordonnances fournis par les prestataires. En 2022, 38 % des prescripteurs de PHEV n’avaient pas de numéro RPPS, contre 69 % en 2021. De plus, 32 % des prescripteurs ne sont plus affiliés à notre hôpital. Un modèle conforme de PHEV a été créé en classant les 13 molécules injectables couramment prescrites, permettant de simuler les surcoûts dus aux NC. La répartition des PHEV en fonction du MA modèle était de 54 % pour la gravité, 31 % pour le diffuseur et 15 % pour le SAE, alors qu’en réalité, ces proportions sont de 58 %, 38 % et 4 % respectivement. Le coût forfaitaire total PERFADOM remboursé pour le premier semestre 2022 était de 652 070 € contre 234 445 € en 2021 et 135 414 € si les PHEV auraient été conformes. Les coûts sont multipliés par 1,4 (entre diffuseur et SAE), par 4 (entre gravité et diffuseur) et par 5,6 (entre gravité et SAE).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude a permis de quantifier les NC relatives aux PHEV. Les surcoûts simulés prouvent qu’il existe un dysfonctionnement dans les pratiques professionnelles, notamment dans le choix du MA. Par inadvertance ou par méconnaissance, les conséquences peuvent engendrer des coûts de santé publique importants. Un véritable travail de sensibilisation est requis, nécessitant une EPP a posteriori afin d’apprécier l’impact de ces travaux.</div></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":"60 1","pages":"Page e14"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Pharmacien Clinicien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772953224005720","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
PERFADOM est un indicateur national s’inscrivant dans le contrat d’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins (CAQES) relatif aux prescriptions hospitalières exécutées en ville (PHEV). Son but est l’amélioration de la qualité de vie des patients en diminuant la durée des hospitalisations. Selon un audit réalisé en interne en 2021, 40 % des PHEV sont dépourvues de numéro RPPS, avec une hétérogénéité dans les supports de prescriptions utilisés. Les résultats de cette première étude nous ont menés à réaliser une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) visant l’amélioration du parcours ville-hôpital tout en assurant la maîtrise des dépenses de santé inhérentes.
Matériels & méthode
Les PHEV sans numéro RPPS envoyées par la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) ont été examinées avec l’outil PERFADOM du RésOmedit® pour identifier les non-conformités (NC). Une analyse comparative des montants remboursés par la CNAM dans le cadre du CAQES pour 2021 et 2022 a été effectuée. Enfin, une estimation des coûts supplémentaires causés par les NC a été réalisée après une analyse détaillée des données en utilisant Excel® et RStudio® (RPPS, molécules prescrites, fournisseurs, mode d’administration (MA), etc.).
Résultats & discussion
L’échantillon de données comprenait 15 PHEV, dont 3 pour les médicaments dérivés du sang, 7 pour les antibiotiques et 5 pour des molécules non répertoriées par le RésOmedit®. Les NC étaient dues à : l’incomplétude du référentiel (13 %), des prescriptions incomplètes (20 %) et à une mauvaise sélection du MA (67 %) : gravité, diffuseur ou système actif électrique (SAE). Le diffuseur a été choisi dans 80 % des cas, entraînant 100 % de NC, en sachant que l’option « gravité » était absente des modèles d’ordonnances fournis par les prestataires. En 2022, 38 % des prescripteurs de PHEV n’avaient pas de numéro RPPS, contre 69 % en 2021. De plus, 32 % des prescripteurs ne sont plus affiliés à notre hôpital. Un modèle conforme de PHEV a été créé en classant les 13 molécules injectables couramment prescrites, permettant de simuler les surcoûts dus aux NC. La répartition des PHEV en fonction du MA modèle était de 54 % pour la gravité, 31 % pour le diffuseur et 15 % pour le SAE, alors qu’en réalité, ces proportions sont de 58 %, 38 % et 4 % respectivement. Le coût forfaitaire total PERFADOM remboursé pour le premier semestre 2022 était de 652 070 € contre 234 445 € en 2021 et 135 414 € si les PHEV auraient été conformes. Les coûts sont multipliés par 1,4 (entre diffuseur et SAE), par 4 (entre gravité et diffuseur) et par 5,6 (entre gravité et SAE).
Conclusion
Cette étude a permis de quantifier les NC relatives aux PHEV. Les surcoûts simulés prouvent qu’il existe un dysfonctionnement dans les pratiques professionnelles, notamment dans le choix du MA. Par inadvertance ou par méconnaissance, les conséquences peuvent engendrer des coûts de santé publique importants. Un véritable travail de sensibilisation est requis, nécessitant une EPP a posteriori afin d’apprécier l’impact de ces travaux.